Interview du 14 juillet : François Hollande le président qui était content de lui mais a-t-il vraiment des raisons de l'être ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Interview du 14 juillet : François Hollande le président qui était content de lui mais a-t-il vraiment des raisons de l'être ?
©Reuters

Audacieux ?

Le Président de la République s'est montré sûr de lui, quelques jours après l'accord obtenu par la Grèce, auquel il aurait activement participé. Mais le déséquilibre de cet accord ne doit pas lui donner forcément des raisons de se réjouir.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

Voir la bio »

Depuis deux jours François Hollande savoure l'accord arraché à Bruxelles pour le maintien de la Grèce dans la zone euro, accord pour lequel il s'est largement investi pendant toute la semaine qui a suivi le référendum grec, et qui a été salué comme " un bon accord" par le parti " les Républicains". Et malgré une nuit blanche à Bruxelles suivie d'une journée de travail normale à Paris , il affichait une grande forme lundi soir dans les jardins du Ministère de la Défense à l'occasion de la réception des Forces armées. Très entouré et sollicité, il s'y est longuement attardé. Et toujours fort de ce succès, il est apparu résolu et déterminé pour la traditionnelle interview télévisée du 14 juillet. L'épisode grec lui a donné l'occasion de tacler tous ceux qui prônent la fin de l'Euro : "Quand je vois l'obstination avec laquelle les Grecs ont voulu rester dans la zone euro, je me demande encore pourquoi, y compris dans notre pays, certains veulent en sortir"! Un argument qui sera  certainement mis en avant par Manuel Valls  ce  mercredi à l'Assemblée et au Sénat  où  députés et sénateurs  sont appelés à voter sur l'accord européen sur la Grèce. Certes, il y a eu accord, certes le " couple" franco-allemand " fondé sur l'intérêt de l'Europe", n'a pas éclaté.

Cependant  la Grèce n'a-t-elle pas  été humiliée par les conditions drastiques imposées par les européens en contrepartie de l'assurance d'obtenir une nouvelle aide pour éviter l'asphyxie économique ? "Elle l'aurait été si elle avait été lâchée, licenciée, sortie de la zone Euro," affirme François Hollande qui reconnait avoir auparavant "conseillé" à Alexis Tsipras de ne pas avoir recours au référendum. Mais les choses étant ce qu'elles sont ... Le chef de l'Etat met en avant le nouveau plan d'aide (de 85 milliards ) dont la Grèce devrait bénéficier. Ce plan d'aide est assorti de conditions telles qu'elles sont jugées inapplicables dans un pays  déjà gravement touché par la récession. Des économistes tonnent : " Ce sont des ordres, pas des réformes" déclare  Jeffrey Sachs, directeur du Earth Institute, interviewé par " Libération". En réalité point n'est besoin d'être économiste distingué pour s'interroger  : Pourquoi et comment la Grèce arriverait-elle à mettre en place en trois jours ce qu'elle n'a pas été capable de faire en trois ans, par exemple mettre sur pied une administration fiscale digne de ce  nom? Tout le monde semble y croire mais  en réalité il semble que les mêmes tablent, sans le dire bien sur, sur une restructuration de la dette grecque pour soulager le pays ...

Et que dire que la situation économique en France ? François Hollande a-t-il des raisons de s'en réjouir ? " La reprise est là" martèle le Chef de l'Etat qui n'hésite pas à  se qualifier d'"audacieux", pour son action en faveur de l'allègement des charges des entreprises de 40 milliards et pour avoir fait voter une loi levant un certain nombre de  blocages pour les entrepreneurs(la loi Macron), " ce que personne n'avait fait auparavant". Mais pour l'heure cette audace n'est pas saluée comme il le souhaiterait par le patronat ....Réaliste , François Hollande reconnait qu'il est soumis à  une "obligation de résultats " en matière d'emploi . N'en déplaise aux porte paroles de l'opposition , il en est parfaitement conscient et n'a pas perdu le contact avec la réalité . Il a beau répéter que si le chômage ne recule pas, il ne se représentera pas en 2017,  c'est une hypothèse qui n'est pas à l'ordre du jour dans les rangs du PS ... ni à l'Elysée où François Hollande met l'accent sur la "protection" des Français et fait désormais siens des thèmes comme l'identité .Il  n'hésite plus à se référer au Général de Gaulle qui parlait d' "une certaine idée de la France" pour esquisser la définition de son "idée " à lui  : "une France plus forte et qui garde ce qui fait son âme "...."  Je ne suis pas pour la France crispée, je ne suis pas pour la France enfermée, je ne suis pas pour la France rabougrie, je ne suis pas pour la France qui se divise. Je laisse ça à d’autres"....Les "autres" se reconnaitront .

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !