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Hip hip Hé Oh(lande) : François, nous voilà, la vieille garde est derrière toi
©Reuters

Mi-homme, mi-molette

L'idée de ce meeting aurait germé il y a un mois environ dans la tête de ce petit groupe de fidèles de François Hollande qui se voit régulièrement, en entendant le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll hausser le ton, et s'écrier "Hé Oh! "dans une émission de radio.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Pas d'éclairage sophistiqué ni de décor, juste un slogan qui claque ("Hé Oh!"), pas de blogueurs ni de retransmission simultanée sur le web, mais un bon vieil amphi de faculté (-de médecine), et une tribune sur laquelle on avait posé des fauteuils pour les orateurs. Les organisateurs du meeting destiné à réveiller le "peuple de gauche" profondément endormi pour venir au secours d'un président de la République enlisé dans les abimes de l'impopularité, ont voulu jouer l'improvisation du sursaut.

L'idée de ce meeting aurait germé il y a un mois environ dans la tête de ce petit groupe de fidèles de François Hollande qui se voit régulièrement, en entendant le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll hausser le ton, et s'écrier "Hé Oh! "dans une émission de radio. D'après ces "grognards de la Hollandie" l'heure de la contre attaque aurait sonné. Le temps serait venu de "valoriser ce qui a été fait depuis quatre ans"... et mettre en garde "sur ce qui se passerait si la droite reprenait les manettes". A coups de SMS, cette vieille garde des "hollandais "a battu le rappel des troupes parisiennes du PS, et des parlementaires rentrés de vacances... Vingt quatre ministres (socialistes, écologistes et radicaux de gauche) étaient là pour montrer l'exemple à ces réservistes priés de se mobiliser "pour ne pas revivre un 21 avril dans un an ". Un tract posé sur les bancs liste les mesures antisociales prônées par Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Bruno Le Maire et François Fillon. (En vrac : la suppression de l'ISF, la retraite à 65 ans, le retour aux 39 heures payées 35 pour les fonctionnaires, la suppression d'un million d'emplois publics en 10 ans)... A la droite qui "a saigné l'école, et dont le projet aggrave les inégalités" la Gauche oppose "un remarquable bilan en matière d'éducation" d'après Najat Vallaud-Belkacem. Certes cela "ne va pas assez vite, et assez fort", mais "notre politique commence à porter ses fruits "renchérit la ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Marisol Touraine qui rappelle que "500.000 personnes ont acquis des points pénibilité en 2015", et dit sa fierté "d'avoir mis en place une prime d'activité pour les jeunes, ainsi qu' une complémentaire santé pour un million de personnes". La ministre des Affaires Sociales, comme ses collègues fourbissent leurs arguments pour étayer le désormais fameux "ça va mieux "incompris et brocardé de François Hollande sur France 2. "Ce qu'on a fait mérite d'être valorisé", ponctue Stéphane Le Foll.

Ces arguments seront-ils entendus par une opinion qui se détourne de la gauche au fil des scrutins? Les Hollandais et leur chef en tête, veulent le croire.  Ils tablent sur l'amélioration de la situation économique et de l'emploi et certains affichaient une mine réjouie à ce propos. En attendant, la réponse à une question sur l'inversion de la courbe du chômage posée par un militant dans une vidéo, a été prudemment esquivée et est restée sans réponse. Pas dupes, tous les socialistes et leurs alliés savent que le sursaut électoral espéré, passera par là. Et François Hollande qui a fait de cette inversion la condition d'une nouvelle candidature, semble disposer d'indices allant dans ce sens.  Car si le doute existait encore à propos de ses intentions, il ne peut plus être de mise après cette réunion qui, même bricolée sur le plan matériel, était une sorte d'entrée en campagne d'un candidat "retenu à l'extérieur par ses obligations professionnelles".

Une pré-campagne qui n'est pas sans rappeler celle de François Mitterrand… en 1988. Avant de se déclarer officiellement le président de la République de l'époque avait laissé planer le doute sur ses intentions et laissé le premier secrétaire du PS, Lionel Jospin se substituer à lui pour faire campagne dans le pays.  Quelques témoins et acteurs de l'époque étaient présents dans la salle et auraient pu témoigner. Cette réunion s'est déroulée sous l'œil attentif de conseillers de l'Elysée et de Matignon, qui font cause commune pour faire la politique à l'ancienne, sur la base des bons vieux clivages Droite-Gauche, à mille lieues des réseaux sociaux et de "mouvements" comme celui d'Emmanuel Macron. Ils se retrouveront peut-être un jour avec le ministre de l'Economie. Pour servir la cause de François Hollande !

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