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Finissons-en avec le #balancetonporc ! Hâtons la naissance du #balancetonporcdedroite !
©Reuters

Petites cochonneries entre amis

Tel est le cri plein d'espoir que lance dans sa dernière chronique Daniel Schneidermann. Sera-t-il entendu ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Schneidermann est devenu un spécialiste de la race porcine. Du temps de sa célèbre émission "Arrêt sur image" il lui arrivait de dénoncer parfois certains excès des chaines de télévision. Mais maintenant qu'elle est morte et enterrée, il lui faut écrire. Et c'est pas triste.

Dans sa dernière chronique il constate, pour s'en étonner douloureusement, que les accusations d'agressions et de harcèlements sexuels visent toujours des hommes de gauche. Des révélations sur les attouchements de Denis Baupin. Sur les gestes vulgaires et déplacés des dirigeants de l'UNEF ou du Mouvement des Jeunes Socialistes. Une liste en forme de Golgotha que Schneidermann gravit en souffrant.

Mais il a une explication qui est ce que la choucroute la plus épaisse est à un plat léger et raffiné. Car, dit-il, il y a venant des hommes de gauche une insupportable transgression. Un peu comme si une carmélite se mettait nue, alors que s'agissant d'une Femen, on trouverait ça naturel…

L'homme de gauche – suivons toujours le raisonnement de Schneidermann – a en effet un âme de troubadour et chante avec de beaux trémolos des aubades à la gloire de l'égalité femme-homme. Donc quand il met sa main sur les fesses d'une fille de gauche, celle-ci est bien plus humiliée que si cette main était celle d'un homme de droite, porc de chez porc, porc assumé, ontologiquement porc. Donc elles parlent, protestent. Et portent plainte.

Venons-en maintenant à l'homme de droite. L'homme de gauche est un cochon refoulé qui s'ignore et qui se défoule parfois. Celui de droite s'avance, hautain et dominateur : "porc et fier de l'être". On connait le spécimen. Il vide une ou deux bouteilles de Bourgogne et culbute sans ménagement sa femme de chambre ou sa femme de ménage sur un coin de table.

La fille de droite sait à quoi s'attendre. Déjà toute petite, sa maman l'a mise en garde : "méfie-toi, les hommes ne pensent qu'à ça". Donc pas de surprise. Elle est en terrain connu. Et s'il lui arrivait de succomber aux assauts brutaux du porc de droite, elle aura toujours la ressource de passer du lit au confessionnal. En plus – Schneidermann en est sûr – chez les filles de droite, il y a celles qui aiment ça.

Il en cite une nommément. "Peut-être écrit-il, que la femme de droite, à l'image de Natacha Polony, est plus tolérante à l'égard de la drague, même lourde." Comme c'est bien vu ! Des informations très sérieuses nous sont parvenues des couloirs du Figaro: quand une main masculine se porte sur le corps de la belle Natacha, elle s'écrie : "Encore, encore !". On admirera l'élégance de pensée et l'exquise courtoisie de M. Schneidermann…

Mais ne boudons pas notre plaisir. Sa chronique est très, très instructive. Avec quand même un manque. Il ne répond pas à une angoissante question : "Tariq Ramadan est-il de gauche ?". Quant à lui, il est incontestablement de gauche. Mais pas à la façon d'un Denis Baupin, des dirigeants de l'UNEF ou des dirigeants des Jeunes Socialistes. Toutes ses collaboratrices et stagiaires peuvent en témoigner. Quand il s'approchait d'elles, c'était pour leur lire des lettres de Mme de Sévigné et la Correspondance de Mme de Staël. Elles en ont eu de la chance.

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