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Immobilier : "Encore un effort, Messieurs les vendeurs..."
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EDITORIAL

Entre des vendeurs qui attendent et des acheteurs qui subissent la crise de plein fouet, la marché de l'immobilier évolue vers l'asphyxie. Il suffirait pourtant que les vendeurs baissent un peu leurs prix pour que la situation se rétablisse.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’ombre portée de la récession menace l’économie mondiale avec ses signes avant-coureurs : la chute des prix des matières premières et de l’énergie qui avaient battu tous les records de hausse à la fin de l’an dernier.

Le renversement de tendance est apparu dès le mois de mai sur les principaux métaux dont le recul atteint désormais près de 30%. Le pétrole s’incline à son tour, retombant à cent dollars le baril pour le brent de la mer du Nord... L’or lui-même a subi un coup d’arrêt, revenant de 1930 dollars l’once à 1600 environ. Pendant ce temps, les actions poursuivent leur descente aux enfers, en se rapprochant des cours les plus bas enregistrés lors de la grande crise de 2008.

Dans ce climat particulièrement lourd, l’immobilier continue de faire de la résistance. Les prix ont même continué de monter légèrement à Paris ces derniers mois, alors qu’en province, une certaine décrue s’est amorcée, de l’ordre de 3% depuis un an. Mais dans l’ensemble, la pierre continue de faire bonne figure, à l’inverse de ce qui se passe dans les autres pays européens. Raisons essentielles -en dehors de la confiance chevillée au corps des Français pour l’immobilier-, la pénurie de logements qui ne se résorbe pas et représente près d’un million de logements, l’absence de stocks spéculatifs, une situation aggravée par une natalité qui est une des plus fortes d’Europe.

Il reste que le marché, qui ne veut pas vraiment décrocher, évolue lentement vers l’asphyxie. Les vendeurs continuent d’afficher des prix qui dépassent la solvabilité des candidats à la propriété. Ils maintiennent souvent leurs exigences, quitte à renoncer provisoirement à vendre, s’ils ne sont pas obligés d’acquérir un autre bien, car ils ne sauraient pas comment placer le produit de leur vente, dans une période où tous les actifs sont en baisse. Alors ils attendent…

Le marché risque de se bloquer, d’autant que les jeunes se voient fermer les portes de la première accession faute de trouver les fonds indispensables, alors que l’heure est au resserrement du crédit. Les nouvelles mesures gouvernementales ne vont pas améliorer la situation, qu’il s’agisse du relèvement des prélèvements sociaux ou de la taxation des plus-values pour les résidences secondaires vendues alors qu’elles sont détenues depuis moins de trente ans.

Une telle situation est malsaine car elle rejaillit sur la construction neuve qui se ralentit, enlevant du même coup un moteur à la croissance, tout en aggravant la pénurie. On devrait s’inquiéter de voir le peu de place que tient le problème du logement dans la précampagne de l’élection présidentielle, comme si les politiques considéraient que l’immobilier continuait de représenter un véritable roc insubmersible dans la crise actuelle. Il suffirait pourtant de peu de choses pour réamorcer la pompe des transactions et ramener un peu de fluidité sur ce marché. Les expériences passées ont montré que chaque baisse des prix d’au moins cinq pour cent faisait aussitôt revenir les acheteurs. On n’en est pas très loin. Alors, encore un effort, Messieurs les vendeurs, pour vous adapter aux réalités d’aujourd’hui !

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