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Manuel Valls veut renforcer les dispositifs de sécurisation des manifestations des opposants au mariage homosexuel.
Manuel Valls veut renforcer les dispositifs de sécurisation des manifestations des opposants au mariage homosexuel.
©Reuters

Passage en force

Pour Camille Bedin, la position inflexible de François Hollande sur le mariage gay et son autoritarisme jette de l'huile sur le feu d'une société aux plaies déjà béantes.

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Camille Bedin

Camille Bedin est conseillère départementale des Hauts-de-Seine, canton Nanterre-Suresnes, et secrétaire nationale, membre du bureau exécutif des Républicains.

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Face à l’ampleur du malaise social et politique révélé, entre autres, par la Manif pour tous, le gouvernement a choisi une tactique simple et malhonnête : jeter le discrédit sur ses opposants en parlant de dérives "fascisantes" et "dangereuses pour la démocratie". La réalité, c’est que le gouvernement ne comprend pas la profondeur de ce mouvement. Il est le seul responsable de l'exaspération de Monsieur et Madame Toutlemonde qui, de toutes origines et de toutes générations, n'avaient pas l'habitude de descendre dans la rue. François Hollande est le seul qui les y a poussés.

Éclaboussé par l’affaire Cahuzac, décrédibilisé par sa propre impuissance économique, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a décidé qu’à défaut d’être efficace, il ferait preuve d’autorité sur le mariage pour tous. Cette accélération précipitée nie une réalité sociale fragile et accroit dangereusement les tensions de la société française. Elle fait mine d’oublier que François Hollande est responsable de la crise sociale et politique que nous traversons.

La gauche a été élue sur un mensonge dont elle subit aujourd’hui les conséquences. Moralement exsangues, financièrement épuisés, les Français sont à cran. Le chômage est au sommet, le déficit abyssal, la croissance absente. François Hollande faisait miroiter un « rêve français » : s’il a visiblement toujours la tête dans les nuages, les Français ont les pieds dans les difficultés quotidiennes. Il leur a menti. Le gouvernement ne fait rien. Les bras ballants, il regarde la société française bouillir : l’inaction est au pouvoir.

Cette trahison se ressent d’autant plus brutalement, que quand il était dans l’opposition, le Parti socialiste n’a eu de cesse de salir la fonction gouvernementale. Aujourd’hui, il en paie le prix : les réseaux sociaux aidant, les Français se lâchent et disent crûment leur ras-le-bol.

Si l’exaspération des militants de La Manif pour tous est si intense, c’est la responsabilité du président de la République. Ils ont la nette impression que leur point de vue a été méprisé. Qu’on se rappelle, au début des débats, comme la gauche traitait avec condescendance ceux qu’elle considère comme des arriérés parce qu’ils ne partagent pas ses opinions soi-disant éclairées !

Face à l’ampleur de la contestation, le gouvernement a choisi une tactique dangereuse et cynique : museler le débat et jeter le discrédit sur ses opposants. La réalité, c’est que le gouvernement est désemparé car il ne comprend pas ce mouvement. Il s’entête à passer en force : il faut dire que son incompétence économique le conduit à n’avoir d’autre marge que les réformes sociétales ! Seul le "mariage pour tous" a des chances de rester dans les mémoires concernant le bilan de François Hollande !

Par conséquent, rhétorique socialiste oblige, la gauche décrit les militants de la Manif pour tous comme des « fascistes », des adeptes du coup de force qui « rappellent une triste période de notre histoire », selon l’expression consacrée dans les cercles de gauche. Bien sûr, ils agissent avec "la complicité" de l'UMP qui ne fait que "attiser" les tensions, toujours selon la bonne gauche morale (!). Tout cela est un tissu de mensonges qui vise à déshonorer des citoyens honnêtes et qui ne demandent qu’à exprimer pacifiquement leur opinion. Ces gens qui descendent dans la rue, c’est Monsieur et Madame Toutlemonde. Il y a des jeunes, des vieux, des cathos, des musulmans, des athées.

Ce que le gouvernement refuse de comprendre, c’est que ces gens n’ont pas l’habitude de protester ; s’ils le font, c’est que leur exaspération est immense. La défense de leur vision de la famille est leur première motivation. Si d’autres s’y sont ajoutées, c’est que François Hollande, par son impuissance et sa gestion calamiteuse a tout fait pour exacerber les inquiétudes. Victimes, comme tous, de la crise, ils attendent, comme tous, que le pouvoir agisse en matière économique avant tout.

Il y a eu quelques rares débordements. Ils sont le fait de quelques extrémistes marginaux. Ces excès ont été condamnés, par tous, et le seront encore fermement. Ces comportements excités pour certains, désespérés pour d’autres, sont inquiétants. Ils sont révélateurs d’une société fragilisée.

S’il avait un peu d’honneur et de bon sens, le gouvernement chercherait à apaiser ces tensions. Au contraire, il les excite. Croit-on vraiment que les poussettes soient des armes d’auto défense ? Elle est belle cette gauche qui jette en prison les manifestants pacifiques ! Qu’aurait-on dit si un gouvernement de droite avait osé incarcérer, ne serait-ce que quelques minutes, un syndicaliste, manifestant professionnel ?

Par son attitude, François Hollande continue d’exacerber les tensions. En précipitant le calendrier, il n’a d’autre visée que purement politicienne. S’il est si certain de sa majorité, qu’auraient changé quelques semaines de plus ? En réalité, il cherche à étouffer et précipiter le débat pour épuiser la contestation. Ce n'est pas sûr que cela fonctionne, tant l'exaspération est importante. La gauche fait une grave erreur en faisant semblant de l'ignorer. Elle jette de l'huile sur le feu d'une société aux plaies béantes.

Le seul qui en est responsable, c'est François Hollande. 

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