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L'exil de deux mois du prince Harry en Afrique pour sauver les éléphants (ou pour échapper à la vie royale et à ses obligations ?)
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THE DAILY BEAST

La participation du prince Harry à un projet de relocalisation de centaines d'éléphants au Malawi donne une idée de ses motivations futures.

Tom Sykes

Tom Sykes

Tom Sykes est écrivain et journaliste, auteur du blog "The Royalist" pour The Daily Beast. Il a collaboré à de nombreuses publications, et a fait un passage au New York Post comme reporter nighlife et éditorialiste people. Il a écrit plusieurs livres, et a récemment aidé John Taylor de Duran Duran à écrire son autobiographie chez Dutton. Tom vit à Londres et en Irlande.

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 The Daily Beast - par Tom Sykes

L’absence estivale du prince Harry, même en tenant compte des généreux congés européens, a été très longue. Le jeune prince a disparu du circuit de la haute société et du gouvernement britannique (parfois les deux sont indiscernables) ces deux derniers mois et a passé l'été en Afrique, où il a travaillé sur une initiative de conservation environnementale ambitieuse.

Il a d'abord travaillé en tant que pilote d'hélicoptère pour le projet "500 éléphants" au Malawi, qui fait transhumer des centaines d'éléphants depuis les zones dangereuses pour eux vers une réserve de faune, dans le centre du pays. Il aurait cependant quitté le Malawi.

Une note dans le "Court Circular” - l'agenda anachronique publié par The Times et The Telegraph qui rend compte, de manière succincte, des mouvements de la famille royale britannique - annonce qu'il a été reçu par le Président du Botswana. Cette rencontre fait suite à l’annonce en mai de l’extension au Botswana du travail de son organisme de bienfaisance Sentebale, qui soutient les jeunes séropositifs en Afrique. On suppose que ce fut le principal sujet de discussion de l'entrevue. C'était son premier engagement public officiel en plusieurs semaines.

La presse royale a été prévenue en juillet qu'il avait quitté le Royaume-Uni pour passer l’été au Malawi, où il travaillerait sur un projet de protection des éléphants. Il y a eu quelques articles sur Harry pilotant des hélicoptères, tirant des fléchettes anesthésiantes, et chantant des chansons autour d'un feu de camp avec les autres employés. Mais en dehors de cela, silence radio.

L’hypothèse est qu’Harry réalise un documentaire télévisé pour l'organisme de charité Tusk Trust, dont il est le président honorifique. L'amour d’Harry pour l'Afrique est bien connu et l'incroyable capacité du continent africain à faire disparaître un prince tel que Harry du royaume explique également cette passion. Dans les quelques photos publiées de son épopée africaine, le jeune prince ressemble à n'importe quel autre employé blanc d'une ONG occidentale, menant sa petite vie en casquette et T-shirt. Pourquoi si peu de nouvelles ?

Eh bien, un journaliste devrait être fou pour tenter d'approcher Harry en Afrique, où la plupart des gens, y compris ceux qui le protègent, sont armés jusqu'aux dents. En Afrique, les monarques et autres VIP assurent leur propre sécurité, et ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère. Le maintien d'un grand périmètre autour de votre protégé est remarquablement facile. Les partisans d’Harry tiquent lorsque vous associez son aventure africaine à des vacances, mais les similitudes sont nombreuses. Il n'est mentionné nulle part, par exemple, que le prince est payé pour son travail sur ce projet de protection des éléphants. Et le véritable "travail" d’Harry, en tant que membre de la famille royale britannique, est d'apparaître en public.

Le peu d'enthousiasme qu’Harry montre pour la vie publique à laquelle il est destiné ressort de ce choix d'occupation pour l'été 2016. On peut difficilement le lui reprocher, mais couper des rubans ne semble apporter ni plaisir ni satisfaction au prince. Harry est certainement capable d'attirer l'attention, mais il prend toujours soin de faire sentir à la presse à quel point il la déteste. C'est une réaction tout à fait compréhensible. L'attention de la presse n'a peut-être pas directement tué sa mère, mais elle a certainement été un facteur important dans ces événements tragiques.

La presse a aussi rendu impossible pour lui de construire une relation solide avec une jeune fille. Et elle ruine chaque jours sa vie "ordinaire" à Londres. Il préfère nettement être loin des regards, dans l'armée ou en Afrique, engagé dans un projet privé et entouré par des gardes de sécurité lourdement armés. Il y a bien sûr une solution facile à tout cela, qui serait pour Harry d'abdiquer et de continuer sa vie en tant que simple citoyen. Mais il ne semble pas prêt à renoncer à son héritage, à son rang de succession au trône, à son statut d'altesse royale, ou à sa quote-part des importants fonds publics que reçoit sa famille.

D'autre part, les britanniques seraient loin d’apprécier cette décision. C'est l'un des membres les plus populaires de la famille. Au lieu de cela, Harry semble tester une version plus confortable de son rôle : un genre de temps partiel avec six mois de présence royale pour trois mois de congés. Pendant la préparation des 'Warrior Games' au mois de mai, Harry semblait très occupé, et inhabituellement accessible à la presse, donnant plusieurs interviews. Il sera de nouveau sous les feux de la rampe à la fin du mois d'octobre lors de la tournée des souverains aux Caraïbes qui devrait être l'une des visites royales les plus médiatisées de ces dernières années.

Mais reste à voir si le prince peut disparaître ainsi du radar du public pendant trois mois avec la bénédiction de chacun. Les représentants du prince ont refusé de préciser à The Daily Beast une date de retour au Royaume-Uni. Il est cependant fort probable qu'il soit de retour très prochainement. Parce que même pour les princes britanniques, les vacances ont une fin.

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