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L'art du rangement : "Ton nombre de gestes tu compteras"
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Bonnes feuilles

Au travail, à la maison et en vacances, l'organisation, c'est la liberté ! Et parce que ça n'est pas si compliqué, ce guide complet propose une méthode tout-terrain et des outils adaptés à toutes les circonstances. (Extrait de Apprendre à s'organiser, c'est facile ! de Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt publié aux Editions Eyrolles. 2/2)

Laurence Einfalt

Laurence Einfalt

Laurence Einfalt est psychologue. Fondatrice de Jara, première agence de coaching en organisation personnelle, elle travaille pour des particuliers et des entreprises.

 
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Stéphanie Bujon

Stéphanie Bujon

Stéphanie Bujon est journaliste. Elle collabore régulièrement à plusieurs magazines de presse féminine.

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« Mes enfants ne rangent pas », « Je n’ai pas le courage d’aller ranger ça », « Je pose ça là en attendant, comme ça je grouperai mes déplacements… ». Fainéantise, flemme, paresse ? Eh non, contrairement à ce qu’on pourrait croire en recueillant ces remarques. Mais simplement le résultat d’une règle aussi contraignante mais insensible que celle de la gravité : au-delà d’un certain nombre de gestes à faire pour prendre ou ranger un objet, on ne le fait pas. On contourne. On empile. On lâche sur place. On passe à autre chose.

Michèle, la reine des classeurs Reprenons l’exemple de Michèle, notre assistante de direction. Parce qu’elle l’a appris comme ça et qu’elle est habituée, Michèle ne se rend pas compte de quelque chose qui est vécu comme insupportable par Brigitte. Pour ranger une feuille dans un classeur, il faut :
 –  attraper ledit classeur (1 geste) ;
–  l’ouvrir (1 geste) ;
 –  manipuler le levier (1 geste) ;
–  feuilleter pour retrouver l’intercalaire recherché (1 geste) ;
–  perforer la feuille (1 geste… et encore, si la perforatrice est là ! Sinon, 2 gestes, s’il faut la régler ; beaucoup plus si on ignore où on a mis cette fichue « trouilloteuse ») ;
–  mettre la feuille (1 geste, mais en réalité beaucoup plus s’il faut glisser la feuille dans une pochette plastique perforée…).

Soit un minimum de 6 gestes, si tout va bien, pour ranger une simple feuille !

Or, nous sommes, pour la plupart d’entre nous, incapables d’envisager plus de trois mouvements pour prendre ou ranger un objet. C’est comme si le jeu (un espace dégagé) n’en valait pas la chandelle (l’effort physique). Les enfants sont particulièrement sensibles à cette règle du moindre effort. Mais pas seulement.

La cuisine de Brigitte

Comme sa mère et sa grand-mère avant elle, qui avaient une toute petite cuisine, Brigitte range ses trois saladiers en pile, le petit dans le moyen et le moyen dans le grand. Or, elle se sert quotidiennement du saladier moyen (et moins souvent des deux autres). Eh bien, deux fois par jour, Brigitte empoigne le petit saladier, le pose à côté, sur le plan de travail, attrape le saladier convoité puis remet le petit saladier dans le grand. Et idem dans le sens inverse, lorsqu’elle vide le lave-vaisselle et range de nouveau son saladier moyen au milieu des deux autres. Autrement dit, Brigitte se complique la vie en multipliant le nombre de gestes nécessaires au rangement de ses saladiers. Et ce n’est qu’un exemple

Que retenir de ces deux illustrations ? Pensez « nombre de gestes ».

Si vous n’arrivez pas à tenir un rangement sur la durée, le nombre de gestes que vous vous imposez est sans doute trop grand. Si vous êtes du genre rapide, qui passe d’une idée à l’autre à la vitesse de l’éclair, et qui finit ses journées de travail sous 6 cm de dossiers ouverts dans tous les sens, ou si vous êtes tout simplement légèrement allergique au rangement, repensez notamment le choix de vos contenants à la lumière de cette règle. Ne vous contraignez plus aux classeurs, aux chemises à trois rabats à élastiques, aux porte-vues (« Lutins ») avec leurs pochettes plastique transparentes (un cauchemar pour bon nombre d’entre nous), bref à tout ce qui nécessite plus de trois gestes. Malgré vos bonnes intentions, tout ceci ne vous convient pas.

En revanche, pour vous, s’il s’agit de ranger des papiers, les contenants idéaux seront :

• les chemises cartonnées toutes simples (un seul geste pour y glisser n’importe quoi, qui dit mieux ?) mais pas les sous-chemises, trop fines ;

• les porte-revues dans lesquels vous pouvez placer des chemises cartonnées à la verticale. Pensez encore « nombre de gestes » lorsque vous organisez le rangement de la chambre des enfants, votre garage ou votre entrée.

Cela donne :

• des patères, plutôt que des tringles avec des cintres ;

• des paniers, plutôt que des tiroirs pour les sous-vêtements ;

• les outils sur un tableau au mur, et non au fond d’un placard ;

• etc.

Extrait de Apprendre à s'organiser, c'est facile ! de Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt publié aux Editions Eyrolles

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