Jacques Bonifay – Transatel Mobile : "Les offres roaming de Free, Bouygues, et Orange, c'est surtout beaucoup de com' !"<!-- --> | Atlantico.fr
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Depuis quelques semaines, Free Bouygues et Orange, proposent des offres mobiles en roaming à prix réduit, peu avantageuses, selon Jacques Bonifay.
Depuis quelques semaines, Free Bouygues et Orange, proposent des offres mobiles en  roaming à prix réduit, peu avantageuses, selon Jacques Bonifay.
©Reuters

L'interview Atlantico Business

Après les prix, les grands opérateurs mobiles se livrent une nouvelle bataille. Depuis une semaine, Free, Bouygues et Orange annoncent des offres en roaming inclues dans leurs forfaits, c’est-à-dire le fait d'utiliser sont téléphone sur des réseaux locaux à l’étranger. Jacques Bonifay, président de Transatel Mobile, juge ces offres « sympathiques ». Le MVNO présent depuis 13 ans sur ce marché dénonce beaucoup de communication pour le peu d’avancée que proposent les offres.

Atlantico Business : Depuis quelques semaines les grands opérateurs vous rejoignent sur le marché du roaming, êtes-vous inquiets pour votre marché ?

Je crois que nous avons aussi nos cartes à jouer, donc nous ne sommes pas vraiment inquiets. C’est ce que l’on peut qualifier de "monde normale de la concurrence". Il faut bien comprendre qu’il y a une guerre commerciale très dure depuis l'arrivée de Free sur l’ensemble du marché des particuliers. L’ensemble des opérateurs cherchent de nouvelles thématiques pour se différencier et surtout faire des coups de com’. En ce moment, ils utilisent la réglementation européenne sur le roaming qui permet à un opérateur d’avoir des coûts d’achat en roaming plus bas qu’avant. Free avait commencé par faire un peu d’agitation cet été, puis Bouygues et Orange ont réagit. Toutes ces offres sont sympathiques, elles ont le mérite d’exister, mais c'est beaucoup de com' car elles ne sont utiles que pour des gens qui partent quelques semaines par an dans un pays déterminé car elle sont limitées dans le temps et sur certains pays. Chez Transatel, nos offres sont destinées à des voyageurs qui partent toute l’année, qui téléphonent dans toutes les directions, il n’y a aucune limitation. Nous n’avons donc pas le même positionnement, et pas les mêmes offres. 

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En parlant coup de com’, en tant que leader du roaming vous êtes resté relativement discret dans cette bataille. Avez-vous eu le sentiment d’être mis de côté ?

Nous sommes sur la niche de roaming avec Transatel Mobile depuis 13 ans et il y a effectivement une problématique de visibilité. Ce n’est pas parce que vous avez la meilleure offre du marché que vous êtes visible, il faut le marketing, la communication, etc. Dans la mesure où nous nous adressons à une cible bien particulière, qui est celle du voyageur d’affaire, ça ne sert à rien de faire des publicités en prime time sur les grandes chaines nationales, pour cibler les gens qui partent à l’étranger, nous sommes présents dans les aéroports. L’avantage de cette guéguerre entre Free, Bouygues et Orange, c’est que nous rentrons dans le champ de la presse. Et puis, Transatel a d’autres métiers en parallèle. Nous sommes, entre autre, présent dans les services de téléphonie alternatifs pour d’autres opérateurs sous forme de MVNO, nous travaillons avec 7 opérateurs en Europe. 

Vous avez des fonctions européennes sur le sujet du roaming, comment évolue la législation ?

En Europe, il y a eu trois règlements. Le dernier en date, Roaming 3, a notamment imposé des maximums en terme sde prix de détails et de prix entre les opérateurs. Cela permet aux gros opérateurs de donner des prix de détail plus bas. Le 1er juillet dernier, les prix de gros ont baissé, c’est là-dessus que nous nous basons pour faire nos offres. Depuis quelques mois, la Commission Européenne veut imposer une quatrième réglementation qui voudrait abolir, purement et simplement le roaming, dans le cadre de la préparation du marché unique européen. Techniquement, c’est très compliqué car entre les opérateurs cela va toujours exister mais le consommateur ne verra plus le détail de son roaming. Comme les coûts de roaming sont forcement plus chers, cela va engendrer des baisses de marges pour les opérateurs qui pourraient faire augmenter les prix de leurs forfaits, même pour ceux qui ne voyagent pas.

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