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Jihad et haine des Juifs : ce point commun entre l’essor du nazisme et de l’islamisme
©Reuters

Bonnes feuilles

A ceux qui pensent que l'islamisme se nourrit de la tragédie du peuple palestinien, ce livre montre que cette assertion est contredite par l'histoire de l'islamisme radical, dont la rhétorique violemment antijuive a précédé la création de l'Etat hébreu. Extrait de "Jihad et haine des Juifs - Le lien troublant entre islamisme et nazisme a la racine du terrorisme international", de Matthias Küntzel, publié aux éditions du Toucan (1/2).

Matthias  Küntzel

Matthias Küntzel

Matthias Küntzel est essayiste et politologue allemand, chercheur à l'Universté hébraique de Jérusalem et professeur à Hambourg, il travaille depuis vingt ans sur l'antisémitisme et les conflits du Proche-Orient.

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Que met en évidence notre enquête sur les origines du «jihadisme» moderne ? D’abord il faut souligner que l’essor du nazisme et de l’islamisme fut simultané. Et ce n’était pas par hasard, car les deux mouvements tentaient de répondre à la crise du capitalisme. Si différentes furent-elles, leurs réponses avaient en commun un trait central et crucial : pour tous deux le sentiment d’appartenir à une communauté homogène avait été suscité par la mobilisation pour la guerre et les pogroms contre les juifs.

Ni le mufti ni les fondateurs des Frères musulmans n’étaient des créations du fascisme européen. Mais ils en furent renforcés. Comme un frère aîné le national-socialisme avait soutenu le jeune mouvement islamiste avec des mots de ralliement, des encouragements intellectuels et de l’argent. Avec le «procès juif du Caire» les nazis avaient exporté l’antisémitisme en Égypte. Des mouvements tels que Jeune Égypte modelaient leurs défilés dans les rues sur ceux des nazis. Les Frères musulmans recevaient un soutien financier de l’agence de presse allemande en Égypte. Encore une fois, c’est grâce à l’argent des nazis que le mufti a pu maintenir le soulèvement en Palestine, dont al-Banna s’est servi alors pour intensifier la formation du mouvement jihadiste.

Second point de notre enquête. Nous avons appris que le conflit palestinien n’a pas de racines «naturelles» ou «historiques », mais que son escalade était et est encore le résultat d’une campagne dûment menée. Alors que le fondamentalisme juif a toujours été une force minoritaire au sein du sionisme, dans le camp arabe le courant radical antijuif mené par al-Husseini et al-Banna a prévalu par des batailles sanglantes contre ses opposants. Leur «guerre sainte» n’a jamais eu pour but une vie meilleure ou le bonheur individuel, mais elle servait une mission «plus haute»: le renforcement d’une identité religieuse exclusive qui éliminait tout ce qui lui était étranger et ostracisait ceux qui hésitaient comme des déserteurs.

Extrait de "Jihad et haine des Juifs - Le lien troublant entre islamisme et nazisme a la racine du terrorisme international", de Matthias Küntzel, publié aux éditions du Toucan, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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