Et Staline s’installa en maître à Hollywood…<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Et Staline s’installa en maître à Hollywood…
©GABRIEL BOUYS / AFP

On efface tout

Il dicte ce qu’il faut voir et comment on doit filmer.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

La révolution est certes cruelle mais nécessaire. Du passé, elle fait table rase. Et annonce un avenir où il faudra marcher droit sinon c’est la mort.

Le regretté camarade Staline ne se contentait pas de tuer ses adversaires. Il les faisait disparaitre des livres, des photos, des films. Assassiner Trotski, Boukharine, Zinoviev ne suffisait pas. Il fallait qu’ils n’eussent jamais existé.

Chassé du mausolée de la Place Rouge à Moscou, Staline a cherché un domicile plus accueillant. Il l’a trouvé à Hollywood. Là, on l’écoute respectueusement et on fait tout pour être digne de son enseignement. C’est lui qui a demandé et obtenu de la chaîne HBO qu’elle déprogramme Autant en emporte le vent, un des films les plus célèbres de l’histoire du cinéma mais un film « raciste ».

À l’époque de sa sortie, il n’était pas considéré comme tel. Mais aujourd’hui, il l’est car Staline l’a dit. Et qui sommes nous pour nous insurger contre sa pensée si belle et si lumineuse ? Et c’est avec joie que nous apprenons qu’on prête aussi à Staline la volonté de faire débaptiser la ville de Washington qui porte le nom d’un esclavagiste notoire.

Nous aimons Staline car il aime le peuple. Et nous lui sommes reconnaissants d’aimer plus particulièrement le peuple noir. C’est lui qui dans son ineffable bonté, a demandé à l’Académie des Oscars de changer son mode d’attribution de ses trophées si enviés.

Désormais pour être oscarisé, il ne suffira pas de faire un bon film. Il faudra pour être éligible aux Oscars, que figure sur la pellicule un nombre, pas encore défini, d’acteurs et d’actrices noirs. Nous profitons lâchement de cette occasion pour rappeler que dans Autant en emporte le vent il y a un nombre important de Noirs. Voilà qui devrait faire plaisir à Staline…

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !