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Et si on en finissait une bonne fois pour toute avec le mot "laïcité" ?
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A bas la calotte!

Il est devenu vide de sens. Et c'est pourquoi tout le monde l'utilise.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

1905 fut une année charnière dans l'histoire contemporaine de la France. Une loi fut alors votée pour instaurer la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Elle était – et ne s'en cachait pas- expressément dirigée contre le catholicisme. Les congrégations religieuses furent interdites d'enseignement. Des prêtres furent persécutés.

Dans les rues on criait "A bas la calotte!". Les curés étaient assimilés à des corbeaux. Le petit père Combes, laïcard acharné, ne perdait pas une occasion de les tourner en dérision. Devant une assemblée de vignerons hilares il comparait le clergé catholique au phylloxera, une maladie mortelle pour la vigne.

C'était en 1905. Et la France radical-socialiste accomplissait enfin le programme de Voltaire : "Ecrasons l'infâme !". Or, d'après le calendrier nous sommes aujourd'hui en 2018. Et c'est peu dire que la situation a bien changé depuis 1905! Mais le mot "laïcité" fait toujours parti d'un répertoire obligé. Vous en connaissez-vous des gens qui ne sont pas pour la laïcité ?

A l'exception des fanatiques islamistes tout le monde est pour. Du président de la République jusqu'au maire de la plus petite commune de France. Emmanuel Macron vient de réaffirmer son attachement à cette loi de 1905 lors de ses vœux aux représentants des cultes. A sa façon, c’est-à-dire "en même temps".

Une chose et son contraire. Une phrase pour faire plaisir à certains. Une phrase pour faire plaisir à d'autres. C'est ainsi que sur Atlantico, il est applaudi par Bertrand Vergely et critiqué par Guylain Chevrier. Car chez le chef de l'Etat il y a toujours à boire et à manger…

Mais dans le mot creux de "laïcité" il n'y a ni à boire ni à manger.  Tout le monde peut y mettre ce qu'il veut. C'est aujourd'hui un mot cache sexe. Il permet de dire "les cultes" pour ne pas avoir à en désigner un.

Il amalgame toutes les religions pour éviter de nommer l'une d'entre elle. Il englobe dans un fourre-tout joyeux les églises, les temples, les synagogues et les mosquées. Et il mélange sournoisement curés, rabbins, pasteurs et imams. A première vue donc ce mot ne sert à rien. Si : à cacher la réalité !

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