Hentaï Kamen 2 : le nouveau super-héros manga qui décuple ses super-pouvoirs en reniflant... des petites culottes <!-- --> | Atlantico.fr
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Des petites culottes, déjà utilisées bien sûr, qui permettent de libérer les pouvoirs latents ancrés dans l'ADN de ce héros extraordinaire surnommé Hentai Kamen.
Des petites culottes, déjà utilisées bien sûr, qui permettent de libérer les pouvoirs latents ancrés dans l'ADN de ce héros extraordinaire surnommé Hentai Kamen.
©Allociné

Japofolies

Vu au festival Fantastic Fest : "Hentai Kamen 2", un film japonais satirique dont le super-héros est un déviant sexuel qui décuple ses pouvoirs en... reniflant des petites culottes de femmes.

Jen Yamato

Jen Yamato

Jen Yamato est journaliste au Daily Beast. Elle couvre les sujets de la rubrique "divertissement".

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Copyright The Daily Beast - Jen Yamato

Dans Hentai Kamen 2 , deuxième film tiré d'un manga dont le titre signifie plus ou moins "le masque pervers", les Japonais réveillent la figure du super-héros las d’être enseveli sous les clichés, avec ses exploits de déviant renifleur de petites culottes qui gagne des super-pouvoirs en mettant lesdites petites culottes de femmes sur sa tête.

Tony Stark a son costume d'Iron Man. Batman a sa cape. Dans ces fantasmes, les vêtements font le surhomme, transformant les désirs intérieurs en armure extérieure. Dans cette nouvelle saga japonaise très spéciale, ce sont des petites culottes, déjà utilisées bien sûr, qui permettent de libérer les pouvoirs latents ancrés dans l'ADN de ce héros extraordinaire surnommé Hentai Kamen, qui combat le crime, avec le sexe méticuleusement enveloppé dans un mini-étui en tissu.

La premier Hentai Kamen, sorti en 2013, a permis au public de découvrir l'adolescent Kyosuke Shikijo (Ryuhei Suzuki), un geek nerveux qui découvre qu’en plaçant des culottes féminines sur son visage, il devient un superhéros poussé par des désirs sexuels tabous. Comme beaucoup de héros, ce justicier masqué défend et repousse les normes sociales simultanément, une paire de slips kangourou tendue sur ses épaules.

Le second Hentai Kamen, qui aura, espérons-le, beaucoup de suites inspirées du manga original, permet de retrouver Shikijo au collège : un peu plus âgé, pas beaucoup plus futé et encore aux prises avec les grandes responsabilités nées de son extraordinaire puissance. Et soyons honnêtes : le monde en a plus qu'assez des héros en combinaison volante et des dieux aliens qui sauvent l’humanité chaque année. Les films de super-héros ont besoin d’un héros qui combat le mal, en serrant les fesses et en narguant les criminels avec son entrejambe rembourrée et son cri qui tue.

Ce nouvel épisode nous montre Shikijo qui a abandonné son poste de super-héros pour les beaux yeux de sa petite amie, l’adorable Aiko (Fumika Shimizu), une gentille fille perturbée par l'obsession de son petit ami pour les petites culottes féminines. Mais les vrais héros ne peuvent pas retenir facilement leur besoin de justice ; pendant sa tournée de livreur de pizzas, un jour, Shikijo ne peut s’empêcher de se dérober à ses obligations d’employé payé au salaire minimum pour attraper une bande de voleurs en reniflant une paire de sous-vêtements de Aiko, ce qui le transforme en héros masqué qui neutralise les méchants en plaquant leurs visages dans son entrejambe.

Aiko, excédée, exige qu’il lui rende ses sous-vêtements, provoquant une crise d’identité chez Shikijo, qui lutte pour réprimer ses désirs artificiels pour essayer d’avoir une vie normale. Pendant ce temps, il se retrouve dans le collimateur d'une professeur de biologie sexy qui fait des tentatives comiques pour le séduire avec ses propres sous-vêtements. Malheureusement pour Shikijo et pour tout le pays qui ne s’y attend pas, un diable insidieux arrive avec l'intention de détruire Hentai Kamen en volant toutes les petites culottes du Japon.

