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Rapport Goldstone : 
où sont les extrémistes ?
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Confit israëlo-palestinien

Le rapport Goldstone sur l'opération militaire israélienne "Plomb durci" avait fait grand bruit en 2009 accusant l'État hébreu et le Hamas d'être responsables de "crimes de guerre", voire de "crimes contre l'humanité". Depuis, l'auteur du rapport a fait machine arrière, exonérant Israël pour la guerre de Gaza. L'avocat et président fondateur d'Avocats sans frontières Gilles-William Goldnadel revient pour Atlantico sur le traitement médiatique réservé à cette affaire.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Pour les observateurs très attentifs de l’actualité - les médias audiovisuels étant demeurés quasi mutiques - Richard Goldstone l’auteur principal du rapport éponyme qui voua Israël aux gémonies à la suite de l’opération « Plomb Durci » à Gaza, s’est livré à une autocritique en règle du document onusien dont il avait accouché devant une communauté internationale par avance conquise.

Ainsi, le 5 avril dernier, Le Monde reconnaissait sans excessive jubilation que le juge avait, dans une interview mortifiée au Washington Post « exonéré Israël pour la guerre de Gaza » et qu’il n’y avait pas eu, contrairement au Hamas « de politique ciblant intentionnellement les civils ».

Un rapport fantaisiste

En réalité, seuls les sots et les malhonnêtes - encore que la chose soit parfaitement compatible - avaient pu prendre au sérieux un rapport commandé par un Conseil des droits de l’Homme piloté notamment par l’Iran d’Ahmadinejad et la Libye d’un Kadhafi que l’on traitait alors encore avec une crainte révérencieuse.

Il n’était jusque dans la personnalité du magistrat désigné, principalement pour son origine judaïque censée lui conférer une impartialité inattaquable, et lourdement mise en avant par ses mandants, qui aurait dû rendre perplexe à qui restait encore une once d’esprit critique.

Dès le 8 mars 2010, dans un articulet de mon « blognadel » je dénonçais « un rapport d’autant plus fantaisiste que son auteur lui-même avait d’emblée indiqué que les témoignages des habitants de Gaza surveillés et cornaqués par le Hamas ne sauraient être considérés comme dignes de foi judiciaire.

Mais lire la mission qui a ordonné le rapport et qui comporte d’ores et déjà le jugement de condamnation de l’Etat d’Israël, prendre connaissance de la personnalité des rapporteurs eux-mêmes qui s’étaient illustrés préalablement dans des prises de position anti-israéliennes donnent un goût de cendres à la bouche de celui qui n’a plus de palais depuis longtemps pour avoir ingurgité trop d’épices corrompues ».

Hessel et Morin contre Israël

Pourtant dans son livre indigné et encensé par une idéologie moribonde qui se débat d’autant plus vaillamment, Stéphane Hessel écrivait à Noel : « Aujourd’hui, ma principale indignation concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie. Il faut absolument lire le rapport Richard Goldstone de septembre 2009 sur Gaza, dans lequel ce juge sud-africain, juif, qui se dit même sioniste, accuse l’armée israélienne d’avoir commis des « actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité » pendant son opération « Plomb Durci » qui a duré trois semaines… (…).

Est-ce que ça sert le Hamas d’envoyer des rockets sur la ville de Sderot ? la réponse est non, ça ne sert pas la cause mais on peut expliquer ce geste par l’exaspération des Gazaouis ».

La semaine dernière, quatre personnalités publiaient dans Le Monde un « point de vue » sobrement intitulé : « Le prix Nobel (de la paix) pour Stéphane Hessel ! » et débutant ainsi :

« Il est évident qu’il se trouve depuis longtemps parmi les personnalités qui, par leur engagement, leur courage ont le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples… »

Parmi les quatre signataires : un autre vénérable vieillard, Edgar Morin, qui dans le même journal avait publié un mémorable article dans lequel il dénonçait un massacre commis par les Israéliens à Jenine et dans lequel il écrivait que « Les juifs prennent plaisir à humilier les palestiniens ».

Quelques mois plus tard, un rapport de l’ONU reconnaissait qu’il n’y avait jamais eu de massacre à Jenine.

On osera dès lors cette question : qui sont les extrémistes ?

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