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JO de Londres : en route vers
des records de sexe et de débauche ?
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JO de mains, JO de vilains

A l'approche des Jeux Olympiques 2012 à Londres, de nombreux sportifs ont raconté leur vie de débauche dans les villages olympiques. Mais qu'est ce qui enflamme la libido des champions ?

Les villages olympiques sont-ils des lieux de débauche ? C’est en tout cas ce qu’affirme le magazine ESPN dans son dernier numéro "Body Issue", après avoir interrogé de nombreux sportifs. Les athlètes ont rapporté leurs souvenirs hauts en couleurs de véritables orgies.

"Les vrais jeux du village olympique ne seront pas retransmis à la télévision", assure le magazine, qui livre un chiffre impressionnant : plus de 100 000 préservatifs seront fournis aux habitants du village, les athlètes et leur staff. Un chiffre impressionnant pour deux semaines de compétition et 10 000 sportifs, qui fait dire au magazine Forbes que le véritable gagnant des Sex Olympics sera la marque Durex.

Il a fallu se rendre à l’évidence, à Sydney en 2000 : les 70 000 préservatifs fournis à l’époque ne suffisaient plus face à l’appétit sexuel des champions."Il y a beaucoup de sexe au village", confirme la gardienne de l'équipe de football américaine, Hope Solo. "Je dirais que ça concerne 70 à 75 % des athlètes présents", ajoute la médaillée d'or 2008. "Les olympiens sont jeunes, en excellente santé et se retrouvent soudain dans un cocon où ni les journalistes indiscrets ni les parents protecteurs ne sont autorisés. La testostérone est à son maximum, de même que l'énergie des athlètes affûtés pour la compétition", explique ESPN. "Le village devient alors une scène sauvage", note Eric Shanteau, un nageur américain.

L'atmosphère de la cantine ressemble à celle d'une cafétéria d'université, seule différence : "tout le monde est beau"explique Julie Foudy, une ancienne footballeuse. Les anecdotes ne manquent pas. Le lanceur de javelot Breaux Greer se vante d’avoir couché avec trois femmes par jour lors des JO 2000 : deux d’entre elles étaient des athlètes – une perchiste et une coureuse de haies, l’autre une vacancière."Les Italiens sont particulièrement accueillants", remarque le champion de BMX Jill Kintner, qui note que souvent "ils laissent leur porte ouverte". Pour la gymnaste américaine Alicia Sacramone, les nageurs remportent la palme du "best body" devant les sprinteurs.

Ce besoin de débauche pourrait bien être une façon de décompresser suite à l’énorme pression subie par les sportifs. "Les athlètes sont des extrémistes, explique Hope Solo. Quand ils s'entraînent, ils ne pensent qu'à ça. Quand ils sortent, c'est pour boire une vingtaine de verres. Dans une expérience qui n'arrive qu'une fois, vous voulez construire des souvenirs, qu'ils soient sexuels ou sportifs. J'ai vu des gens faire l'amour dehors, sur l'herbe, entre les immeubles." Elle avoue même avoir commis une infraction majeure aux règles du village en y introduisant une personne étrangère au staff : "A mon retour dans ma chambre, peut-être bien qu'une star s'est glissée avec moi sans que personne ne s'en aperçoive. Mais c'est mon secret olympique."  Car comme le dit le nageur Summer Sanders : "Ce qui se passe au village reste au village."

Le tireur américain Josh Lakatos vendu la mèche au sujet des fêtes endiablées dans les villages olympiques lors des jeux de l’an 2000. Le sportif raconte que ses coéquipiers et lui s’amusaient tellement qu’ils ont refusé de partir lorsque leur heure est venue. Quand leurs compétitions ont été terminées au milieu de la saison olympique de 2000, les organisateurs leur ont demandé de rendre les clés de leur maison prêtée pour l’occasion au village olympique et de rentrer chez eux aux États-Unis. Mais la fête ne faisait que commencer : « Il savait, de son expérience à Atlanta quatre ans plus tôt, où il avait remporté une médaille d’argent, que le village olympique s’apprêtait à lancer une fête inoubliable, et il n’était pas question qu’il rate ça. Alors il a demandé à la femme de ménage si elle pouvait regarder ailleurs pendant qu’il forçait la serrure de la propriété qu’il était censé quitter. « Je me fiche de ce que vous faites », a-t-elle répondu », explique le site d’ESPN.

