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Hollande-Copé : 
qui a gagné le débat ?
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Présidentielle

Invité de l'émission "Des paroles et des actes", sur France 2, jeudi soir, le candidat socialiste prône le retour du plafonnement des impôts à 85% des revenus et souhaite "renégocier toutes les conventions fiscales" avec la Belgique, la Suisse et le Luxembourg.

[Les réactions à l'émission]

Pour Bernard Cazeneuve, un des porte-parole de François Hollande, Jean-François Copé s'était "blessé avec sa tronçonneuse". "Avec la subtilité qui a toujours caractérisé son approche tolérante du débat démocratique, il s'était engagé, il y a quelques semaines, à transformer la campagne électorale en un "massacre à la tronçonneuse", écrit le député-maire de Cherbourg. "C'est donc muni de cet outil de précision qu'il s'est proposé d'opérer François Hollande, avec l'espoir d'obtenir le résultat d'une opération faite au scalpel".

L'UMP, de son côté, n'a pas fait les choses à moitié. Après la prestation de François Hollande sur le plateau de France 2, les réactions des membres du parti ne se sont pas faites attendre. Parmi elles, on peut noter :

Xavier Bertrand, ministre du Travail, a estimé vendredi sur Europe 1 qu'il y avait "un sentiment de peur, une pression dans le camp de Hollande", qui "se voyait très clairement" jeudi soir dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2."Il a commencé à comprendre que Sarkozy arriverait en tête au premier tour, et il y a la pression sans pareil de Jean-Luc Mélenchon, qui progresse, l'oblige à changer encore une fois d'attitude, de discours". Xavier Bertrand a également commenté le débat entre le candidat socialiste et Jean-François Copé, qu'il a trouvé "combatif", alors que François Hollande était "mal à l'aise".

La porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, a jugé "très ennuyeux" le candidat PS à l'Elysée François Hollande. "Ca faisait partie de mon job de regarder jusqu'au bout, (...) mais c'était difficile à suivre, très décousu. Au bout de trois heures, je n'ai pas compris le message."

Christian Estrosi, député-maire de Nice, considère que François Hollande "est sur la pente raide, c'est évident. Plus la campagne avance et plus il se contredit, hésite et perd pied. Sur l'immigration, sur l'emploi, sur l'industrie et sur le nucléaire, le candidat du PS n'a pas de ligne politique. François Hollande va comprendre que rien ne sert de courir, il faut partir à point."

Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, déclare que "sur le fond", il n'y a eu "aucune proposition concrète. Sur la forme, beaucoup d'approximations, de circonvolutions, de dégagements que Jean-François Copé a su débusquer sur l'OTAN, sur le nucléaire, sur l'immigration, sur les places de prison, sur la réforme des retraites..."

Pour Salima Saa, secrétaire nationale de l'UMP chargée du développement urbain, le candidat socialiste "n'a pas réussi à répondre clairement à la moindre question. Qui peut dire aujourd'hui ce que pense le candidat socialiste sur ces sujets? Il répète à l'envi qu'il veut "mettre de la croissance". Mais nous n'avons pas le début d'une mesure. A chaque question, le candidat promet une table ronde, une commission ou des négociations. Sur tous les sujets, le candidat donne une impression d'indécision profondément incompatible avec la stature de chef d'État."

Guillaume Peltier décrypte: "Avec une grande détermination et des convictions solides, Jean-François Copé a permis de faire apparaître au grand jour le manque de crédibilité du candidat socialiste sur des sujets essentiels qui engagent l'avenir de la France."

"Jean-François Copé a mis François Hollande face à ses contradictions, déclare quant à lui Eric Ciotti. Celles-ci sont criantes et cruelles (...) il n'est pas un domaine dans lequel les propositions du candidat socialiste ne soient pas fluctuantes. A force de vouloir faire le grand écart entre monsieur Mélenchon, madame Joly ou monsieur Chevènement, François Hollande risque la blessure. Cela pourrait prêter à sourire s'il n'aspirait pas à accéder à la présidence de la République."

Frédéric Nihous, président de CPNT, membre du Comité stratégique de Nicolas Sarkozy, a conclu ce florilège en martelant: "François Hollande et son programme économique et fiscal, c'est un pas en avant, 30 ans en arrière! Par idéologie et calculs électoralistes, il veut faire les poches des Français, des entreprises et des collectivités, en attendant une nouvelle fois d'être contredit et corrigé par ses amis et soutiens sans oublier ses alliés Verts auxquels il sacrifie tout."

