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French connection : Brad Pitt-Angelina Jolie, un divorce très français (et géré de main de maîtresse...)
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THE DAILY BEAST

Les aventures françaises du couple "Brangelina" donnent un aperçu fascinant de la façon dont Angelina Jolie est passée maître dans l’art de manipuler les tabloïds.

Dana Kennedy

Dana Kennedy

Dana Kennedy était correspondante pour ABC News, Fox News et MSNBC. Elle écrit pour le Daily Beast ainsi que pour The New York Times, Financial Times, International Herald Tribune, Time magazine ainsi que People, parmi d'autres. Elle est basée en Europe.

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Copyright The Daily Beast - Dana Kennedy

Nice, France. "La France donne, et la France reprend" (en tout cas si vous êtes Angelina Jolie).

Oubliez Jennifer Aniston. Rien n'a été plus représentatif du couple "Brangelina" que leur histoire d’amour avec la France, et plus particulièrement le Sud de la France, au cours de leurs 12 années de vie commune. Et personne ne sait mieux bâtir un storytelling épique autour de chaque détail de leurs aventures sur la Cote d’Azur qu'Angelina Jolie elle-même, connue depuis longtemps pour être tellement à l’aise avec les médias qu’elle n’a jamais eu besoin d’un agent.

Mais voilà qu’aujourd’hui, les accusations concernant l’excès de fumette et les "accès de colère" de Monsieur ainsi que les mensonges de Madame (révélées par des "sources" émanant des deux parties) menacent de casser Internet.

"C’est fini" (en français dans le texte, ndlr.), déclare un voisin de longue date du couple à Correns, ce petit village du Var situé à 90 minutes de Nice, où se trouve la propriété de Jolie et Pitt : le Chateau Miraval de 400 hectares et 25 chambres où ils produisent un vin rosé très apprécié. "C’était une si belle famille, en tout cas tant que cela durait".

Mais les réactions du maire et du directeur de l’office du tourisme de Correns ont des accents nettement moins sentimentaux. Comme s’ils avaient, comme disent les Français, déjà "tourné la page".

"Cela ne m’intéresse vraiment plus", a annoncé mardi soir au Daily Beast le maire Michael Latz, qui a dîné plus d’une fois à Miraval avec Angelina Jolie et Brad Pitt durant leurs jours heureux à Correns : "Je ne les suis plus".

"C’est dommage, mais c’est vraiment leur problème", ajoute Jean-Claude Sadion, directeur de l'office de tourisme local.

La "French connection" des Brangelina a débuté en 2007, lorsque le couple a inscrit son aîné Maddox au Lycée français de Manhattan. Peu après, ils s’aventuraient aux cours de français de l’Institut de Villefranche-sur-Mer près de Nice (dont le directeur s’est extasié au sujet de l’accent d’Angelina) et emménageaient au Château Miraval comme locataires, avant d’acheter quelques années plus tard cette propriété de 50 millions de dollars, qui est aujourd’hui à vendre.

Et chacun sait que leurs jumeaux de 8 ans, Vivienne et Knox, sont nés à Nice en juillet 2008.

Cruelle ironie : le mariage touche à sa fin moins d’un an après la sortie de By the Sea, un film mal reçu par la critique, écrit et dirigé par Angelina et dans lequel Brad Pitt son épouse campaient un couple marié au bord de la rupture dans une propriété de vacances du Sud de la France. Tout cela sur fond de révélations selon lesquelles Pitt aurait eu une aventure avec l’actrice française Marion Cottillard, d'après les informations de Page Six.

TMZ a révélé mardi qu’Angelina demandait le divorce parce que Brad fumerait trop d’herbe, boirait trop d’alcool, aurait un problème de gestion de sa colère, et ne serait pas un bon père. Mais le New York Post a embrayé avec un autre scoop : Brad aurait une aventure avec Marion Cotillard, avec laquelle il partage l’affiche de leur nouveau film, Allied. Le camp de Brad Pitt a riposté en affirmant à TMZ que Jolie répandrait des "mensonges" et en assurant que Brad Pitt est un bon père.

Mais l’acteur français Richard Bohringer a (involontairement) crédibilisé la thèse selon laquelle Brad Pitt aurait un problème d’alcool, quand il a raconté au Parisien en mars que l’acteur "descendait des bouteilles de whiskey" sur le tournage de By the Sea.

