France/Croatie (4/2) : les Français l'emportent encore en soufflant le show et le froid<!-- --> | Atlantico.fr
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France Croatie ligue des nations Anthony Martial Caleta-Car
France Croatie ligue des nations Anthony Martial Caleta-Car
©FRANCK FIFE / AFP

Ligue des nations

Hors du coup en début de match, les Bleus ont encore su forcer la décision en se montrant très efficaces devant les buts adverses. Après l'ouverture du score croate, un tir de Griezmann, un csc de Livakovic, une tête d'Upamecano et un pénalty de Giroud ont assuré leur succès. Ce matin, l'équipe de France totalise six points en deux matchs.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Autre temps autres mœurs. Deux ans après les avoir battus en finale de la Coupe du Monde, les Bleus retrouvaient leurs amis Croates pour le compte de la seconde journée de la Ligue des Nations. Le moins que l'on puisse dire, c'est que depuis cet épisode glorieux, les choses n'étaient plus vraiment les mêmes. Après le Covid, les dix mois sans jouer en bleu, l'intégration des petits nouveaux et les stades réduits au silence, notre sélectionneur devait en plus composer avec l'absence de celui qui avait été le sauveur de l'apathie samedi dernier, Kylian Mbappe, également surnommé la clef Deschamps. Trois jours après un match à la gaité triste contre les Suédois, ce match devait permettre, à défaut d'apporter certaines réponses, d'au moins mieux poser certaines questions. Il s'agissait d'observer les nouveaux entrants (au nombre de sept !), d'apprécier l'apport des latéraux dans le 3-5-2 ou encore d'observer de près une animation offensive régulièrement triste comme un enterrement aux dires de certains.

Et bien les enterrements, il faut bien reconnaitre que parfois ça change les idées. Car après un début de match indigent et une rencontre très compliquée dans sa globalité, nous avons vu hier soir des rebondissements, des buts et surtout une victoire. Que demande le peuple ? Selon un refrain désormais connu, nos Bleus ont (encore) su trouver la solution pour l'emporter, ce qui porte seulement à deux le nombre de leurs défaites sur les trente derniers matchs. Des statistiques qui nous auraient fait rêver au temps du carré magique (une époque à laquelle nous perdions malheureusement beaucoup plus souvent) et qui semblent laisser froide une opinion publique un peu trop gâtée par le faste des dernières années. Bien sûr que ces Bleus n'ont pas toujours l'art de leur manière... Bien sûr, qu'ils montrent à chaque fois des limites aussi récurrentes qu'irritantes... mais pourrions-nous tout de même laisser le bénéfice du doute à un groupe fortement remanié ou reconnaître que cette équipe de mal aimés a au moins le mérite d'avoir foi en ce qu'elle fait ? 

"Allez à la messe et vous croirez ", disait Blaise Pascal !... Et bien on jurerait que cette équipe a fait sienne la formule du célèbre philosophe. Résultat, cette bande de jeunes est d'une efficacité redoutable devant les cages adverses et semble toujours savoir comment faire pour résoudre les problèmes qui lui sont posés. Et que cela provienne d'un exploit individuel, d'une erreur adverse ou encore d'une décision arbitrale favorable ne change rien à l'affaire : grâce à un état d'esprit remarquable, elle trouve toujours le moyen d'enfoncer la porte de son destin. Peut-on pour autant en conclure qu'il faut que ses joueurs soient sacrément de mèche pour tirer aussi souvent la victoire par les cheveux ? On finirait par avoir envie de le croire... C'est comme ça que hier soir, malgré l'ouverture du score de Lovren (17è), la réduction du score de Brekalo (55è) et quarante premières minutes d'une grande faiblesse, ils ont encore réussi à renverser la situation. Comment ? En marquant simplement à quatre reprises, sur un tir de Griezmann pour commencer (43è), sur un csc de Livakovic ensuite (45è) puis sur une tête d'Upamécano (65è) et un pénalty de Giroud pour finir (77è). Selon toute vraisemblance, qu'elle joue en 4-4-2 ou en 3-5-2, cette équipe ressemble toujours à ce qu'elle est, à moins que ce ne soit à son sélectionneur, ce qui revient à peu-près au même. Dans ces colonnes ou dans d'autres, comme César tirait l'oreille de ses meilleurs soldats lors des revues d'effectifs, il est habituel d'attribuer les bons points aux joueurs les plus méritants. Parce que l'état d'esprit de l'équipe était de très loin le meilleur élément sur le terrain hier soir (mais n'est-ce pas l'essentiel ?), nous ne le ferons pas ce matin. Tout juste attribuerons-nous de petits encouragements à Griezmann, pour son but précieux, et de GRANDS à Eduardo Camavinga qui fêtait sa première sélection. Si le premier, après avoir eu pendant trop longtemps de la suite dans peu d'idées semble enfin entamer sa convalescence, le second, en étalant une aisance technique au-dessus de la moyenne et une tranquillité de vieux briscard, aura montré à tous, en une petite demi-heure, que son futur avait sacrément de l'avenir. 

Alors au diable les grincheux. Et parce qu'il ne faut jamais oublier que les chiffres ont aussi leur éloquence, en voici quelques-uns : ce matin, les Bleus totalisent six points en deux matchs... Olivier Giroud (un autre mal-aimé) a inscrit son 40ème but en... 99 sélections... et Eduardo Camavinga, 17 printemps, est devenu le plus jeune international Français depuis 1945... Si vous ajouter à ce bilan la statistique concernant le rapport victoires/défaites évoquée en début d'article, vous verrez qu'au final, ce n'est pas si mal. Le tout permettant de bien préparer la réception du Portugal de Cristiano Ronaldo dans un mois, dans ce qui constituera le choc d'un groupe particulièrement relevé. Au final, ce matin, les choses sont à leur place : la France, championne du Monde et classée deuxième au classement mondial, a battu la Croatie elle-même classée 6ème. Autrement dit, selon la formule habituellement consacrée, la logique a été respectée. Et j'adore ça. Je ne sais pas pour vous mais je n'aime pas tellement la célèbre "glorieuse incertitude du sport". Évidemment, j'ai accès au charme et au romantisme indéniables qui accompagnent la victoire d'un outsider sur un cador ... David contre Goliath tout ça...   Comme je comprends également que de nombreux favoris en barbent certains... Mais rien ne me parait plus sécurisant que lorsque le champion l'emporte, que lorsque la hiérarchie est respectée et qu'une certaine forme de logique apparaît. Que voulez-vous, il me semble que dans un univers aussi absurde qu'illogique, auquel chacun ajoute sa propre incohérence, c'est là une chose rassurante. Comme si cela correspondait à un certain ordonnancement du monde ... comme si cela donnait l'impression de poser enfin ses pieds sur un sol stable. C'est aussi pour cette raison, totalement subjective, que cette victoire des Bleus me fait grand plaisir... Tout ça pour vous dire qu'à la célèbre locution : "que le meilleur gagne !", je préfère de beaucoup celle-ci : " le meilleur a gagné", surtout quand il est Français. Et vous ?

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