[Compte rendu de l'émission]

A une semaine de l'entrée en vigueur de l'égalité du temps de parole, François Hollande fait face à son dernier grand rendez-vous médiatique. Face à la montée de ses adversaires dans les sondages, le candidat socialiste, invité pour la seconde fois sur le plateau de David Pujadas ce soir, devra contre-attaquer. Dans le dernier sondage CSA, Hollande et Sarkozy sont donnés à égalité avec 28% - mais le candidat socialiste est en baisse de 2 points quand celui de l'UMP est stable. Opposé en janvier à Alain Juppé, il a affronté cette fois le secrétaire générale de l'UMP, Jean-François Copé.


23h16 : Fin du débat

Précision de David Pujadas sur les chiffres contradictoires avancés par Jean-François Copé et François Hollande concernant le nombre de sans-papiers régularisés chaque année : 28 000 en 2010 selon la Cimad, 15 000 selon le conseiller de Claude Guéant.

23h15

François Hollande : "Je n'imite personne, j'essaye d'être le plus authentique possible."

23h09 :Conclusion des "observateurs"

Hélène Jouan : "Vous avez montré que vous n'avez pas changé. Vous avez été beaucoup plus offensif que fin janvier."

Elle ajoute : "Je trouve qu'il manque encore dans ces 4o jours ce petit quelque chose qui ferait qu'on sache qui vous êtes et pourquoi vous incarneriez un nouveau président."

23h07

François Hollande sur la constitution de son gouvernement : "Je ne débaucherai personne, je n'irai pas chercher dans les rangs de la droite telle ou telle personne."

23h06

François Hollande : "Je suis un Européen qui va changer l'orientation du continent." "En Europe, il n'y a pas que l'Allemagne", déclare-t-il. "La puissance, c'est l'économie, mais aussi la capacité à influencer", juge-t-il.

23h00

"Nous aurons à faire des réformes structurelles (ndlr : de l’État, fiscale, bancaire) tout ce qui doit permettre de rendre notre économie plus juste et plus compétitive." "Nous devons faire un sorte de rallumer les feux de la croissance." François Hollande prévoit 40 milliards d'économies.

"A chaque élection, on nous dit que la croissance va tout régler", déplore Franz-Olivier Giesbert. "Si on pense qu'on aura jamais de croissance, alors l'élection n'est qu'un concours de sacrifices", lance Hollande, avant d'ajouter : "Le rôle du politique, c'est d'aller chercher des capacités de croissance dans son propre pays et à l'extérieur." "Le rôle du politique, c'est de faire des choix, notamment sur la dépense, c'est aussi de donner de l'espoir", a-t-il renchéri.

"Si l'Europe n'est pas réorientée, elle n'arrivera pas à obtenir son redressement des comptes publics."

22h47 : "Droit de suite"

François Hollande qualifiant la campagne qui lui reste à mener : "Elle sera dure, elle l'a toujours été depuis plusieurs mois. Elle est violente, elle est agressive."

Réponse de François Hollande à une question sur le vote utile : "Vous avez raison, la dispersion va être très grande." "Je m'adresse à tous les électeurs : attention, le vote du premier tour est important." "François Hollande veut dire aux électeurs de faire en sorte qu'il "arrive au plus haut".

22h40

François Hollande : "Vous avez accru les inégalités fiscales comme jamais et vous viendriez ici me faire la leçon sur la bonne gestion des finances publiques ?"

Jean-François Copé : "Dans votre programme, on trouve 30 milliards d'euros de charge et d'impôt pour les entreprises, ce qui va plomber la compétitivité.Ce dernier estime : " nous avons nous une parfaite conscience des grands enjeux de la crise et vous êtes dans le déni total de cette crise."

22h36

Jean-François Copé attaque la légèreté du programme du candidat socialiste concernant l'économie : "Il n'y a jamais une proposition d'économie, de réduction des dépenses."

22h32

Réponse de François Hollande sur le thème de la sécurité :

"20 000 places en prison, c'est trois milliards d'euro plus un milliard par an en fonctionnement", indique François Hollande. "Je considère qu'il y a une part de la population carcérale qui ne devrait pas y être". Il cite d'abord les étrangers qui sont en situation irrégulière et incarcérés pour cette seule raison, et  "une part de la population jeune qui devrait être dans des centres éducatifs fermés".

22h27

Question de Copé au sujet de l'immigration clandestine : "Est-ce que vous avez prévu véritablement de définir des critères pour la cas par cas ?"

