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Kerbal Space Program : un jeu de simulation recommandé par la NASA
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Atlantico Games

Dans l'univers touffu des jeux de simulation ultra-réalistes, un titre refait régulièrement parler de lui depuis maintenant plus de trois ans ; soutenu par une communauté de joueurs passionnés, Kerbal Space Program, un simulateur de mission spatiale ambitieux soutenu en partie par la NASA, est enfin sorti de sa longue période de développement...

Greg Jacomet

Greg Jacomet

Greg Jacomet, 24 ans, est éditeur du magazine Parisian Gentleman, éditorialiste pour le magazine "The Rake" et un expert aujourd’hui très réputé en matière de parfumerie, notamment masculine. 
 
Il est également un grand spécialiste du monde des jeux vidéo et l’animateur de la rubrique "Atlantico Games" consacrée à l’actualité internationale du secteur.
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Kerbal Space Program est un simulateur de programme spatial assez âpre, en dépit d'un univers peuplé de personnages (les "kerbins") tout droit sortis d'un film de Dreamworks ou de Pixar. Graphiquement parlant, le jeu a 10 ans de retard et les menus ainsi que l'interface sont fonctionnels, mais peu engageant. Heureusement, l'intérêt du titre réside ailleurs.

Ma première heure dans Kerbal Space Program peut-être résumée ainsi : 10 fusées lancées, 15 morts, 9 crashs (dont un sur le bâtiment administratif de la base), et une fusée coincée en orbite. Un bilan somme toute plutôt honorable, au vu de la difficulté du jeu ! Et plus important encore, l'expérience s'est avérée être diablement amusante et rafraîchissante, et malgré ma série d'échecs cuisants j'avais envie d'y retourner …

Si KSP adopte une approche relativement décomplexée de l'astrophysique, le jeu a été conçu avec suffisamment de sérieux pour avoir intéressé la NASA avec un partenariat gagnant-gagnant :les développeurs ont en effet gagné l’accès à l'expertise de l'une des plus grande agence spatiale au monde, tandis que la NASA y a gagné une plate-forme prompte à créer des vocations.

Ainsi il n'est guère étonnant de ressortir d'une session de jeu avec KSP en en sachant un peu plus (toutes proportions gardées) sur l'astrophysique, les mécaniques de la mise sur orbite, l'aérodynamisme, l'ingénierie mécanique et la physique au sens large du terme : il faut faire attention au poids, au centre de gravité, à la masse de sa fusée, à la poussée des réacteurs, au carburant, aux modules détachables et j'en oublie... Pour faire simple : lancer une fusée sur la lune (sans même parler d'alunir), c'est vraiment pas de la tarte, et chaque petit pas vers l'objectif final se gagne de haute lutte.

Plusieurs modes de jeux s'offrent au joueur ; le mode bac à sable permet aux ingénieurs en herbe de construire la fusée de leurs rêves sans avoir à se soucier des finances et des relations publiques de leur base.

Les deux modes "scénarisés" quant à eux forcent le joueur à accomplir un certain nombre d'objectifs et à gérer la base dans son ensemble : du côté administratif de l'entreprise à l'aspect scientifique en passant par les relations publique.  Il faut créer des vocations pour attirer des candidats potentiels aux divers postes à pourvoir, accomplir des missions à visée scientifique pour attirer les investisseurs, et dévouer temps et ressources à la recherche et au développement de sa technologie aérospatiale.

En sus de l'aspect gestion, entièrement optionnel mais tout de même relativement poussé pour un jeu dont l'objectif principal est d'explorer le système Kerbol (l'équivalent du système solaire dans le jeu), Kerbal Space Program offre au joueur une liberté complète – la simili-Terre où se trouve la base de départ fait plus de 600km de diamètre ! Sans compter les diverses planètes et autres astéroïdes… L'univers explorable est vaste et totalement ouvert !

Les joueurs les plus avancés pourront même construire une base sur la lune et partir à l'exploration de corps célestes plus lointains encore. Bien entendu, une telle richesse dans le contenu vient à un prix et la courbe de progression est rude. Si quelques tutoriaux son bien présents, ils restent en définitive bien trop maigres pour couvrir tous les aspects de la simulation.

Kerbal Space Program est un jeu communautaire par choix et par design, les développeurs ayant très tôt permis aux joueurs d'apporter leur grain de sel au jeu par le biais de "mods" optionnels. C'est donc naturellement vers la communauté (très active et éminemment sympathique avec les débutants) qu'il faudra se tourner pour y trouver guides et indications pour espérer, un jour, explorer le système Kerbol dans son intégralité.

Car Kerbal Space Program est étrangement addictif.

Faire malencontreusement exploser sa trentième fusée d'affilé n'est pas une fatalité : c'est un pas de plus vers la réussite de la mission ! Une pression sur la touche [échap], et hop, on balaye la piste, on récupère les pièces à recycler, et retour au hangar pour corriger les défauts du précédent véhicule.

Pour tout le sérieux de ses mécaniques, Kerbal adopte un ton résolument humoristique – si l'on envoie une pelletée de petits bonhommes vers une mort certaine en permanence au fil des projets, c'est au nom d'une soif d'exploration impossible à étancher que le joueur partage d’ailleurs avec les autochtones - les Kerbins – qui se jettent dans la gueule du loup avec enthousiasme. Une couche d'humour cartoonesque qui contrebalance l'âpreté des mécaniques du jeu, pour le plus grand bonheur des pionniers de l'espace en herbe.

Bon point pour les indécis : une démo jouable est disponible sur la plate-forme de téléchargement Steam.

On aime :

  • Une simulation bien plus profonde qu'il n'y paraît
  • Une courbe de progression rude, mais satisfaisante à conquérir
  • L'humour
  • La musique, qui détonne avec la rudesse des menus
  • L'aspect gestion du mode scénarisé
  • Une communauté passionnée et très sympathique
  • Des développeurs à l'écoute

On aime moins :

  • Des graphismes franchement tristounets
  • Encore beaucoup de bugs
  • Bonne connaissance de l'Anglais indispensable

Genre : Simulation / Gestion

Développeur : Squad

Plate-forme : PC / OS / Linux

Prix : Environ 30€

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