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Claude Guéant pique une colère par courrier contre la Cour des comptes
Claude Guéant pique une colère par courrier contre la Cour des comptes
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Guéant vert (de rage)

INFO Atlantico. "Inexactitudes", "oublis" et "manque d'objectivité" ! Dans une lettre datée du 9 juin, le ministre de l’Intérieur, s’en prend vertement aux magistrats de la Cour des Comptes sur l’évaluation de la politique de sécurité intérieure et de ses résultats... Morceaux choisis.

Ce courrier constitue une réponse très énergique à une lettre du 27 avril dans laquelle l’institution de la rue Cambon informait, comme c’est l’usage, le ministre avant la publication d’un rapport sur “L’organisation et la gestion des forces de sécurité publique". Un  document provisoire que le premier flic de France juge truffé "d'inexactitudes", "d'oublis" et " d'appréciations manquant parfois d'objectivité" .

Dans cette lettre de cinq pages, le ministre répond point par point aux critiques de la Cour des comptes présentées dans le rapport public thématique dans lequel il note “un nombre important d’inexactitudes, d’oublis et d’appréciations manquant parfois d’objectivité”. L'ancien préfet juge, en outre, que les rapporteurs “semblent avoir voulu porter une appréciation sur l’efficacité de la politique de sécurité intérieure” sur des périodes trop courtes pour “révéler les contrastes entre les résultats obtenus aujourd’hui” et “antérieurement”. Le ministre "s’étonne” et “conteste l’appréciation portée” sur les “résultats contrastés obtenus dans la lutte contre la délinquance depuis 2002” et rappelle “la baisse de la délinquance” (...) “alors que la population française dans le même temps augmentait de 3,2 millions d’habitants”.



Des "erreurs d'analyse" et des "comparaisons hâtives"

N’hésitant pas à donner une leçon de statistiques aux magistrats de la rue Cambon, le ministre juge que “la comparaison entre le recul significatif des atteintes aux biens et “l’aggravation symétrique” des atteintes aux personnes sur la période n’est “guère pertinent”, “procède d’une erreur d’analyse” et repose sur un “principe de comparaison hâtive”.   

Quand la Cour des comptes explique la baisse locale de la délinquance en raison de l’amélioration des dispositifs des automobiles, Guéant sort de ses gonds et évoque un “raccourci trompeur” (...) qui “ne fait l’objet d’aucune démonstration sérieuse”. Le premier flic de France déplore également “la formulations abruptes et les sous-entendus contestables” des rapporteurs et leur “esprit de suspicion sans fondement” quand ceux-ci mettent en doute la fiabilité des statistiques de la gendarmerie”. 

Piqué au vif par les "la fausse allégation selon laquelle les récentes évolutions budgétaires "pourraient ne pas être sans risques pour la sécurité des agents ou l'efficacité de leur action", le premier flic de France répond aux magistrats de la Cour que "l'appréciation ne repose sur aucun fondement sérieux".

Si un affrontement à fleurets mouchetés est constitutionnellement de mise entre les ministres et la Cour des Comptes, dont les magistrats sont généralement issus de l’opposition, cette lettre, de l'avis d'un observateur attentif, semble inédite par le ton très énergique employé par le premier flic de France.

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