Atlanti-culture
Exposition Foujita : Un grand dessinateur et un grand passeur de culture
Marie Wimez pour Culture-Tops
Marie Wimez est chroniqueuse pour Culture-Tops.
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam, journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.
Foujita : Peindre dans les années folles
INFORMATIONS
Jusqu' au 15 juillet
Musée Maillol
61, rue de Grenelle 75007 Paris
Tel: 01 42 22 57 25
Ouvert 7 jours sur 7 de 10h30 à 18h30. Nocturne le vendredi jusqu’à 20h30
RECOMMANDATION
EXCELLENT
THEME
L’exposition retrace le fabuleux destin artistique de l’artiste japonais, Léonard Tsuguharu Foujita, naturalisé français et qui a évolué entre deux cultures : japonaise et européenne. L'expo se concentre sur les années 1917 à 1931. Le contexte est celui du Montparnasse des années folles où Foujita s’installe dès 1917.
Sa production artistique est particulièrement foisonnante. Son parcours le mènera à créer des œuvres singulières alors qu’il traverse les grands courants modernistes depuis le fauvisme, le cubisme jusqu’au surréalisme.
Fou de dessin, ses fonds d’or et les transparences subtiles de ses toiles renforcent l’impression de raffinement.
Grâce à des prêts privés et institutionnels, soit plus d’une centaine d’œuvres, le musée Maillol offre donc l’occasion de redécouvrir le talent de Foujita pendant la première période parisienne de l’artiste.
POINTS FORTS
*tous les thèmes récurrents de l’artiste: femmes, chats, enfants et autoportraits ….sont présents au travers des très nombreuses œuvres exposées
*la capacité à allier ses racines japonaises comme celle des estampes et l’influence des maîtres occidentaux mais aussi son aptitude à dialoguer avec des artistes comme Modigliani, Matisse et Picasso….
*le dessinateur hors pair : Foujita ne fait pas de dessin préparatoire, le trait ne témoigne d’aucune reprise et se révèle d’une finesse calligraphique exemplaire.
*les trouvailles des années 1920, celles qu’il met en œuvre lors des différents portraits monochromes de Youki, l’une de ses nombreuses épouses. Il mêle du talc au « jus » pour obtenir l’opalescence des fameux fonds blancs. Les grands nus nacrés de blanc sont beaux et élégants. Ainsi le « Nu avec le chat » de 1927 ou le « Nu allongé » de 1922. Sa créativité et ses multiples sources d’inspiration expliquent son œuvre protéiforme
*éclectique, ouvert, il participe au décloisement de l’art qui est dans l’air du temps. L’exposition internationale des Arts Décoratifs en 1925 accueille ses œuvres Art Déco (éventail, pipe, lunettes…) sa participation aux décors de Ruhlmann et à la table basse de Jules Leleu.
*les grandes compositions commandées par la Cité Internationale Universitaire ainsi que quatre panneaux à fond d’or destinés à orner les salons du Cercle de l’Union Interalliée démontrent l’impact de son art. Elles sont exposées pour la première fois hors de leurs sites. Elles mettent en évidence le rôle de passeur de culture voulu par Foujita
*la scénographie souligne bien à la fois les fantaisies de l’homme extravagant mais aussi les étapes de l’ascension de Foujita dans son art….
POINTS FAIBLES
*les toiles post années 1920 m’ont semblé moins « subtiles ». Comme celle des « Trois femmes »(1930)
*on voit bien là que Foujita maitrisait moins la peinture que le dessin.
EN DEUX MOTS
Si vous le pouvez, ne boudez pas cette exposition qui me semble connaître un succès médiatique relatif ! Foujita est non seulement un dessinateur hors pair mais aussi un personnage à la fois très singulier et plein de talent.
L’ARTISTE
Tsuguharu Foujita, né en 1886, est le quatrième enfant d’une famille issue de la noblesse. Son père est médecin général de l’armée impériale. Foujita rêve de Paris, apprend le français et quitte le Japon en 1913. Dandy élégant, noceur invétéré, mais travailleur infatigable, il occupe dans le Montparnasse des années folles une place de premier plan. Il fera partie de l’école de Paris mais il sera le seul peintre de cette école à bénéficier d’une reconnaissance internationale.
Tomiko est l’une de ses premières compagnes. Ensuite, en 1917, il épouse Fernande Barrey, puis, il rencontre Lucie Badoud, qu’il surnomme Youki. Il laissera toutes ses œuvres à Youki quand il quittera brusquement la France en 1931 sur fond de crise économique (cf le krach de Wall Street en 1929) pour l’Amérique Latine.
Il revient finalement à Paris en 1950: « je reviens pour rester ». Et en 1955, il obtient la nationalité française. En 1959, il adopte le prénom de Léonard en hommage à Léonard de Vinci.
Il s’éteint en 1968 à Zurich.
Le cinquantenaire de sa mort sera célébré cette année en France et au Japon.
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