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Le marché de l'immobilier connaît d'importantes tensions.
Le marché de l'immobilier connaît d'importantes tensions.
©PASCAL PAVANI / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Plus de 9 économies voient leur marché immobilier dévisser. L’immobilier va perdre quelques briques, sans que ce marché n’entraîne le reste de l’économie, dans l’anarchie totale.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Plus de 9 économies voient leur marché immobilier dévisser. Et ce n’est qu’un début. Cela risque de secouer, attachez vos ceintures et évitez tout déplacement en cabine. Le commandant de bord vous expliquerait bien la situation, mais il n’est plus disponible, totalement déboussolé dans chacun de ces pays. Les politiques d’une large nombre de pays, France en tête, qui ont ruiné nos économies pendant le Covid, en nous indiquant de ne pas nous inquiéter, car la dette abyssale qu’ils créaient alors suffirait à penser tous les maux actuels ou futurs, sont désormais incapables de contrôler aujourd’hui, les conséquences de leur impéritie passée.

On relève les taux violemment, sans effet vraiment visible sur l’inflation. L’illusion de tout pouvoir contrôler disparait, laissant les politiques déjà atteint de méfiance aigue, à la merci de tous les populistes venus. Ce n’était pourtant pas faute de les avoir prévenus, dans des articles considérés alors comme proches du complotisme.

L’immobilier va perdre quelques briques, sans que ce marché n’entraîne le reste de l’économie, dans l’anarchie totale. Voilà pourquoi et comment. 

Sans surprise donc, les premiers à payer l’addition sont ceux qui ont le plus confiné leur population. La baisse de l’immobilier va dévorer le Canada et la Nouvelle Zélande, l’Australie, notamment. Ceux qui ont puni leur population, vont la punir encore plus dans les mois à venir. On estime à 40%, la baisse possible chez Justin Trudeau. Le Royaume Uni que l’on annonce dissout depuis le départ de Boris Johnson, ne perdrait « que » 5 à 10%. Idem aux USA.

Depuis quelques mois, les défaillances de remboursement commençaient à se faire jour aux USA. Dès l’été dernier, les plus grosses banques Américaines se préparaient, notamment en formant massivement leur personnel à la gestion de crise à venir. Comment gère-t-on une masse substantielle de défauts de paiement ? C’était le thème (c’est encore) principal de ces formations à Bank of América, pour ne pas la citer.

Tous les pays qui ont pratiqué les taux variables, sereins à l’époque du fait de la politique de taux zéro ou négatifs, sont en train de déchanter massivement. Les emprunteurs sont en train de vivre de peu d’amour et d’un peu d’eau fraîche, mais seront bientôt pris à la gorge. Leurs remboursements vont excéder leurs capacités de remboursement et l’État ne pourra pas renflouer, car il a vidé la grenouille et toute option d’intervenir sur ce front, déjà occupé à assouvir sa haine de Poutine et lutter contre l’inflation.

Le marché a été alimenté par des facteurs artificiels pendant trop longtemps, le prix de la réalité va-enfin- nous rattraper. Ces facteurs étaient principalement au nombre de 3 :

1-Une augmentation du nombre de riches dans le monde. Ce phénomène n’est pas terminé, loin s’en faut, mais ils sont en train de devenir plus prudent et arrêtent progressivement d’investir massivement dans les meilleures rues du Monopoly mondial. Ils poussaient ainsi, par des valorisations excessives, le marché Parisien ou celui de Miami à la hausse, alors que le Parisien ou l’habitant de Miami moyen, ne voyait pas la raison de cette embellie, lui qui ne voyait pas son salaire augmenter.

2-Une pratique généralisée du taux zéro, pour maintenir la croissance mondiale, faible du genoux avant la crise du Covid. Cette politique dont nombre d’observateurs, dénonçaient l’hérésie à moyen terme, a poussé à l’achat nombre d’occidentaux à investir dans la pierre et s’offrir leur logement, certes, mais en dehors de tout fondement lié à l’enrichissement des populations. Opportunisme total, sans croissance, ni élévation sociale généralisée. On assiste encore en France notamment, à une forte activité immobilière liée aux « dernières soldes avant la panique », mais l’on sent bien que tout cela ne va pas durer.

3-L’effet d’entraînement de certaines villes, conjugué à la pénurie de logements dans la plupart des villes des grands pays riches. Les Etats qui ont su gérer paisiblement le Covid, comme Austin, Miami, Houston, Stockolm et bien d’autres, ont attiré les habitants des villes ou Etats terrorisés par les autorités en panique, qui ont ainsi quitté ces territoires martyrisés (New York, Chicago, San Francisco, Paris, Sydney…) pour s’installer là où le Covid recevait le traitement qu’il aurait mérité partout. Dès lors, les villes bénéficiaires de ces mouvements, ont connu une augmentation totalement artificielle et hystérique des prix de l’immobilier, dans un contexte de sous-offre. Miami où je vis, avait à peine de quoi répondre à ses besoins d’expansion avant le Covid et a explosé dans les tours depuis le Covid. Londres construit la moitié des logements dont sa population a besoin. Etc. Mais ces augmentations ne sont pas liées à des fondements économiques réels. Ils sont là aussi, conjoncturels et artificiels. Le maquillage ne va pas tenir et couler à l’arrivée de l’orage.

Désormais, dans un contexte d’inflation tenace, d’une perte de pouvoir d’achat des populations, de resserrement du crédit, et de retour à la situation pré-covid, à savoir une croissance faible ou nulle, la situation va se dégrader sévèrement. Les Etats assommés par la dette ne peuvent plus réagir, et même les banques centrales sont à bout de souffle. Cela va dévisser « sévère » !

Nous pourrions nous dire que ce sera finalement une bonne chose. Les prix sont trop élevés, à la vente, comme à la location, et il faut que cela cesse. Mais cela va faire beauoup de victimes parmi les plus démunis, déjà impacté par la gestion du Covid, mais aussi parmi les classes moyennes, qui vont encore rétrécir, alimentant ainsi une rancœur qui se transformera en populisme dans les urnes, comme en Italie.

Les prix de location sont délirants à New York, pourtant dépecée par sa gestion du Covid. Cela chasse les classes populaires et moyennes hors de la ville, privant nombre de pans de l’économie de bras dont ils ont éminemment besoin. En effet, les propriétaires conscients que le télétravail était devenu la norme, en ont profité pour augmenter les loyers de façon spectaculaire, sans que les gens ne soient pourtant mieux payés. Ils ont aussi compensé leurs pertes sur l’immobilier commercial, que la gestion du Covid, identique à celle de la France, ou Canada, a ruiné, en les privant d’activité par le confinement.

Si vous avez l’intention d’acheter, arrêtez-vous de suite. Très mauvaise idée ! Les opportunités vont se présenter d’ici quelques mois, en même temps qu’une baisse des taux qui deviendra obligatoire pour relancer l’économie. Les cycles mes mais, les cycles ! Il est donc « urgent d’attendre » pour reprendre la phrase célèbre que nous devons je crois, à la IIIème République. Alors attendons.

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