L'intrigue est mince et les scènes dérapent, mais le génie de Hentai Kamen 2 réside dans sa simplicité assumée et la volonté d’accumuler des gags les uns après les autres. C’est un film qui connaît les limites de son scénario ridicule, même s’il perd son élan à mi-parcours. Et pourtant : les films sur les super-héros imparfaits mais moralistes n’ont jamais été aussi amusants et aussi lucides, un plus très agréable qui apparait dès le début, clairement inspiré par les studios Marvel.

Les références à Spider-Man 2 sont de haut vol, avec une scène pleine d’effets spéciaux au cours de laquelle Hentai Kamen traverse les rangées de gratte-ciel de Manhattan, comme Spiderman bondissant de building en building en attrapant des cordes. Quand les petites culottes commencent à disparaître des vestiaires et des tiroirs à sous-vêtements, le coupable se révèle être une sorte de pieuvre avec des tentacules vides.

Hentai Kamen 2 recèle aussi un complot secondaire avec une paire de culottes maudites et un nouvel ennemi sous la forme de Dynonson, camarade de classe et rival amoureux d’Aiko qui se transforme en géant moitié-homme, moitié-crabe, avec l’intention de dévorer toutes les petites culottes usagées du Japon pour priver Hanta Kamen de son pouvoir. "Tu n’as pas la moindre idée de comment utiliser correctement des petites culottes", lui dit Hentai Kamen quand ils se retrouvent face à face dans le gymnase du collège.

Le grand méchant adversaire de Hentai Kamen est familier : c’est un ennemi qui, une fois vaincu, revient avec une tête décapitée et un nouvel avatar qui se trouve être une sorte d’araignée-robot en métal. Tsuyoshi Muro est un super-méchant dément qui tourne ses nattes tressées comme une moustache et se plaît à se venger de manière totalement ridicule. Mais le plus grand ennemi de Hentai Kamen, bien sûr, c’est lui-même. Nier la source de sa propre puissance le conduit à sa vraie perte, et il apprend qu'il ne peut exploiter son potentiel suprême qu’en embrassant ces fétiches aberrants, qui sont tabous, face à la seule force plus puissante que la luxure : le véritable amour.

Hentai Kamen 2 a été présenté lors du Fantastic Fest d'Austin, avec d’autres petits bijoux comme The Dwarves Must Be Crazy dans le style des comédies des années 1990, dans un village thaïlandais où les gens sont possédés par des démons, ou Arrival avec l’actrice Amy Admas qui rêve d’Oscar. Ecrit et réalisé par Yuichi Fukuda, cette satire réussit à nous rappeler que nous n’avons jamais dans les grosses productions américaines (et nous n’aurons probablement jamais) un super-héros qui a une attirance socialement taboue, et un pénis qui peut arrêter les balles.

Susuki joue son rôle avec panache, d’autant plus qu’en tant qu’Hantei Kamen, il passe son temps quasi-nu, avec son cache-sexe en forme de banane, plus petit que celui que portait Borat sur la Croisette à Cannes. Il joue le rôle de l’étudiant Shikijo avec un visage de névrosé. Il est encore plus crédible dans les scènes avec sa mère, dont il explique que c’est une dominatrice professionnelle.

Dans le rôle du flamboyant Hentai Kamen, et même avec son visage caché par des sous-vêtements, il accomplit une véritable performance physique avec finesse et grandiloquence. Le point culminant du film est une scène impliquant un robot caquetant et un pénis qui tourne comme une toupie. Mais le meilleur, c’est lorsqu’Hentai Kamen occupe le devant de la scène, en prenant la pose comme une pin-up qui danse le flamenco tout en émettant avec son entrejambe des pets dévastateurs et en poussant des cris d’extase.

Alors que les studios Marvel et DC cherchent à maintenir le rythme de leur superproductions guerrières en marche vers l’éternité, Hollywood devrait profiter de la leçon donnée par cette équipe qui apporte un peu de fraîcheur au genre du film de super-héros. "Tu n’es pas seulement un pervers", dit un personnage à Shikijo lorsqu’il commence à perdre confiance en lui, alors que le sort du monde est en train de se jouer. "Tu es un pervers justicier".

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