FC Porto - PSG en Ligue des Champions : un avant-goût de clasico dans une ambiance bouillante

La semaine de vérité commence pour le Paris Saint Germain avec deux chocs de titans, le premier en Ligue des Champions mercredi face au FC Porto, le second dimanche lors du « Clasico » qui opposera les deux premiers de la Ligue 1 au Stade Vélodrome. Avec une série en cours de cinq victoires (quatre en championnat face à Lille, Toulouse, Bastia et Sochaux) et une en Ligue des Champions face au Dinamo de Kiev (qui n’est pas, n’en déplaise à René Girard, une équipe de « Pink Floyd »), on peut affirmer que le club de la capitale prend peu à peu ses marques et qu’un résultat positif obtenu sur les bords du Douro serait excellent pour le moral des troupes avant d’aller essayer de prendre la première place du classement au grand rival Marseillais chez lui, histoire de joindre l’utile et l’agréable ! Cependant, chaque chose en son temps, il va falloir aller tout d’abord se frotter aux « Dragoes » dans l’antre de leur stade éponyme.

Porto…Ses caves, qui se trouvent toutes à Vila Nova de Gaia, sa « Torre dos Clerigos », ses azulejos de la « gare de Sao Bento » et son équipe de football qui pointe à la 8 ^ème place du classement UEFA derrière quatre clubs anglais, deux clubs espagnols et un club allemand, excusez du peu.

Pour avoir vu jouer cette équipe mythique tant dans le vieux « Estadio Das Antas » que dans son écrin du « Dragao », je puis vous affirmer qu’on ne se remet jamais vraiment d’avoir vu un match de cette équipe à domicile tant l’ambiance y est exceptionnelle. Pour avoir été présent dans ce stade lors d’un mémorable Porto Chelsea en décembre 2004, j’ai vu le Porto qui avait été dépecé de la plupart de ses meilleurs joueurs après son titre européen gagné quelques mois plus tôt faire exploser dans les trente dernières minutes les « Blues » de José Mourinho qui venait d’arriver sur les bords de la Tamise. Menés 1-0, et alors que tout résultat autre qu’une victoire les éliminait, le public prit les choses en main à l’heure de jeu et fit plier les londoniens à quelques minutes de la fin sur une tête de Mc Carthy.

C’est là que se situera le premier défi des Parisiens : résister à l’ambiance qui est toujours, qu’on le veuille ou non, favorable à l’équipe qui reçoit, tant en termes de risque de « pétage de plombs » d’un joueur que de prise de décision de l’arbitre sous la pression. Pris un par un, les joueurs parisiens ont presque tous l’expérience de ces joutes européennes mais, vu leur peu d’expérience commune, auront-ils les nerfs assez solides pour résister collectivement ?

Le second défi ne sera pas le défi physique, comme souvent dans le football, mais le défi « technique ». Porto est en effet une équipe pratiquant un football latin, composée exclusivement de joueurs portugais et latino-américains qui, comme on dit là-bas, ont du « toque » et savent faire courir le ballon autant que l’adversaire. Dans ce domaine Paris est aussi une formation pratiquant un football latin (nonobstant Ibrahimovic) et inutile de dire que ce match risque d’être de très haut niveau. Les déchets techniques y seront donc interdits, au risque de se faire rapidement punir, et il faudra s’appliquer sur la moindre passe, le moindre dribble, la moindre combinaison, pour garder le plus possible la maîtrise du ballon.

La troisième clef sera « la loi du milieu ». Le danger à Porto vient cette saison avant tout du milieu (comme d’ailleurs en 2004, Deco et Maniche ayant été remplacés par Lucho Gonzalez et Moutinho), le club ayant perdu ces deux dernières saisons ses deux canonniers : le colombien Falcao en 2011 et le brésilien Hulk en 2012. Si les parisiens arrivent à bâillonner l’argentin et le portugais, qui sont les « tauliers » de cette équipe, ils auront en main toutes les cartes pour imposer leur jeu et dominer les « Dragoes ». Difficile mais pas impossible quand on connaît le niveau des milieux parisiens.

Pour le reste, Porto vient de concéder un nul contre Rio Ave et n’est pas au mieux avant d’affronter les Parisiens qui, s’ils s’imposaient ce soir, verraient à la fois s’ouvrir les portes de la qualification et de la première place du groupe. Avant d’aller au Vélodrome, ce serait bon pour le moral !