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Flink promet des livraisons à domicile en 10 minutes, ce qui va bousculer les grandes enseignes de la distribution, puisqu’elles n’y sont pas prêtes
Flink est arrivé en France en pleine pandémie, en promettant de booster la livraison à domicile, déjà en pleine effervescence. En réalité, le projet est de prendre pied dans le secteur de la distribution et de généraliser le e-commerce aux biens de consommation courante.
Jean-Marc Sylvestre
Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.
Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.
Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.
10 minutes chrono, c’est la promesse de livraison à domicile faite par un nouveau venu dans le secteur de la grande distribution. Mais si cette promesse est tenue, elle changera tout le modèle, parce qu’elle impose une toute autre organisation aux entreprises du secteur qui n’y sont pas préparées.
Flink a débarqué à Paris l'année dernière, il y a moins de 6 mois. Flink a débarqué sur la pointe des pieds en proposant de révolutionner la livraison à domicile, une activité préemptée par les UberEats ou les Deliveroo qui ont envahi l’espace urbain avec leurs sacs à dos, leurs vélos et leurs motos qui se faufilent dans la circulation nuit et jour à la demande des restaurants ou des magasins, pour livrer les commandes passées sur leur plateforme.
Ce modèle s’est installé très rapidement, notamment dans les grandes villes, parce qu’il permettait d’assumer les confinements, et surtout le couvre-feu qui obligeait tout le monde à rester chez soi.
Flink est arrivé à Paris avec cette promesse qui était inscrite dans son nom. Puisque Flink venu d’Allemagne signifie « rapide ». Mais comme on ne parle pas l’allemand, personne n’a compris. Flink s’engageait donc sur sa plateforme à livrer les clients en 10 minutes chrono, 6 jours sur 7 et de 8 heures le matin à minuit.
C’était effectivement plus rapide que les autres plateformes qui livrent repas ou pizza, parfois au bout d’une heure, quand tout va bien.
Le pari était intéressant et valait la peine de le tester et de fait, quelques quartiers de Paris ont eu la possibilité d’en profiter. Idéal pour se faire livrer de quoi organiser un diner ou remplir son frigo de façon inopinée.
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Mais dans le climat anxiogène de la pandémie, beaucoup étaient prêts à essayer des outils un peu innovants, mais très peu se sont aperçu que derrière les premiers livreurs de Flink, il y avait beaucoup de moyens et surtout l’ambition de s’installer dans le secteur tenu par la grande distribution.
Les professionnels de Flink ont vite compris que, pour tenir cette promesse faite au client de les livrer en 10 minutes, il fallait nécessairement en amont disposer d’une organisation et d’une infrastructure qui permette de présenter une offre importante, aussi importante que celle qu’on trouve dans les magasins des grandes enseignes installés en centre-ville (les Carrefour City, les Monoprix et même les enseignes bio).
Et l’innovation est là : les magasins Flink ne seront jamais des magasins, mais des entrepôts qui stockent des produits: produits alimentaires, y compris du frais, des produits d’entretien etc. Au total plus de 2000 références qui sont donc présentées sur la plateforme, commandées par le client via internet et livrées immédiatement.
Il est évident que Flinck ne pouvait livrer aussi vite que dans un rayon assez court autour de l’entrepôt. D’où la nécessité de multiplier les entrepôts, environ un par arrondissement sur Paris.
D’où aussi la nécessité d’embaucher des livreurs exclusifs en CDI pour contrôler la qualité du service.
Dans un premier temps, il y a moins de six mois, Flink a démarré avec deux entrepôts, mis en place son réseau de fournisseurs, mais aujourd’hui, la jeune entreprise peut dévoiler ses premiers résultats et ses ambitions à venir.
Le 4 juin dernier, la société allemande a donc annoncé avoir levé 240 millions de dollars auprès de nouveaux investisseurs internationaux : Prosus, BOND et Mubadala Capital. En Allemagne, Flink confirme un partenariat stratégique signé avec REWE, un des leaders de la grande distribution, et avec Metro déjà installé en France.
Après seulement quatre mois d'activité en Allemagne et un mois en France, Flink peut se vanter d’être une des entreprises à la croissance la plus rapide d'Europe...
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Du coup, les grandes enseignes françaises commencent à la prendre au sérieux, non sans inquiétude parce que Flink peut redistribuer les cartes.
Parce que tout le monde s’attend à ce que ce goût des livraisons de courses à domicile perdure après le Covid. Actuellement, si cette forme de distribution ne représente en France que 7% du volume de ventes de la grande distribution, ces chiffres ont cependant augmenté de 40% en un an. Les consommateurs ont envie de retrouver une vie normale, de revenir au restaurant ou au cinéma, mais ils ont aussi pris goût au confort que représente ce service. Charles D’Harambure, le directeur général de Flink en France, en est certain : « Avec 2.000 produits sélectionnés avec attention, et accessibles en quelques clics et livrés à la demande, Flink fait gagner deux heures par semaine aux Parisiens. »
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