Geoffroy Didier : "S'il y a un inventaire à entreprendre, c'est celui de l'action de François Hollande, pas de celle de Nicolas Sarkozy"<!-- --> | Atlantico.fr
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François Fillon, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez seront absents au débat organisé ce jeudi sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
François Fillon, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez seront absents au débat organisé ce jeudi sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
©Reuters

Ecole buissonnière

Les barons de l'UMP boudent ce jeudi 17 octobre la convention du parti où devait être analysé le bilan des "années Sarkozy", y compris beaucoup de ceux qui s'étaient prononcés pour le droit d'inventaire.

Geoffroy Didier

Geoffroy Didier

Geoffroy Didier est député au Parlement européen et directeur de la communication de la campagne de Valérie Pécresse.


 

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Atlantico : Après avoir réclamé pendant plusieurs mois qu'un travail d'inventaire puisse être mené, la quasi-totalité des ténors UMP, notamment François Fillon, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez, seront absents au débat organisé ce jeudi sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Wauquiez a ainsi justifié son absence : "Ce n'est pas un exercice que l'on expédie en une demi-journée en se disant : c'est fait, on peut passer à autre chose". Comprenez-vous cette position ?

Geoffroy Didier : Certains anciens ministres, par stratégie politicienne, avaient décidé de faire le procès de la droite prenant ainsi le risque de se mettre une balle dans le pied. Face à ces postures, le président de l'UMP Jean-François Copé a pris l'initiative de cadrer le débat et de le concentrer sur l'avenir. Personnellement, je soutiens cette démarche. Je serai présent à cette convention car toute réflexion est salutaire. En revanche, l’autoflagellation serait suicidaire ! 

Jean-François Copé est suspecté de vouloir verrouiller le débat pour mieux enterrer la question de l'inventaire. Cette analyse vous paraît-elle fondée ?

L'examen de conscience de chacun, et notamment de ceux qui ont travaillé sous l'autorité de Nicolas Sarkozy, doit être permanent, mais chaque convention de l'UMP doit être l'occasion de réfléchir tous ensemble de manière unitaire. Chacun est libre de venir ou de ne pas venir. Mais par respect pour les militants, mieux vaut réfléchir à des solutions d'avenir.

Ce qu'entreprend Jean-François Copé est principalement une réflexion sur l'avenir, mais s'il doit y avoir un inventaire, c'est celui de François Hollande qu'il faut entreprendre. Depuis 500 jours, l'idéologie et l'inertie socialistes provoquent des dégâts irréparables aujourd'hui.

L'opposition parvient difficilement à se rendre audible sur les questions de fond, comme le budget notamment où certains, à l'instar de Fillon, ont préféré jouer une partition plus personnelle que collective. Est-ce d'un inventaire ou d'un programme dont l'UMP a besoin ?

Nicolas Sarkozy, qui est retiré de la vie politique partisane est au-dessus de tout cela. Enquêtes d'opinion après enquêtes d'opinion, il apparaît comme survolant la mêlée et comme le leader naturel de la droite et du centre. Malgré la gravité de la crise et les attaques qu'il a subi, Nicolas Sarkozy a été un chef de l’État exceptionnel qui a mis en chantier toutes ses promesses et dont l'immense majorité des réformes qu'il a menées suscitent l'adhésion populaire : interdiction de la Burqa, service minimum, statut de l'auto-entrepreneur,  autonomie des universités entre autres.

Mais si nous avons créé la Droite forte, c'est bien parce que nous savons que demain la droite devra être beaucoup plus audacieuse et beaucoup plus courageuse. C'est dans cette esprit que la Droite forte, qui est devenu le premier mouvement de l'UMP, fait 80 propositions concrètes. Trois exemples : interdiction à vie des allocations sociales pour les fraudeurs récidivistes, mise en place d'un service militaire et civique obligatoire pour tous les jeunes garçons et filles de 18 ans, interdiction de la syndicalisation des juges qui doivent respecter leur serment d'impartialité plutôt que s'adonner à des choix partisans. Le courage et l'audace doivent être nos marques de fabrique, mais à droite nous devon également mettre un terme au masochisme. Après les divisions, le pire serait l'autoflagellation.

Propos recueillis par Alexandre Devecchio

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