Imbroglio autour du retard du paiement des aides agricoles<!-- --> | Atlantico.fr
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Stéphane Le Foll lors du dernier Salon de l'agriculture.
Stéphane Le Foll lors du dernier Salon de l'agriculture.
©Antoine Jeandey -WikiAgri

Difficultés

Les aides Pac ont fait la Une de l’actualité agricole cette semaine, et cela à plusieurs niveaux : retards de paiement des aides en cours, inquiétudes sur le devenir des bio ou pour les zones défavorisées. Les oreilles du ministre de l’Agriculture de François Hollande, Stéphane Le Foll, sifflent sous les critiques, et l’actuel, Stéphane Travert, a un travail monumental en vue s’il veut éviter d’être submergé.

Antoine Jeandey

Antoine Jeandey

Antoine Jeandey est journaliste et auteur de « Tu m’as laissée en vie, suicide paysan veuve à 24 ans ».

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 WikiAgri

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WikiAgri est un pôle multimédia agricole composé d’un magazine trimestriel et d’un site internet avec sa newsletter d’information. Il a pour philosophie de partager, avec les agriculteurs, les informations et les réflexions sur l’agriculture. Les articles partagés sur Atlantico sont accessibles au grand public, d'autres informations plus spécialisées figurent sur wikiagri.fr

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Stéphane Le Foll est nommément mis en cause dans la gestion qu’il a eue des aides agricoles alors qu’il était ministre de l’Agriculture. Sous son mandat, l’administration a accumulé les retards de paiement de différentes aides agricoles (il en existe pour la production, pour la conversion au bio des exploitations, pour compenser ce que l’on appelle le « handicap naturel » c’est-à-dire les zones de montagne ou avec des terrains où la production agricole n’est pas facile, ou encore pour les efforts environnementaux). Et qui plus est, on découvre aujourd’hui que les enveloppes correspondant aux paiements à venir, en 2019 et 2020, n’ont pas été abondées. Alors que l’Europe, de son côté, a bel et bien signé les chèques en faveur de l’agence de paiement française...

En cause officiellement, les logiciels de gestion Isis et Osiris, que l’on n’aurait pas su maitriser suffisamment pour non seulement recevoir l’argent de l’Europe, mais encore l’acheminer jusqu’aux fermes. Ainsi, on en est arrivés à des situations extravagantes, avec des fonctionnaires officiellement surchargés de travail avec ces logiciels, et à qui l’on demandait, en raison de la crise agricole, de voir en plus comment faire pour accorder des avances sur les retards de paiements aux paysans les plus en difficulté. Avouez qu’il y a de quoi s’arracher les cheveux...

On en arrive à un point tel qu’un calendrier de remboursement des aides en retard depuis 2014 vient d’être annoncé par Stéphane Travert, titulaire du poste rue de Varenne désormais. Selon lui, tout sera rentré dans l’ordre courant 2018...

Enfin, espère-t-il car, dans le même temps, autre nouvelle embarrassante, l’enveloppe de plusieurs aides représentant un montant total d’un milliard d’euros pour 2019 et 2020 n’aurait pas été abondée... La présidente de la Fnsea, Christiane Lambert, parle de « chèque sans provision » de Stéphane Le Foll aux agriculteurs. Tandis qu’un autre syndicat agricole, la Coordination rurale, réclame une commission d’enquête parlementaire sur les raisons de tous ces problèmes de paiement des aides Pac.

Le système de la Pac (politique agricole commune) avec ces aides européennes, autrement appelées subventions, a souvent été critiqué. Pour autant, si jamais il fallait un jour en changer, un prélable serait indispensable : réussir la soudure entre deux systèmes différents sans que les « bénéficiaires », les agriculteurs, n’en subissent les conséquences. En l’occurrence, cette partie importante du revenu agricole a été négligée d’un coup, sans contrepartie, sans prévenir les principaux intéressés, et qui plus est sur fond de crise agricole. Un peu comme un salaire que l’on baisserait d’un bon tiers (évidemment cette proportion varie selon les cas) sans préavis, et en s’étonnant ensuite que le réceptionnaire ne puisse plus subvenir à ses besoins.

De quoi se poser des questions sur la considération du précédent gouvernement envers ses agriculteurs. L’actuel ministre, Stéphane Travert, parle de « restaurer la parole publique et la parole de l’Etat auprès des agriculteurs ». Il va avoir fort à faire pour, contrairement à son prédécesseur, tenir parole...

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