Ce couple a si longtemps incarné avec brio l’amour, l’unité et la famille. Pourtant, Brad et Angelina n’ont pas publié le traditionnel communiqué conjoint exprimant leur tristesse face à la fin de leur union, et promettant de rester amis, unis autour de l’éduction de leurs enfants. Doit-on s’en étonner ?

Non, en tout cas pas ceux d’entre nous qui se souviennent de la façon si agressive avec laquelle Angelina a déjà manipulé les médias par le passé. A tel point qu’un article entier du New York Times expliquait en 2008 qu’elle était si "redoutablement intelligente" qu’elle se passait des services d’un agent. Le journal racontait comment elle avait négocié elle-même la vente des photos de ses jumeaux nouveau-nés au magazine People pour 14 millions de dollars.

"Ne vous y trompez pas : Angie a dégainé la première et elle le fait probablement parce qu’elle est furieuse", estime un paparazzi vétéran qui suit le couple partout à travers le monde, traquant les listes de passagers aériens, soudoyant des conducteurs locaux de limousine et autres concierges d’hôtel : "Elle a fait fuiter les informations, elle s’est assurée qu’elle serait mise au premier plan du storytelling. C’est sa méthode, c’est comme ça depuis des années."

En réalité, cela dure depuis avril 2005, lorsque les premières photos de Brad, Angelina, et leur bébé Maddox, récemment adopté, ont été miraculeusement volées sur une plage reculée du Kenya, à peine un mois après la demande de divorce de Jennifer Aniston. C’était peu de temps après la fin du tournage de Mr. et Mrs. Smith, où Brad et Angelina s'étaient rencontrés.

"Angie ne fait rien par hasard", insiste le paparazzi, qui a commencé à la suivre avant son histoire avec Brad Pitt, alors qu’elle tournait Taking Lives en 2004 avec Ethan Hawke. "Elle prépare le storytelling et elle le met en place. Elle alerte très souvent les paparazzis en amont lorsqu’elle veut que quelque chose soit photographié".

Mais pourra-t-elle louvoyer autour de son divorce et donner le mauvais rôle à Brad Pitt avec autant de succès qu’elle est parvenue à hisser au Panthéon du glamour la marque Brangelina, encore plus haut que le couple formé par Elizabeth Taylor et Richard Burton au sommet de leur gloire ?

Ceux d’entre nous qui ont suivi le duo Brangelina à son zénith (lors du cirque médiatique le plus lucratif du 21e siècle : quand Angelina a donné naissance à ses jumeaux à l’hôpital Lenval de Nice, avec vue sur mer) ont eu un sentiment de déjà-vu lors de l’annonce impromptue du divorce, mardi.

"Nous n'étions pas au courant et nous ne l’avons pas vu venir" : tout le monde a eu à peu près la même réaction, qu’il s’agisse de George Clooney, tombé dans l’embuscade d‘un cameraman aux Nations Unies, ou d’un reporter d’un des plus grands magazines people du monde qui confie sa surprise en privé.

Certes, la demande de divorce a été plus spectaculaire que leur mariage secret à Miraval en août 2014, ou la cérémonie civile qui s’était tenue en catimini en Californie auparavant – mais l’évènement reste dans lignée des scoops furtifs, clé en main, élaborés par Angelina depuis ses premiers jours au côté de Brad Pitt.

Pratiquement tous ceux qui ont suivi les coups de com’ du couple accordent l’essentiel du mérite à Angelina. Son talent a culminé en mai 2008, quand les reporters ont pris en chasse Angelina Jolie et Brad Pitt à travers toute la côte d’Azur. Juste après avoir dominé le Festival de Cannes cette année-là, ils avaient laissé le monde entier retenir son souffle dans l'attente de la naissance de leurs jumeaux.

La capacité d’Angelina Jolie à éviter, surprendre, et barrer la route aux médias cet été-là, comme si Brad Pitt et elle étaient à l’affiche de leur propre film d’espionnage grandeur nature, a inspiré à un photographe de Londres le surnom d’"Angelina Bourne".

