Idées reçues (vraies et fausses) sur la carotte<!-- --> | Atlantico.fr
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En tant qu'antioxydant, la carotte permet de prévenir les maladies cardiovasculaires.
En tant qu'antioxydant, la carotte permet de prévenir les maladies cardiovasculaires.
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Lapin lapin

Il est recommandé de manger des carottes de manière très régulière, en moyenne trois fois par semaine. Ce légume a en effet de nombreux effets positifs sur le métabolisme humain.

Nathalie Hutter-Lardeau

Nathalie Hutter-Lardeau

Nathalie Hutter-Lardeau est nutritionniste diplômée d'Etat, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. 

Parmi ses livres figurent notamment La True Food aux Editions du Moment,  dans lequel elle explique comment déguster ses produits préférés en toute lucidité, 101 restos, 0 kilo, coécrit avec Nathalie Helal et Catherine Roig (Hachette, mars 2013), Mince Alors ! (Odile Jacob, Juin 2011), Des mots sur les maux du cancer  (Mango, 2009) avec le Professeur David Khayat et Wendy Bouchard, et  Le vrai régime anti-cancer  (Odile Jacob, 2010) avec le Professeur David Khayat et France Carp.

Elle a fondé en 2000 l'agence conseil en nutrition Evidence Santé, qui travaille avec l'Agence nationale de sécurité alimentaire sur la sécurité alimentaire, et le plan national nutrition santé, ainsi qu'avec plusieurs entreprises du secteur agro-alimentaire.

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Atlantico : Quelle est la composition de la carotte ? Quels sont ses bienfaits nutritionnels ?

Nathalie Hutter-Lardeau : La carotte est un légume racine qui présente l'avantage d'avoir un apport énergétique est très faible : 30 kca pour 100g. Composé de sucres et de fibres, c'est un aliment principalement glucidique avec 6g de sucres pour 100g. Il contient 90% d'eau.

Le principal atout nutritionnel de la carotte, outre son faible apport calorique, est sa teneur très élevée en caroténoïdes – que l'on appelle aussi la pro vitamine A. Que la carotte soit crue, cuite ou en jus, les principaux caroténoïdes qu'elle contient sont le bêta-carotène, la lutéine et le zéaxanthine. Ce sont notamment ces composés, qui sont des pigments, qui sont responsables de la teinte orange du légume.

Elle contient aussi des oligo-éléments comme du potassium et des vitamines en quantité intéressante, notamment la vitamine B9. C'est un légume qui permet aussi un apport de fibres non négligeable, en quantité de 2g pour 100g.

Les apports de la carotte peuvent-ils être bénéfiques dans le cadre de la lutte contre certaines maladies ?

Nathalie Hutter-Lardeau : En tant qu'antioxydant, la carotte permet de prévenir les maladies cardiovasculaires. Elle est active contre l'oxydation de la plaque d'athérome – un amas graisseux au niveau du circuit vasculaire.

Globalement, cet effet bénéfique s'applique aussi à la prévention contre le cancer. En revanche, chez les fumeurs et les anciens fumeurs il faut faire attention car un apport trop important en bêta-carotène peut provoquer des cancers du poumon. Il faut donc veiller à éviter une surconsommation pour cette tranche de population.

Il est recommandé de manger des carottes de manière très régulière, en moyenne trois fois par semaine. La carotte permet de surcroît de mettre à l'honneur le concept de "silhouette-planète" : avec ce légume, - dont on peut même manger les fanes -, on peut faire attention à sa silhouette tout en faisant attention à sa planète.

Afin d'assimiler au mieux les caroténoïdes – qui sont des composés liposolubles -, je conseille de consommer les carottes avec une source de gras et propose régulièrement cette recette lors de mes consultations : carottes, curcuma, oignons, le tout mélangé avec un peu de crème légère ou de lait de coco. Un peu de citron au dernier moment et vous aurez un petit velouté de carottes succulent.

L’Université d’Harvard vient de révéler les résultats de l’étude qu’elle a menée durant 25 ans sur un échantillon de 100 000 patients âgés de plus de 50 ans : les pigments contenus dans les carottes ralentissent la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA) ? Comment peut-on exploiter ces informations en médecine ophtalmologiste ? Prescrivez-vous des cures de carottes à vos patients à l'approche d'un certain âge ?

Dominique Brémond-Gignac : Entre 1992 et 1998, une première étude a été réalisée sur 4757 patients qui présentaient des signes de Dégénérescence Maculaire Liée à l'Age (DMLA) et qui ont reçu des compléments nutritionnels incluant des composants de la carotte. La pathologie a été stabilisée pour de nombreux patients. C'est la première fois que l'on a réussi à démontrer l'efficacité de la nutrition dans la pathologie oculaire et ce, avec des quantités identifiées.

A l'inverse, on sait aussi que les carences dans tel ou tel nutriment entraînent des pathologies oculaires. Mais on ne prescrit pas pour autant à nos patients de manger tel ou tel aliment car il est toujours très difficile de déterminer quelle est la dose qui va être réellement déterminante. Faut-il manger 1 kg de carottes par semaine ou 3 carottes par jour ? On ne connaît pas le seuil de la quantité de carottes qu'il faut manger pour que ce soit efficace, c'est là où c'est très complexe.

L'étude que vous évoquez dit que ceux qui consomment davantage de caroténoïdes ont 40% de moins de perte de vision grâce au ralentissement induit de la DMLA. Mais il est très difficile de déterminer quel est le seuil exact. Certes, les pigments - les caroténoïdes – ont manifestement un effet sur la DMLA. Mais il est très difficile en nutrition de trouver le juste milieu, la dose adaptée.

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