François Hollande entend "confirmer sa stratégie économique"… et donc enfermer le pays dans une navigation à vue qui ne fait que multiplier les plans sociaux<!-- --> | Atlantico.fr
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Des plans sociaux frappent aujourd'hui Alcatel, Alstom ou Fagorbrandt.
Des plans sociaux frappent aujourd'hui Alcatel, Alstom ou Fagorbrandt.
©Reuters

Éditorial

C’est toujours l’amateurisme qui domine dans un pays en panne d’idées où règne une grande confusion intellectuelle et où le Parti Socialiste dominant paraît cruellement absent du débat.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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François Hollande célèbre la grandeur de la France en donnant le coup d’envoi aux manifestations qui vont marquer le centenaire de la première guerre mondiale.

Mais, au-delà des figures de rhétorique, sa voix portera bien peu sur une opinion publique marquée par une dégringolade permanente dans les sondages qui lui enlève toute crédibilité. Dans une telle commémoration, il faudrait un souffle qui manque cruellement à un chef de l’Etat, simple gestionnaire de la pénurie, dans l’espoir que la molle reprise de la conjoncture en Europe lui permettra d’infléchir la courbe du chômage. Pour l’instant, c’est toujours l’amateurisme qui domine dans un pays en panne d’idées où règne une grande confusion intellectuelle et où le Parti Socialiste dominant parait cruellement absent du débat.

C’est la gestion au jour le jour qui domine avec une navigation à vue qui ne cesse d’opérer des virages souvent à 180 degrés, voire à contre sens et sans que l’on puisse démêler dans les actions contradictoires une pensée ou un cap. Dernière en date, la décision annoncée par Bercy de faire trois milliards d’économies supplémentaires, en annulant certains crédits pour éviter une trop forte aggravation du déficit, alors que le gouvernement est contraint de faire machine arrière sur certaines augmentations d’impôts devant la fronde de l’opinion. Mais là encore, les mesures seront prises de façon incohérente, en conduisant à désorganiser certains services, faute d’avoir une vision d’ensemble et de vouloir s’attaquer aux indispensables réformes. Cette politique de la gestion au fil de l’eau n’empêchera pas au demeurant la dette publique d’augmenter contrairement à tous les engagements annoncés : déjà la commission de Bruxelles, qui continue de faire preuve d’une grande mansuétude vis-à-vis de la France parce qu’elle la sent incapable de se réformer, annonce un déficit de 4,1% cette année et 3,8% l’an prochain, bien loin des 3% qui restent l’objectif annoncé et constamment repoussé.

Faute de vision, les dégâts sur le système productif continuent. Une étude récente de l’institut COE-Rexecode en dénonce les ravages sur l’industrie, dont l’opinion prend conscience avec la multiplication des plans sociaux qui frappent aujourd’hui de grands groupes comme Alcatel, Alstom ou Fagorbrandt. Car si les méfaits des trente cinq heures ont pu enfin être conjurés, c’est au prix d’un renchérissement du coût des produits français et d’une chute considérable des marges des entreprises qui réduit d’autant leur capacité d’investissement et entraîne leur affaiblissement sur la scène internationale.

Pour l’instant, François Hollande veut agir sur la pointe des pieds, en laissant passer les orages qui s’accumulent. Mais les Français sont de plus en plus exaspérés devant l’absence de perspectives qui s’offrent à eux. Ils constatent les progrès accomplis par leurs voisins et n’ont devant eux aucun espoir d’amélioration en raison d’une situation bloquée, où la majorité comme l’opposition n’ont guère d’autres soucis à court terme que de ménager leurs positions partisanes à l’occasion des prochaines élections municipales. Le chef de l’Etat voudrait abolir le temps qui passe, alors que l’immobilisme dans lequel il se réfugie travaille contre lui et le pays.

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