"Sur les régularisations, il y a trois critères qui seront posés, qui sont déjà posés" : l'emploi, la famille, le temps passé en France, a annoncé François Hollande. "Ils seront les mêmes pour tous et partout." "Il n'y aura pas de changement de règle selon les préfectures", a-t-il ajouté, précisant : "Il n'y aura pas de régularisation massive, il y aura de la justice."

22h21

François Hollande veut réduire part du nucléaire dans la production d'électricité de 75 % aujourd’hui, un peu plus de 50% en 2025. Différentes raisons sont invoquées : la vieillesse des installations nucléaires, la montée des énergies renouvelables, le souhait d'indépendance par rapport au pétrole et au nucléaire.

Réplique de Jean-François Copé : si les centrales sont "vieilles" comme l'affirme Hollande, pourquoi n'en fermer qu'une seule (Fessenheim), et pas toutes ?

Hollande rappelle que cette centrale est la plus vieille de France, et située sur une zone sismique.

22h15  : Début du duel face à Jean-François Copé

En réponse aux questions sur un éventuel souhait de sortir de l'OTAN : "Je confirmerai à nos alliés que nous nous retirerons entièrement de l'Afghanistan d'ici la fin 2012." "Votre proposition de retrait des militaires en Afghanistan est totalement improvisée", lance alors Jean-françois Copé. "Je ne vais pas dire que je vais sortir tout de suite [de l'OTAN], je vais dire que je vais renégocier", a indiqué François Hollande.

22h10

En réponse à une question sur la levée de l'immunité des sénateurs Guérini et Navarro : "Il n'y aura aucune protection à l'égard de quiconque." François Hollande affirme "n'avoir jamais été au courant de quoi que ce soit" pendant ses 11 années en tant que Premier secrétaire du Parti socialiste.

"Si les Français m'élisent Président de la république, viendront dans le gouvernement ceux qui m'ont soutenu au second tour", a indiqué le candidat socialiste. "En cas de victoire, toux ceux qui approuvent mon programme auront leur place."

Sur les sondages et la campagne de Nicolas Sarkozy : "Je ne veux pas commenter la campagne des autres. Mon but, c'est d'être au plus haut possible au soir du 1er tour."

Pour François Hollande, "Il faut renégocier toutes les conventions fiscales" avec trois pays : Belgique, Suisse et Luxembourg.

22h05

A propos du traité européen qu'il veut renégocier : "Je ne suis pas dans la soumission."

21h57

François Hollande propose un "emprunt européen" pour financer des investissements, notamment dans les économies d'énergie. "Je proposerai qu'un mécanisme d'emprunt européen puisse être proposé", a-t-il précisé.

A propos de l'euthanasie : "Il faut encadrer cette mort dans la dignité", a déclaré le candidat, estimant que la loi Léonetti était "bonne", mais ajoutant qu'il "faut davantage de soins palliatifs à l'hôpital et au domicile".

A propos de l'augmentation du pris de l'essence, qui a atteint 2 euros à Paris, le candidat socialiste répond qu'il fera un blocage pendant trois mois, car pour lui les mécanismes existent pour bloquer les marges des distributeurs.

21h50

François Hollande veut limiter l'immigration économique en fonction des besoins. Il ajoute qu'il luttera contre les filières de travil clandestin avec des brigades spécialisées, affirmant que "ce que je ne peux pas tolérer, c'est l'immigration irrégulière, parce qu'il y a des filières clandestines".

21h45

"Si l'Europe n'est pas capable de prendre des décisions, je ne demanderai pas la ratification du traité car je considère que c'est un point très important pour la croissance. Nous devrons mettre de la croissance en Europe et adapter nos objectifs de réduction de déficit en Europe."

21h39

François Hollande propose que les petites entreprises paient 3% d'impôts sur les sociétés, les moyennes 30% et les grandes 35%.

Question sur les hypothèses de croissance 2,25% en 2017 pour Hollande, 1,5% pour l'OCDE :

"Si l'Europe reste dans l'état où elle est aujourd'hui, n'est qu'une somme de plans de rigueur et d'austérité. Si l'Europe n'est pas capable d'avoir une politique de croissance, alors nous n’atteindrons même les objectifs de réduction du déficit."

21h30

"La transition énergétique, c'est le fait qu'on puisse faire monter les énergies renouvelables, qu'on puisse être beaucoup plus sobre dans la consommation d'énergie." François Hollande évoque la proposition faite dans son programme de mieux isoler les logements, mesure évaluée à 5 milliards d'euros.

