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L’Amérique du Sud fait le malheur de Miami, mais Miami résiste et devient une place forte pour les start-up
©GASTON DE CARDENAS / AFP

Les Entrepreneurs parlent aux Français

Il y a 15 ans, Miami, était au mieux un refuge pour riches retraités de la côte-est des USA.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Un marché pour déambulateurs de luxe, qui vivait au rythme ralentit de sa clientèle majoritaire, qui détestait le bruit et la vie nocturne. Pleine l’hiver (pour nous) et cédant la place l’été, à la pluie, l’humidité et aux ouragans. Une ville Cubaine bien plus qu’Américaine, dont le citoyen moyen ne parle même pas un mot d’anglais, ce qui traduit la qualité de l’éducation nationale Américaine publique. Et puis, le miracle a eu lieu. Et la citrouille s’est transformée en carrosse. 

Comme à Washington DC, où il y a à peine 20 ans, on tirait à la mitraillette, entre gang rivaux, à moins de 10 blocs de la Maison Blanche,  qui était censée être la représentation du lieu du pouvoir le plus puissant du monde. Certains, à l’époque raflèrent des quartiers entiers à….. 1$ le mètre carré, pour le revendre 8000 fois plus cher 15 ans plus tard. C’est le miracle des USA. Quand ils en ont assez des ghettos, ils ne les maintiennent pas comme en France, en échange de voix aux élections. Ils les vendent aux promoteurs, rasent et rebâtissent.  Le rêve américain se reconstruit souvent, même si il disparait de nombre d’Etats du centre du pays.

Miami a connu la même évolution. La drogue peut acheter des immeubles entiers, mais plus les gangréner. C’est le pragmatisme Américain !! Les trafiquants peuvent investir pour acheter les plus belles tours, mais leurs consommateurs ne sont pas les bienvenus s'ils « pourrissent » des rues qui pourraient rapporter des taxes. La Floride est un mini paradis fiscal, largement aussi intéressant que le Delaware qui est très surfait. La plus grosse source de revenus de l’Etat, particulièrement à Miami, c’est l’immobilier, via une taxe de près de 2,5% en moyenne, réindexée annuellement, en fonction du marché de l’immobilier. Et pas avec 10 ans de retard comme les domaines français. Une précision proche des dents de rasoir des requins de plus en plus fréquents à Miami (les vrais, les poissons, par les gros poissons de l’immobilier qui sont bien plus nombreux mais mordent moins). Chaque année vous risquez de voir avec horreur, votre taxe arriver avec un bond de 40% si le marché à bondit d’autant. Si votre bien vaut 1M$ c’est donc 25 000$ qu’il faut régler, « rubis sur le cigare », sous peine de sérieuses représailles. En contrepartie, les impôts de l’Etat sur les revenus et les sociétés sont à marée basse. Très bon pour l’entrepreneur, qui l’a bien compris et explique le succès de We Work qui aura bientôt 3 immeubles à Miami, South Beach et Downtown (Brickel). 

Mais le gros des promotions immobilières est le fait de l’argent sale d’Amérique du Sud. Miami a comme Las Vegas une tradition amicale avec diverses mafias. Il est d’ailleurs, pour le restaurateur notamment, difficile d’y échapper. L’afflux a été tel, que Miami, est devenu le centre financier des USA pour l’Amérique du Sud et toutes les grandes banques et institutions financières, y ont mis leur siège. Résultat, la population a pris près de 40% en moins de 15 ans et ce sont 100 millions de personnes qui y viennent en congés ou pour le business, chaque année. Plus que le nombre de touristes en France, dans une seule ville.

Mais l’Amérique du Sud est en crise. Le Brésil aura trop raffiné le pétrole au profit des politiques, y compris, voire surtout, à gauche. La gauche caviar au Brésil se nomme la gauche pétrole. L’Argentine, est en crise. C’est un cycle auquel elle est habituée, elle est en crise tous les 10 ans avec une belle régularité. Le Venezuela est au tapis, piloté par des hommes extraordinaires de gauche, admirés par Mélenchon qui aiment les hommes riches qui jouent les pauvres (comme lui) et distribuent à leur entourage proche (comme lui aussi), car charité communiste bien ordonnée commence par les extensions de soi-même !! 

Du coup, Miami a perdu l’afflux d’argent plus ou moins sale, qui alimentait son marché immobilier. Si vous regardez le soir, les fenêtres des immeubles de South Beach l’été, et même l’hiver,  elles sont toutes noires. Pas d’occupant, pas de passage, c’est de l’argent en béton, jamais utilisé. Une cagnotte de 50 étages. Jamais loué, jamais vendu. Résultat plus de 20 à 35 000 appartements sont…….vides, selon des statistiques qui varient selon ceux qui les trafiquent. 

Mais néanmoins, la ville vibre. Se développe, avec un mode hispanique qui vous fait apprendre la patience, notamment quand vous y faites des travaux chez vous. Les entrepreneurs souffrent encore du manque de compétences formées, et de la qualité encore trop faible des écoles et universités. Elles peinent à trouver les ingénieurs et l’écosystème est encore trop léger, mais la proximité de New York, de Chicago et Boston, la qualité de vie, la diversité des profils et provenances, rend cette ville de plus en plus agréable. 

57 000 français y sont officiellement répertoriés, ainsi que 400 000 Haïtiens, qui parlent français et conduisent les taxis et Uber de la ville. Une CCI franco-américaine menée de main de maître par son président, et un prodige français de l’entrepreneuriat qui a défrayé, il y a 7 ans, la chronique, en achetant un call center5 fois plus gros que lui, dont le siège est à Miami. Sitel, dont le PDG Laurent Uberti est l’exemple, le cas d’école, le plus cité dans les Ecoles de Commerce, à la tête d’une société réalisant un CA de plus de 1.6Mds d’euros. Pas mal pour un entrepreneur français. The American Dream. 

Alors, entrepreneurs français, si vous visez les USA et l’Amérique du Sud, le cocktail Miami-Sao Paolo, comme la caïpirinha, vous réussira totalement ! A la vôtre.

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