L'économie est-elle comme de l'eau ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L'économie est loin d'être une science aussi limpide que l'eau.
L'économie est loin d'être une science aussi limpide que l'eau.
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Decod'Eco

Si un scientifique peut assurément prévoir à quel moment l'eau débordera de son récipient sous l'effet de la chaleur, l'économiste, lui, ne devrait pas se bercer d'illusions : il est incapable de savoir à l'avance quand la coupe est pleine...

Bill Bonner

Bill Bonner

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450 000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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L’économie est une science factice.

Plus on l’étudie, plus on apprend de sottises… Plus on croit en savoir, moins on connaît vraiment le fonctionnement réel d’une économie.

Lorsqu'on est un véritable scientifique, on commence avec des choses que l’on peut savoir… et on progresse à partir de là.

L’eau bout à 100°C au niveau de la mer, par exemple. Les molécules chauffent… passent de l’état liquide à l’état gazeux… et on obtient l’ébullition. Cela se produit invariablement. On peut compter sur ce phénomène. Et avec cette connaissance, on peut construire un moteur à vapeur.

Et voilà qu’arrive un économiste, qui se dit : "eh bien, une économie est comme une casserole d’eau. On la fait chauffer… on obtient plus d’activité… et l’économie se développe".

L’analogie se tient, en surface. On chauffe une économie en allumant le feu. Si on est un banquier central, on baisse les taux d’intérêt. Si on est politicien, on augmente le déficit.

On sait qu’il y a un risque de surchauffe… ou de bulle. Mais on pense comprendre comment ça marche. On pense pouvoir prédire et contrôler la situation, parce qu’on est un scientifique, utilisant des modèles mathématiques, comme un vrai ingénieur.

Le problème, c’est qu’on ne sait rien du tout, en réalité. On ne sait pas si une économie est vraiment comparable à de l’eau. On ne sait pas où est le niveau de la "mer économique" — si ça se trouve, on est à la hauteur des Alpes. On ne sait pas non plus si le carburant qu’on ajoute attise les flammes… ou les éteint. L’assouplissement quantitatif, par exemple, peut aider à chauffer une économie. Ou pas. Personne ne le sait avec certitude".

Par ailleurs, il y a la question de toutes ces petites molécules… les gens qui s’agitent dans le grand bassin économique. Dès qu’ils auront compris ce que vous êtes en train de faire, ils modifieront leur comportement économique. C’est la grande différence entre l’eau et les gens. L’eau réagit toujours de la même manière, peu importe ce que vous dites ou faites. Pas les gens.

Retrouvez le point de vue iconoclaste de Bill Bonner sur l'état de l'économie moderne tous les jours dans La Chronique Agora : il suffit de continuer votre lecture...

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