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François Hollande lors de sa conférence de presse du 18 septembre à Paris.
François Hollande lors de sa conférence de presse du 18 septembre à Paris.
©Reuters

Editorial

Lors de sa quatrième conférence de presse, François Hollande est apparu comme une sorte de fonctionnaire, conforté par un statut qui lui interdit de perdre son poste avant l’échéance. Il va donc mener son petit train train jusqu’au terme de son mandat en espérant que les choses s’amélioreront et qu’il y aura des résultats positifs en fin de course.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Mais pourquoi François Hollande a-t-il donc organisé cette quatrième conférence de presse de son quinquennat ? Prétendre dresser un bilan à mi-mandat était un défi insurmontable, alors que tous les indicateurs sont au rouge : croissance en recul, chômage en hausse, dette qui s’envole, commerce extérieur qui se dégrade, comptes sociaux en déroute, illettrisme qui se développe. Pour tenter d’endiguer cette avalanche de difficultés, on n’avait pas comme interlocuteur la personnalité exceptionnelle  susceptible de prendre les problèmes à bras le corps, mais ce "président normal" qui apparaissaît plutôt comme un observateur extérieur, qui ne se sentait pas réellement impliqué par une situation qui le dépasse. Certes, l’optimisme forcé distillé dans le passé a disparu. Mais il faudrait aujourd’hui les accents d’un tribun au service d’un président décidé à mobiliser les forces vives du pays pour le sursaut indispensable afin d’enrayer le déclin. On n’a rien vu de tout cela. Le chef de l’Etat affiche désormais des ambitions bien modestes. Il apparaît comme une sorte de fonctionnaire, conforté par un statut qui lui interdit de perdre son poste avant l’échéance. Il va donc mener son petit train train jusqu’au terme de son mandat en espérant que les choses s’amélioreront et qu’il y aura des résultats positifs en fin de course. Un manque d’ambition total, comme si les problèmes de la France ne l’affectaient pas réellement. Avec une absence d’illusions sur ses compatriotes qui l’on ramené au plus bas niveau historique dans les sondages. Il souligne que tout le monde veut des réformes, mais chacun s’en détourne dès qu’on veut lui en faire supporter le poids en tentant de les reporter vers les autres. Bref, François Hollande retourne à son penchant favori pour l’immobilisme qui va dominer la fin de son quinquennat.

Sur ce plan, il fait chorus avec Manuel Valls, dont le verbe haut lors du débat sur la confiance n’a pas été marqué par des annonces fortes. Car la fougue du Premier ministre ne peut dissimuler qu’il rentre progressivement dans le rang, avec un souci de ne pas aborder le moindre sujet qui fâche. On commence à entrevoir que l’hymne en faveur de l’entreprise restera au niveau des incantations et que l’on parle sans cesse de la nécessité de favoriser la compétitivité tout en continuant de laisser filer les dépenses publiques.

En adoptant un langage plus vrai sur le déficit et la dette, François Hollande considère qu’il faut vivre avec : il n’est pas question selon lui de réduire les déficits à marche forcée, d’autant que le pays continue de bénéficier à court terme de taux d’intérêt très bas. Il ne veut engager que les "réformes utiles" et l’on se demande toujours desquelles il s’agit, devant le flou de ses propos, ce qui ne peut que compliquer l’indispensable dialogue avec l’Allemagne.

En fait, tout se passe comme si le président baissait les bras face à une tâche qui le dépasse, constamment sur la défensive, et rappelant cette "politique du chien crevé au fil de l’eau" qui était l’apanage des gouvernants de la troisième République, symbole d’une certaine continuité de la politique qui ne fait pas le bonheur de la France.

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