En quelques heures, la nouvelle s’est répandue dans le village : une villa vide n’attendait plus que des visiteurs pour s’amuser. Tous les deux ans, la même histoire recommence au village olympique : les maisons, les cafés, les bars, les discothèques remplis à craquer de préservatifs, la seule chose qui manque étant l’intimité, car pratiquement chaque sportif est accompagné d’un colocataire de chambrée.

La maison quasi-vide était donc une aubaine. « Le lendemain matin, une équipe féminine de relai 4x100 au complet, venant manifestement d’un pays scandinave, avait envahi la maison » explique l’athlète. Les jours qui suivirent, le succès de l’endroit ne fit que s’accentuer, et la maison vit passer une grande partie des sportifs des JO 2000, à la recherche de détente, de plaisir et d’un peu d’intimité.

« Je suis à la tête d’un bordel dans le village olympique ! » a soudain réalisé Josh. « Je n’avais jamais été témoin d’autant de débauche de toute ma vie », ajoute-t-il.

D'où vient ce désir sexuel surabondant chez les sportifs ? Atlantico a interrogé Marion Fontaine, Maitre de Conférence sur l’Histoire du sport à l’université d’Avignon.

Atlantico : Comment expliquer cette obsession pour le sexe des athlètes lors de leur passage au village olympique ?

Marion Fontaine : On a le même problème que pendant la guerre, si on peut oser pareille comparaison. Il y a davantage d’expression sexuelle lors d'une situation de grande tension, et les moyens pour satisfaire ces besoins ne sont pas normaux.

En effet, les athlètes sont dans un lieu clos, coupés de leur milieu. Il y a une relation très étroite entre le sexe et le sport.

Pourquoi cette information est-elle autant relayée ?

Ce genre d'information crée la surprise. Cela peut étonner, voire troubler. La tendance voudrait que les sportifs s’abstiennent la veille de la compétition. Il y a même beaucoup de coachs qui interdisent aux femmes de joueurs de retrouver leur conjoint. Enfin, l'imaginaire collectif véhicule une vision du sportif  hyper sain.

On impose des normes très strictes aux sportifs, si strictes qu'elle sont rarement respectées. Le cycliste Jacques Anquetil faisait des fêtes monstrueuses avant les étapes du Tour de France. On peut y voir une manière d’exorciser le stress. Cela montre à quel point l’image publique des sportifs est floutée par la morale et des représentations sociales. Les sportifs sont perçus comme de nouveaux saints ou des spartiates, alors qu’en réalité ce sont des professionnels normaux. C’est une question de regard porté sur ce que doit être ou non le sportif.

La discipline extrême du sportif implique-t-elle nécessairement ce comportement très libéré ?

Bien entendu, la discipline joue beaucoup. Une grosse pression pèse sur les athlètes, qui sont de plus en plus entourés. En effet, le sport est très regardé, le sportif a changé de statut au cours des années. Qui plus est, les athlètes doivent respecter des normes physiques et diététiques, du fait de la médicalisation extrême du sport.

Maintenant, il est important de dire qu’il s’agit d’épiphénomènes qui relèvent de leur vie privée. Les articles de presse portant sur la vie sexuelle des athlètes pendant les JO révèle une chose en particulier : le transfert opéré sur les sportifs. Le questionnement dépasse le village olympique et porte sur la façon dont la société considère le sportif.

 (Par Julie Mangematin et Valérie Meret)

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