Jean-Luc Mélenchon met-il la démocratie en vacances en même temps qu’il prend les siennes avec Hugo Chavez ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Luc Mélenchon a passé cinq semaines de vacances au Venezuela, pays dirigé par Hugo Chavez.
Jean-Luc Mélenchon a passé cinq semaines de vacances au Venezuela, pays dirigé par Hugo Chavez.
©Reuters

Holidays, oh, holidays...

Daniel Cohn-Bendit a jugé "stupéfiant" de la part de Jean-Luc Mélenchon de "donner des leçons de politique" après avoir passé ses vacances avec Hugo Chavez, le président du Venezuela. Un avis partagé par notre éditorialiste Dominique Jamet.

Dominique Jamet

Dominique Jamet

Dominique Jamet est journaliste et écrivain français.

Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais.

Parmi eux : Un traître (Flammarion, 2008), Le Roi est mort, vive la République (Balland, 2009) et Jean-Jaurès, le rêve et l'action (Bayard, 2009)

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Sa gouaille, sa verve, son éloquence ont marqué et pimenté la morne campagne présidentielle. Client rêvé des médias, orateur capable d’éveiller et d’incarner les colères du peuple, tantôt émule de Coluche, qu’il égale volontiers en grossièreté et en agressivité, tantôt disciple attardé de Victor Hugo dont il ne craint pas d’imiter les grandes envolées lyriques, Jean-Luc Mélenchon, est désormais une figure incontournable de notre grand cirque médiatico-politique où il tient avec talent le rôle en or de pithécanthrope populiste si longtemps dévolu à Jean-Marie Le Pen.

Qui a peur du grand Mélenchon ? Il est vrai qu’en l’état, au vu des résultats obtenus par le Front de gauche et par son leader tant à l’élection présidentielle qu’aux législatives, et notamment après sa retentissante défaite à Hénin-Beaumont, cet homme n’est pas dangereux.

Qu’on ne s’y trompe pas pour autant. Si d’aventure la crise économique et morale que traverse la France se prolongeait et s’aggravait jusqu’à donner leur chance aux démagogues extrémistes, il n’est pas malaisé d’imaginer vers quelles dérives et vers quels excès se porterait celui qui n’est aujourd’hui, Dieu merci, qu’un  imprécateur folklorique. L’histoire des révolutions et autres convulsions politico-sociales abonde de ce genre de personnages, de Savonarole à Marat et de Robespierre à Lénine, qui passent communément pour des ridicules tant que les circonstances ne leur donnent pas le pouvoir de faire passer aux rieurs l’envie de rire.

Il y a des ultras de gauche comme il y a des ultras de droite. Des aristocrates français rentrés d’émigration vingt-cinq ans après la prise de la Bastille, on disait qu’ils n’avaient rien appris et rien oublié. De l’universelle faillite du communisme mangeur d’hommes, Jean-Luc Mélenchon n’a rien voulu retenir, de ses crimes monstrueux il a déjà tout oublié.

Ses dieux, aujourd’hui comme hier, se nomment Staline et Mao. Il n’est pas de despote, il n’est pas de tyran dont il ne célèbre les mérites et la mémoire dès l’instant qu’un pavillon rouge couvre leur innommable marchandise. On ne l’a jamais entendu se joindre au concert des contempteurs de Pol Pot ou des détracteurs de la famille Kim. Il a défendu avec passion les frères Castro, Fidel et Raul. C’est, nous disait-il dimanche dernier, « le visage baigné de larmes » qu’il a suivi pendant ses vacances au Venezuela la campagne de Hugo Chavez, ex-colonel putschiste aujourd’hui président d’une dictature en devenir, comme sur les routes mal entretenues il y a des « trous en formation ». Au moins ne saurait-on lui reprocher de mettre son drapeau dans sa poche. C’est tous les jours qu’il annonce la couleur. Rouge.

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