"Nous triplerons le nombre d'enfants accueillis dans les écoles maternelles."

"Si nous sommes endettés, c'est bien parce que depuis dix ans, il y a eu une augmentation de la dépense publique et une diminution d'impôts. La dette publique par rapport à la richesse nationale était de 60% en 2002", a indiqué le candidat socialiste, ajoutant qu'elle atteignait aujourd’hui 90% de la richesse nationale.

"Les ressources des collectivités territoriales seront réformées pour qu'il y ait une responsabilité."

21h23

Sur la dépense publique,en réponse à la question de l'économiste François Lenglet qui évoque le besoin de 49 milliard d'euros dans le programme de François Hollande, le candidat déclare : "Pour trouver 50 milliards, j'ai indiqué que la dépense publique ne progresserait que de 1% par an." (contre 0,4 % pour la droite).

21h15

"La banque qui prête, oui, elle fait son devoir mais la banque qui utilise le dépôt des épargnants pour spéculer, non." François Hollande prône une stricte séparation, dans les établissements bancaires, entre "activités de crédit" et "activités spéculative".

"Nous avons tiré les exemples du passé", a déclaré François Hollande, au sujet de l'unité retrouvé des socialistes.

"Les effectifs de la fonction publique, nous les stabiliserons et permettrons qu'il y ait des économies sur le moyen terme."

21h10

"Il y a quand même des méthodes qu'il faut respecter." Evoquant les salariés de Fralib, FH revient sur sa proposition de remettre la retraite à 60 ans.  François Hollande évoque le contrat de génération : "Je mettrai en place cette mesure."

"Vous pensez que c'est une bonne méthode de dire à des religions 'vous avez des pratiques ancestrales' et ensuite de présenter ses excuses", a déclaré François Hollande au sujet de la polémique sur la viande halal. Le candidat socialiste a estimé qu'il devait "y avoir de règles d'abattage et des mesures de sécurité". "Je ne suis pas là pour créer des problèmes, je suis là pour créer des solution", a-t-il ajouté.

21h05 :

"Ce que les Français regardent, c'est de savoir si celui qui va être élu va avoir le respect, la considération, la mesure et surtout davantage, moi ce que je veux, c'est rassembler les Français."

"J'ai un objectif qui est d'être le prochain président de la République. J'ai le devoir de ne rien faire qui puisse brutaliser. Compte tenu de ma position, j'aurai comme devoir de réunir et je le ferai."

21h02 :

François Hollande affirme à propos de sa proposition fiscale  que "l'objectif n'est pas de récupérer les recettes, car 3 000 contribuables sont concernés". Sa proposition de taxation des plus haut revenus va représenter "100 millions d'euros de recettes".

François Hollande précise qu'il n'y aura pas de plafonnement sur la tranche d'imposition à 75% pour les revenus annuels dépassant un million d'euros qu'il compte créer"Il n'y aura pas de modulation, pas de plafonnement", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Je rétablirai l'impôt sur la fortune. Le plafonnement qui allait avec sera rétabli." (ndlr : à hauteur de 85 %, ce qui avait été décidé par Michel Rocard). Mais il  a précisé que cela n'avait rien à  voir avec les 75% évoqués par ailleurs.

Sur les 75% d'imposition des plus haut revenus, il a déclaré : "J'annonce une mesure qui est regardée par tous les Français comme une mesure morale. Je fais primer la morale et la cohésion nationale", a-t-il ajouté.

20h50 :

"C'est la première fois sans doute qu'un candidat, que je suis, a la faveur des sondages, des enquêtes d'opinion mais je ne me suis jamais illusionné, je connais la vie politique", a déclaré le candidat socialiste à l'ouverture de l'émission. "Le premier tour n'est jamais donné, jai de l'expérience, j'ai de la confiance et je dois d'abord convaincre les Français."

A propos de l'antisarkozysme : "Ça ne peut pas être le seul carburant. je ne suis pas candidat seulement contre mais pour la France. Ce sondage montre combien le rejet est fort et l'attente d'un changement est forte. Je dois être celui qui doit leur donner confiance", a précisé François Hollande.

"J'ai mis depuis tant de mois priorité sur la jeunesse. La nouvelle génération peine pour prendre sa place", a-t-il ajouté.

"Ce qui compte, c'est de gagner l'élection présidentielle, je ne veux pas créer je ne sais quelle ferveur d'un moment, d'un instanté", a-t-il souligné, en référence à la campagne de Ségolène Royal en 2007. 




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