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Jean-Luc Mélenchon, ce "grand mamamouchi du Parti de gauche"
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Figure de la présidentielle

Christian Millau fait revivre ses souvenirs sur fond de campagne présidentielle dans son "Journal d'un mauvais Français". Le 21 septembre, il s'attaquait au candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. (Extrait 1/2)

Christian Millau

Christian Millau

Grand reporter, critique littéraire notamment pour le journal Service Littéraire, satiriste, Christian Millau est aussi écrivain.

Parmi ses parutions les plus récentes : Au galop des hussards (Grand prix de l'Académie française de la biographie et prix Joseph-Kessel), Bons baisers du goulag et aux éditions du Rocher,  Le Petit Roman du vin, Journal impoli (prix du livre incorrect 2011), Journal d'un mauvais Français (21 avril 2012) et Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi (Rocher, 2013)

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21 septembre

Le révolutionnaire a toujours méprisé le peuple. Des deux, il y en a un de trop. Devinez lequel.

Dieu me garde de mettre jamais les pieds à la fête de L’Humanité. Les communistes sont comme nous tous : un pêle mêle de types épatants, de héros, de salauds, d’esprits brillants et de gros cons. En revanche, le mot « communisme » me donne la nausée, ne serait-ce qu’en souvenir de mon grand-père russe, disparu au goulag des îles Solovski (1). Mais à la fiesta de La Courneuve, il est rare qu’on ne récolte pas quelques professions de mauvaise foi et des éclairs de la plus basse démagogie qui mériteraient à eux seuls le déplacement.

Dimanche, il fallait voir comment, devant les caméras de la télévision, Jean-Luc Mélenchon, que je vois bien terminer dans une limousine à cocarde sa carrière de coupeur de tête, s’est payé celle du bon peuple de gauche comme de droite, gobeur de mouches, toujours d’attaque à se laisser enfumer par les bonimenteurs de marché. Comme on le sait, le Smic est fixé à 1365 euros. Dans son programme, le grand mamamouchi du Parti de gauche s’est juré, quand les cloches de la victoire sonneront à toute volée, de le porter à 1700 euros. Mélenchon sait parfaitement que c’est du pipeau mais, après tout, un pays fauché comme le nôtre n’en est plus à cela près.

Là où l’on mesure toute la marloupinerie des démagogues et le peu de cas qu’ils font du peuple qui les élit, c’est quand on entend, comme avant-hier, le même Mélenchon gueuler contre le gouvernement, les patrons, les banquiers, etc., et lâcher : « C’est un Smic à 2000 euros qu’on va leur coller dans les gencives ! Parfaitement, chers camarades : 2000 euros ! » En somme, l’affaire n’est pas tant de rendre le petit peuple un peu moins malheureux que de punir ces salauds de riches. Tout en sachant, bien sûr, qu’on ne tiendra jamais sa promesse.

Autre exemple d’entourloupe démagogique. Tout à l’heure, sur LCI, j’écoute Clémentine Autain, invitée à l’émission politique de Valérie Expert. Ancienne conseillère municipale à Paris, apparentée au PCF, elle codirige la revue Regards. Elle est mignonne à regarder, sauf quand elle parle. À propos de l’abaissement de la note de l’Italie par Standard and Poor’s, elle nous en balance une, énorme : « Non, mais de quoi j’me mêle ? La seule
agence de notation qui compte, c’est le peuple ! » Le peuple ? Ah bon. Oui mais où ça ? Dans quel bistrot ?

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(1) La différence avec le nazisme, qui liquida ce que les bolcheviks avaient laissé de ma famille russe, c’est que, à part quelques centaines de cinglés, plus personne n’ose se réclamer du national-socialisme, alors que quatre-vingt-quatorze ans après la révolution d’Octobre, le communisme, en France, fait encore bonne figure sur les estrades de notre indécrottable intelligentsia.

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Extrait de Journal d'un mauvais Français, Éditions du Rocher (20 avril 2012)

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