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Il n'y a pas que Fifty Shades of Grey ! Ces autres ouvrages majeurs de la littérature érotique
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Sexy

Alors que l'ouvrage érotique "Fifty Shades of Grey" se vend comme des petits pain aux Etats-Unis, retour sur les classiques de ce genre littéraire interdit aux enfants.

Lounja Charif

Lounja Charif

Lounja Charif est écrivain. Son livre Le Pacte d'Eros est à paraître prochainement.

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La littérature érotique n’est bénéfique que si elle provoque en nous des réflexes physiques et psychologiques.

Ma première lecture, dans le genre érotique, fut un roman d’amour passionnel. De l'amour, de Stendhal (publié en 1822) estun recueil de réflexions et de pensées sur la dualité entre l’amour passion et l’amour goût. L’auteur était en pleine crise de désespoir d’amour cristallisé dans un idéal absolu. L’intensité de sa passion peut mener au suicide. L’auteur nous plonge non pas dans une passion physique mais plutôt émotionnelle et intellectuelle destructrice. « C’est sous la tente noirâtre de l’Arabe Bédouin qu’il faut chercher le modèle et la patrie du véritable amour. Là comme nulle part ailleurs, la solitude et un beau climat ont fait naître la plus noble des passions du cœur humain ». 

La philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux, du Marquis de Sade (1795). Dialogues crus mettant en dualité liberté et religion, s’inscrivant dans une époque aux mœurs contradictoires. Sade nous entraîne dans sa réflexion libertine, philosophique et révolutionnaire. Il s’interroge sur l’influence accablante et le regard moraliste de la société sur notre comportement lié à la Nature et les rapports humains : « Soyez de même extrêmement libre avec les hommes ; affichez avec eux l’irréligion et l’impudence : loin de vous effrayer des libertés qu’ils prendront, accordez-leur mystérieusement tout ce qui peut les amuser sans vous compromettre ; laissez-vous manier par eux… ; mais, puisque l’honneur chimérique des femmes tient à leurs prémices antérieures, rendez-vous plus difficile sur cela ; une fois mariée, prenez des laquais, point d’amant, ou payez quelques gens sûrs : de ce moment tout est à couvert ; plus d’atteinte à votre réputation, et sans qu’on ait jamais pu vous suspecter, vous avez trouvé l’art de faire tout ce qui vous a plu ». Le livre relate l’éducation sexuelle assez libertine d’une jeune fille de 17 ans.

Tout le monde sait que dans le monde arabo-musulman, l’érotisme et la sensualité étaient considérés pendant des siècles comme une nécessité spirituelle, voire un art de vivre. Abou Nawass, poète homosexuel du XIII siècle à Bagdad à l’époque des Abbassides, exaltait et célébrait les faveurs de son amant Haroun Al Rachid avec une grande liberté d’expression. Cela n’avait jamais été contesté par une quelconque autorité religieuse auparavant, jusqu’à la chute de Bagdad.

Les mille et une nuits, contes populaires orientaux, (1000) est un bel exemple de divertissement littéraire, scientifique, astrologique, astronomique et érotique entre fiction et réalité. On y trouve de nombreux contes anonymes relatant certains fantasmes conçus sur l’interdit. Des femmes énigmatiques, belles et lascives, constamment en attente charnelle des faveurs de leur maître ou à défaut de leurs esclaves bien montés.

Le Kama-sutra arabe, de Malek Chebel, qui dans son recueil cite des sourates où la sexualité est un fait reconnu par le coran et la tradition. L’œuvre de chair qui fait partie intégralement de la foi. « La spiritualité d’un musulman n’est complète et totale que lorsque celui-ci honore régulièrement sa femme en cherchant à la satisfaire pleinement et ils doivent  "cultiver leur champ" ». (Sourate II. Verset 223).

Malek Chebel l’exprime très bien : « Le Paradis de l’islam est hanté par les houris, ces jeunes femmes dont la virginité physique se reconstitue après chaque pénétration. Le texte sacré exprime à divers endroits le désir, la passion et même la furie amoureuse, comme au chapitre XII, dans la sourate dite de « Joseph », qui raconte la passion de Zuleikha, femme de Putiphar, pour le beau Joseph que ses frères avaient vendu en esclavage : « Haita lak, lui dit-elle. Me voici à toi ! prends-moi, je suis follement amoureuse... ! » rapporté au IXe siècle par Bokhari.

Le jardin parfumé, traité d’érotologie arabe du Cheikh Nefzaoui  (XVe siècle), texte très libertin. On y trouve des anecdotes, recettes aphrodisiaques, conseils d’hygiène, classifications des plaisirs ainsi que diverses façons de les goûter, etc. Nefzaoui, conteur et poète, veut livrer par ce manuel le secret de l’univers : « le jardin parfumé c’est le paradis, et le paradis c’est le corps des femmes. »

Bréviaire arabe de l'amour. Voici un livre écrit au XVIe siècle par Ahmed Ibn Souleimân, à la demande du sanguinaire sultan Sélim 1er, qui était devenu impuissant. Contes et récits dont la plupart inspirés des Mille et une nuits, aussi célèbre dans le monde musulman que le Jardin parfumé. « Ne s’agit-il pas de ressusciter par des mots, le désir dans un corps érodé par l’âge et épuisé par l’excès ? ».

On est loin du Viagra et toutes substances chimiques.

Laissons le monde Arabo-musulman, où la sexualité à une époque lointaine n’avait pas de frontière face à un Occident particulièrement puritain.

Plus récent dans l’édition, Anthologie historique des lectures érotiques : de -2000 à 1985, par Jean Jacques Pauvert, édition Stock-Spengler, collection unique de 4 volumes. Un recueil érotique fabuleux à travers l’histoire du monde littéraire de toutes les civilisations.

Anthologie littéraire de la jouissance, éditions Blanches dirigé par Franck Spengler. Recueil de textes d’auteurs classiques et contemporains décrivant toutes formes de jouissance sexuelle. 

Anthologie littéraire de la fellation, du même éditeur : Divers extraits d’auteurs s’aventurant sur les terrains du plaisir par la fellation.

J’ai envie de finir par une anecdote sur une pratique Interdite depuis l'inquisition : dans les Hautes-Pyrénées, on célébrait chaque année la Fée Fellassia ! Le jour de la fête, à la tombée de la nuit, autour d’un grand feu, les bergères mettaient alors en pratique tout leur savoir faire. La légende rapportait que tard dans la nuit, la fée Fellasia emportait les semences des bergers dans un étang sacré pour nourrir les poissons.

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