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François Hollande et David Cameron jouent l’entente cordiale pour leur première rencontre
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Coopération

Le nouveau président français et le Premier ministre britannique se sont entretenus juste avant l'ouverture du sommet du G8 à Washington. Au menu de leur discussion : les questions de défense, l'Afghanistan et la crise en Europe.

Sophie Loussouarn

Sophie Loussouarn

Sophie Loussouarn est spécialiste de l’histoire politique et économique du Royaume-Uni et proche du monde politique anglo-saxon.

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Trois jours après la passation de pouvoir à l’Elysée, le président François Hollande a rencontré le Premier ministre britannique David Cameron pour la première fois vendredi 18 mai, juste avant le sommet du G8 à Camp David et le sommet de l’OTAN à Chicago. Ce premier tête-à-tête entre le chef de l’Etat français et le chef de gouvernement britannique s’est déroulé dans le contexte de la crise de la zone euro.

Le Premier ministre britannique a reçu le président français dans la soirée à la résidence de l’Ambassadeur de Grande-Bretagne, Sir Peter Westmacott, nommé à Washington en janvier 2012, après avoir été ambassadeur à Paris de 2007 à 2011. Cette rencontre a montré la volonté du Premier Ministre britannique de trouver un terrain d’entente avec François Hollande qu’il avait refusé de rencontrer, lors de sa visite à Londres, le 29 février 2012.

Le président Hollande nouvellement élu n’a aucune rancune à l’égard de David Cameron qui a été un des premiers chefs de gouvernement à le féliciter le soir de sa victoire du 6 mai 2012. Les deux hommes appartiennent à deux familles politiques différentes. L’un est un socialiste pragmatique tandis que l’autre est un conservateur libéral. Le président socialiste français souhaite introduire une tranche d’imposition à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d’euros, tandis que le Premier ministre conservateur a abaissé la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu à 45% dans le budget britannique de mars 2012. Le président français souhaite introduire une taxe sur les transactions financières, à laquelle s’oppose le Premier ministre britannique qui défend les intérêts de la City.

Les grands sujets de discussions entre les deux hommes ont été la politique économique et la crise de la zone euro, la coopération franco-britannique en matière de défense, le retrait militaire d’Afghanistan, mais aussi la question syrienne, l’Iran et l’intervention militaire conjointe entre la France et le Royaume-Uni en Libye.

Le président Hollande se veut le partisan de la croissance et lutte contre les politiques d’austérité menées par la chancelière allemande Angela Merkel ou par le gouvernement de coalition britannique. Le nouveau président français est également hostile à toute réduction de la contribution britannique au budget européen.

Le Premier ministre britannique a néanmoins minimisé les divergences avec le président français. David Cameron estime que le pacte de croissance de François Hollande est très proche des mesures introduites par le gouvernement de coalition et « qu’il n’y a aucun conflit entre austérité et croissance. Il faut un programme de réduction des déficits publics afin d’obtenir de la croissance». C’est le signe d’un changement de stratégie du Premier ministre britannique et d’une volonté de relance manifeste dans le budget présenté par le ministre des Finances George Osborne le 21 mars 2012.

Selon David Cameron, le Royaume-Uni est mieux placé que les autres pays de la zone euro parce qu’il dispose de sa monnaie, d’une banque centrale indépendante et d’un gouvernement stable. Le Premier ministre a souligné que François Hollande et lui étaient attachés à la stabilité des marchés et à la croissance.

Par ailleurs, David Cameron a réaffirmé la nécessité de lutter contre le terrorisme et d’assurer l’avenir de l’Afghanistan. Le Premier ministre britannique a questionné le président français sur son engagement de retirer les 3 400 soldats français d’Afghanistan deux ans avant 2014, date prévue par l’OTAN. Les combats devraient cesser en juin 2013, et les États-Unis et l’OTAN seront chargés d’entraîner les troupes afghanes pendant la période d’intérim. Un mois à peine avant les deux tours des élections législatives, le président Hollande se voit contraint de tenir ses promesses électorales afin de remporter une majorité socialiste à l’Assemblée Nationale, les 10 et 17 juin.

Cette rencontre qui aurait pu être difficile s’est achevée par une poignée de main chaleureuse entre le président français et le Premier ministre britannique. L’entente cordiale a encore de beaux jours devant elle.

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