A l’époque, les paris allaient bon train au sujet de l’hôpital que choisirait l’actrice pour donner naissance à ses deux enfants : on se serait cru à une table de Craps à Monte Carlo. Des hordes de journalistes ont passé au peigne fin tous les établissements, de Monaco jusqu’à Nice, rêvant d’être le premier à découvrir la cachette de la star. Mais ils ont tous été pris par surprise quand Angelina a furtivement atterri sur le toit de l’hôpital Lenval à la nuit tombée, à bord d’un hélicoptère, avant de se glisser sereinement dans une suite avec vue sur la mer. Elle est arrivée plusieurs jours avant que quiconque ne découvre sa présence.

Elle est restée à l’hôpital pendant trois semaines avant d’accoucher, et la compétition était féroce entre les journalistes pour être le premier à couvrir l’évènement, en particulier chez Fleet Street, qui a soudoyé tous les employés possibles à l’hôpital.

Le long siège de la presse devant les portes de l’hôpital était du jamais vu pour la ville de Nice.

"C’est Fort Alamo !", clamait le journal local Nice-Matin, qui a commencé à publier des reportages sur l’hôpital "assiégé" et à se moquer des médias étrangers, et en particulier américains.

Les températures étaient au-dessus des normales saisonnières, et il en était de même pour l’humeur orageuse des paparazzis. Les théories du complot ont commencé à fuser. Certains étaient persuadés qu’Angelina avait déjà quitté l’hôpital, et attendait patiemment, de retour à Miraval, la date fatidique prévue pour le mois d’août.

D’autres étaient convaincus que les bébés étaient nés le 29 juin, le jour de l’arrivée d’Angelina à l’hôpital, et que l’information était "censurée".

Comme toujours, les paparazzis se surveillaient mutuellement autant qu’ils surveillaient l’hôpital, où Brad Pitt passait fréquemment rendre visite à sa femme, avec ses enfants, portant souvent Shiloh et Zahara dans ses bras.

"J’ai eu ma dose", a fulminé un soir un photographe au téléphone avec moi, après avoir pris en chasse, de Monaco à St. Tropez, un bateau dans lequel il espérait trouver Brad Pitt : "On a croisé Bono, mais pas Brad. J’en ai assez de cette histoire".

Ils étaient furieux quand la naissance de Vivienne and Knox a finalement été annoncée le 12 juillet : il s’est avéré que le couple avait prévu à l’avance de ne tuyauter qu’un seul journaliste : un reporter local de Nice-Matin. Le reporter n’a rien arrangé en décidant de remuer le couteau dans la plaie, et en intitulant son article "le jour le plus scoop".

Angelina et Brad ont même réussi à exfiltrer leurs nouveau-nés à Miraval en abandonnant l’hélicoptère et en utilisant une voiture leurre noire et un 4x4 du château. Mais à ce moment-là, le contrat à 14 millions pour acheter les photos était déjà bouclé ; les clichés ont été pris derrière les grilles du château et la plupart des médias internationaux sont rentrés chez eux bredouille.

Le couple a continué à éblouir sur le tapis rouge à Cannes depuis qu’Angelina y a fait ses premiers pas au bras de Brad Pitt en 2007. Pendant le festival, ils ont toujours logé dans le meilleur bungalow, la Villa Elena, à l’Hôtel du Cap, et aimaient diner au Tetou, un restaurant chic de la plage du Golfe-Juan.

Mais une reportrice people britannique qui a abondamment suivi le couple pendant leurs séjours en France raconte qu’elle a toujours été hantée par quelque chose qu’elle a remarqué pendant le long séjour d’Angelina à l’hôpital de Nice avant son accouchement.

"Personne ne lui a jamais rendu visite à part Brad, ses enfants, et son frère", dit-elle. "C’est comme si elle n’avait aucune copine. Jennifer [Aniston] avait des copines. Qui va la soutenir maintenant ? On dirait bien que Brad était toute sa vie".

Peut-être. Mais selon les informations relayées depuis mai dernier par un média français et par US Weekly, Angelina Jolie entretiendrai une "relation étroite" avec Arminka Helic, une membre de la Chambre des lords britannique. L’actrice a rencontré Arminka Helic en 2012 alors que cette dernière était une collaboratrice du ministre britannique des Affaires étrangères William Hague et la considère comme un "mentor" selon US Weekly.

Quant à la rumeur Cotillard, personne ne sait vraiment.

"Tout ce que je peux vous dire", a commenté un photographe (qui a gagné des millions  avec ses clichés de Brad et Angelina depuis plus d’une décennie), "c’est que c’est un type actif".

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