François Hollande appelle directement Nicolas Bedos après son canular sur Valérie Trierweiler… et enfonce un nouveau clou dans le cercueil de la fonction présidentielle<!-- --> | Atlantico.fr
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Le canular de Nicolas Bedos n'a pas plu à François Hollande qui le lui a fait savoir
Le canular de Nicolas Bedos n'a pas plu à François Hollande qui le lui a fait savoir
©Capture d'écran

Un président trop normal

Alors que Nicolas Bedos avait réalisé un canular consistant à faire croire qu'il avait eu une aventure avec l'ancienne première dame, le président aurait appelé l'intéressé pour lui qu'il dire qu'il n'avait pas apprécié. Une information démentie par l'Elysée, mais confirmée et détaillée par l'humoriste.

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Benoît de Valicourt

Benoît de Valicourt s’inscrit dans la tradition du verbe et de l'image. Il travaille sur le sens des mots et y associe l'image réelle ou virtuelle qui les illustre. Il accompagne les acteurs du monde économique et politique en travaillant leur stratégie et leur story-telling et en les invitant à engager leur probité et leurs valeurs sur tous les territoires. 
 
Observateur de la vie politique, non aligné et esprit libre, parfois provocateur mais profondément respectueux, il décrypte la singularité de la classe politique pour atlantico.fr et est éditorialiste à lyonmag.fr
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Décidemment, François Hollande est un Président normal, il réagit au quart de tour, décroche son téléphone et passe un savon au premier impétueux qui se moque du vaudeville élyséen. Je m’étonne d’ailleurs que le Président de la République n’ait pas appelé Guy Bedos pour qu’il tance son rejeton… il a dû hésiter !

Soyons sérieux, sans être populiste, on peut dire que la France va mal, que le chômage atteint des sommets et que les clivages dans la société font le jeu des mouvements contestataires. Manuel Valls veut réformer le modèle social français, réduire la durée d’indemnisation des chômeurs, développer un impôt sur le revenu de moins en moins républicain et de plus en plus démagogique, etc… et le Président de la République, garant du respect de la Constitution et donc des Droits de l’homme définis par la Déclaration de 1789, téléphone à un humoriste pour lui dire qu’il ne goûte pas la satire du vaudeville qu’il a lui-même écrit !

Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, toute l’intelligentsia de gauche (pléonasme !) n’a cessé de dénoncer la désacralisation de la fonction présidentielle par le locataire de l’Elysée et sans doute Nicolas Sarkozy a souvent été maladroit, mais aujourd’hui, plus rien, le Président Hollande n’est pas critiqué pour son attitude, il l’est, certes, mais pour son inaction.

Mais la véritable désacralisation de la fonction présidentielle l’a été à partir du moment où Francois Hollande est entré en fonction parce qu’il n’y a rien de plus antinomique que le caractère normal d’une fonction sacralisée. On est loin, très loin de la représentation du pouvoir et de la mise en scène de l’autorité politique comme ont pu l’incarner le Général de Gaule ou François Mitterrand.

En appelant Nicolas Bedos au petit matin, François Hollande n’a fait que renforcer la normalité de sa présidence mais plus grave, il a porté atteinte à la stature présidentielle parce que le Président de la République doit se tenir au-dessus de toutes polémiques ou attaques car il incarne la nation dans son unité et son indivisibilité. Et c’est d’autant plus dommageable qu’il a créé la situation qui amuse l’humoriste en jouant les Daft Punk dans les rues de Paris pour aller roucouler dans les bras d’une digne représentante de cette intelligentsia qui ne supportait pas le souffle décontracté que Nicolas Sarkozy apporta à la fonction présidentielle.

Non content d’avoir humilié Valérie Trierweiler en la trompant au vu et au su de millions de Français, il semble que François Hollande se soit vengé de l’affront que son ex-compagne lui a imposé à travers "Merci pour ce moment", en donnant tout le (dis)crédit nécessaire au canular de Bedos qui n’en demandait pas tant.

J’étais plutôt enclin à penser qu’il fallait arrêter de taper sur le Président d’une part, parce que l’on ne tire pas sur une ambulance qui passe et d’autre part, parce que je crois que la situation dans laquelle nous entraine François Hollande est notre situation et que le salut ne viendra que du peuple, mais là, j’avoue que même avec la meilleure volonté, il est impossible de défendre un homme qui ne cesse de se moquer des 48% de Français qui l’ont élu par son attitude désinvolte et puérile.

Je ne sais pas si un jour, un réalisateur consacrera un film à la vie de l’ancien député-maire de Tulle devenu chef d’Etat, mais je lui suggère d’ores-et-déjà de réserver comme titre "L’idiot" même si Dostoïevski m’en voudra.

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