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Le Barça survivra-t-il à Guardiola ?
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Hasta luego maestro

La nouvelle est tombée vendredi en milieu de matinée : Pep Guardiola quittera son poste d’entraîneur du FC Barcelone à la fin de la saison.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Pep Guardiola, 41 ans, a conquis en 4 ans la bagatelle de 13 titres et peut-être 14 si jamais les « Blaugranas » s’imposaient contre l’Athletic Bilbao en finale de la Coupe du Roi (l’équivalent de notre Coupe de France). Inutile de dire que, malgré son jeune âge, le technicien catalan fait déjà partie du gotha des entraîneurs de club et que le Barça de Guardiola est comme le Milan AC d’Arrigo Sacchi, l’Inter Milan de Helenio Herrera ou l’Ajax Amsterdam de Stefan Kovacs, un duo « équipe - entraîneur » qui aura marqué l’histoire du football.

Son successeur est déjà désigné. Il s’agit de son adjoint Tito Vilanova qui cumule les avantages de connaître parfaitement le groupe, d’avoir emmagasiné beaucoup d’expérience comme adjoint de « Pep » et, atout incontestable, d’être catalan. Inutile de dire que l’héritage est lourd et qu’il serait étonnant que Vilanova gagne autant de titres en aussi peu de temps que son prédécesseur. Alors, ce changement va-t-il totalement changer le Barça ? En bref, un entraîneur fait il une équipe ?

Dans le cas du FC Barcelone, il y a fort à parier que les choses ne vont pas particulièrement changer. On peut même aller très loin en affirmant que la triplette Messi-Iniesta-Xavi n’a pas besoin des conseils d’un entraîneur pour savoir ce qu’il a à faire sur le terrain. Dans un club comme le Barça, le travail d’un entraîneur est double : Il doit être un psychologue pour redonner confiance à ses individualités et au groupe lorsque un joueur ou l’équipe traverse une période difficile et il doit être un tacticien capable de dessiner un schéma de jeu destiné à contrer les équipes adverses dans les grands matches. En clair, il faut un peu d’Alex Ferguson et un peu de Mourinho pour être un grand entraîneur.

La succession devrait se passer assez facilement pour plusieurs raisons. Tout d’abord la Liga est ultra dominée par deux clubs et donc le Barça jouera la saison prochaine comme cette saison avec un « matelas de sécurité » énorme par rapport à tous ses concurrents excepté le Real Madrid. En Ligue des Champions, la situation sera peu ou prou identique dans la phase de poule, le Barça étant évidemment tête de série et ayant face à la plupart des clubs européens un  « matelas de sécurité » comme en Liga. De plus, le groupe étant particulièrement bien huilé il est sur et certain que les fondamentaux de jeu ne vont pas changer comme ce fût souvent le cas dans l’histoire du football.

Ainsi, le Real Madrid gagna cinq Coupes des Champions d’affilée de 1956 à 1960 avec trois entraîneurs différents (Villalonga, Carniglia, Munoz). Comme pour le Barça d’aujourd’hui, Di Stefano, Gento, Puskas ou Kopa étaient suffisamment qualifiés techniquement et tactiquement pour savoir ce qu’ils avaient à faire sur le terrain. Dans leurs triplés des années 70, tant l’Ajax que le Bayern ont gagné en utilisant deux entraîneurs (Michels et Kovacs pour l’Ajax 71-73, Lattek et Cramer pour le Bayern 74-76). De même, le Milan AC qui domina le football européen du début des années 90 utilisa deux entraîneurs : Arrigo Sacchi et Fabio Capello.

Pour ce qui est de l’avenir de Guardiola, toutes les options sont ouvertes. Des rumeurs l’annonçaient à Chelsea (Di Matteo faisant l’intérim de Vilas-Boas) , le journal « AS » ayant même écrit que Guardiola et Abramovitch se seraient rencontrés le 29 février dernier à Paris mais ceci a été démenti par Guardiola lui-même lors de sa conférence de presse d’hier. On peut imaginer Guardiola entraîner demain « la Roja » ou toute autre sélection nationale mais le plus probable est la prise d’une année sabbatique vu la lassitude qui semble le toucher.

En tout cas, vu ce qu’il a montré ces quatre dernières années, Josep Guardiola sera toujours le bienvenu à la tête d’une équipe de football quelle qu’elle soit. Hasta pronto Maestro !

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