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L’accord avec l’Iran n’aura aucun impact sur les prix du pétrole
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L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Les cours du pétrole n’ont pratiquement pas bougé au lendemain de la signature de l’accord avec l’Iran, et ils ne bougeront pas, contrairement aux prévisions de nombreux économistes.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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Cet accord, qualifié d’historique, sur le contrôle de l’industrie nucléaire et l’impossibilité pour l’Iran de se lancer dans le nucléaire militaire aura pour corollaire la levée des embargos sur le commerce entre l’Iran et les autres pays, et du même coup la levée des sanctions. Comme le pays dispose de réserves pétrolières considérables, tous les prévisionnistes s’attendent à un afflux de pétrole en occident.  D’où une baisse des prix.

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Contrairement à ces modèles de prévision, le pétrole ne baissera pas pour une raison très simple. Les américains, qui ont mené la négociation et voulu cet accord, ne veulent pas d’une baisse immédiate des prix du pétrole. Par conséquent, la levée  de l’embargo sur les exportations de pétrole ne sera pas effective dans l’immédiat. Pas avant un an, si tout va bien sur le terrain diplomatique.

Ensuite, quand l’embargo sera levé, l’Iran ne déversera pas pour autant des tonnes de pétrole en inondant le marché mondial, tout simplement parce que l’Iran appartient à  l’OPEP et que l’OPEP impose des quotas. Enfin, les équipements industriels d’extraction n’existent pas. Il faut donc que les compagnies internationales se préparent à investir. L’industriel français Total est dans ce cas. Pour l’instant, il ne pourrait pas participer au partage du gâteau.

En fait, ce sont les États-Unis qui fixent le tempo. L’Amérique va tout faire pour freiner et retarder la baisse des prix du pétrole.

L’Amérique n’a aucun intérêt à libérer le secteur pétrolier iranien. Plus le pétrole est cher au niveau international, plus ça rend service à l’Arabie Saoudite, son allié dans la zone, et plus ça pénalise les pays importateurs de pétrole comme l’Europe et l’Asie. Forcement, tout ça améliore la compétitivité de l’économie américaine qui carbure désormais au gaz et au pétrole de schiste. Pour ceux qui auraient oublié que l’énergie est un facteur de compétitivité aussi important que les charges ou le coût du travail, le pétrole iranien saura le leur rappeler.  

L’Amérique est devenue ce mois-ci, le plus gros producteur de pétrole du monde. L’année prochaine, elle sera totalement indépendante des fournisseurs historiques. Par conséquent, l’Amérique ne lèvera pas les sanctions sur les importations de pétrole iranien avant l’année prochaine. D’ici là, les industriels US seront en mesure de profiter de cet immense marché que représente désormais l’Iran.  

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