Islam à la carte : tout ce que la chanteuse Diam’s ne pourrait plus faire si elle voulait vraiment être musulmane<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
People
Islam à la carte : tout ce que la chanteuse Diam’s ne pourrait plus faire si elle voulait vraiment être musulmane
©

Bonnes feuilles

Tunisienne, musulmane, Fawzia Zouari s’adresse avec vigueur et respect à la chanteuse Diam’s, qui incarnait une certaine modernité avant de s’ exposer de nouveau au public, mais sous le voile. L’auteur s’engage avec passion en faveur d’un islam des Lumières, intégré dans le pays de la laïcité dont elle défend les valeurs. Extrait de "Je ne suis pas Diam's", publié chez Stock (1/2).

Fawzia  Zouari

Fawzia Zouari

Fawzia Zouari vit à Paris. Essayiste et romancière, elle est aujourd’hui journaliste à Jeune Afrique et pour France 2.

Voir la bio »

Si Diam’s va au bout de cette logique et souhaite être en accord avec ses options religieuses dont le voile est l’emblème, voici ce qu’il est de son devoir de faire, conformément à la doctrine stricte de l’islam…

>>>>>>>>>>>> Fawzia Zouari, tunisienne et musulmane : que la chanteuse Diam's choisisse de porter le voile est une régression impardonnable

D’abord, elle n’aurait pas dû, pas pu, divorcer aussi facilement. Ni s’aventurer à déclarer que le divorce est « une démarche symbolique, démontrant la liberté de la femme dans sa religion ». Ne sait-elle pas que le divorce est « la chose admise la plus détestable aux yeux d’Allah » ? Et que la répudiation, décidée par les hommes, demeure la loi au sein du dogme ? Diam’s ne peut pas non plus revendiquer « la liberté d’aimer, de ne plus aimer », parce que dans la pratique orthodoxe on ne tergiverse pas avec l’amour et, quel que soit le mari, on se doit de l’aimer, au moins de le supporter. Ce n’est pas pour rien qu’il existait jusqu’il y a peu dans certains pays musulmans des maisons de correction pour les femmes qui s’octroyaient le droit de ne pas aimer leur époux. Dans la foulée, et en toute logique, la musulmane Mélanie devrait accepter la juridiction religieuse quant aux châtiments réservés aux épouses si elles s’avisent de se rebeller contre leur mari ou de se refuser à lui au lit. Et, en toute logique aussi, si demain son conjoint veut épouser une autre femme, elle devrait y consentir…

Elle ne pourrait pas non plus continuer à publier, à donner des interviews, à participer à des prises de parole publiques, ni à rester en relation avec ses fans, même en se défendant de vouloir « retourner dans le système promotionnel comme à l’époque ». Car l’islam auquel elle semble adhérer, si elle devait le suivre à la lettre, est celui qui interdit d’exposer l’intime, surtout celui des femmes, alors que ses interviews et ses autobiographies racontent sa vie de A jusqu’à Z et l’exposent dans tous les foyers.

Diam’s a le droit de me répliquer que l’islam peut changer et aller avec son temps. Dans ce cas, en vertu de quel mystère l’islam pourrait-il évoluer sur tout, sauf sur le voile et sa prétendue obligation ?

Je crains qu’elle ne fasse partie, en réalité, de ces musulmanes qui prennent de notre religion seulement ce qui les arrange. Pour elles, l’islam est une sorte d’auberge espagnole où l’on trouve ce que l’on veut. Hélas ! cette utilisation, si innocente qu’elle puisse être, croise souvent l’actualité dramatique provoquée par l’islamisme qui, aujourd’hui, perpétue l’idéologie la plus totalitaire et la plus répressive pour les femmes.

Extrait de "Je ne suis pas Diam's", de Fawzia Zouari, publié chez Stock, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

>>>> Lire aussi l'entretien avec l'auteur : Nous pouvons en France montrer à l'islam sa capacité à répondre aux défis de la modernité, à marcher à l'heure du monde, à s'intégrer et à devenir universel

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !