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Et si nous aussi on faisait nos camps décoloniaux ?
©Thomas SAMSON / AFP

Vive la liberté !

Mais les nôtres seront ouverts à tous. Sauf à ceux qui nous colonisent...

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le mot indigène a un sens très précis : il désigne celui qui habite le pays dont il est question. Il a un synonyme : autochtone. Mais ce mot est un gros mot. Car l'utiliser équivaut à faire de la peine à ceux qui arrivent ou qui viennent d'arriver.

Il y a d'autres indigènes : les Indigènes de la République. Ils ont en commun avec le coucou de pondre leurs œufs dans les nids des autres oiseaux. Leurs œufs les plus connus portent le nom de « camps décoloniaux ». Ils sont interdits aux Blancs, et seuls y sont admis les « racisés » que nous faisons souffrir.

Et nous ? Ne souffrons-nous pas ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? Ne sommes nous pas blessés par les mêmes armes, sujets aux mêmes maladies que les « racisés » ? Si vous nous empoisonnez, ne mourrons-nous pas ? Oui, nous sommes tous le Juif Shylock de Shakespeare !

On nous a volé ce que nous avions de plus précieux. Ce qui faisait de nous des hommes singuliers et particuliers. Et c'est parce que nous étions ces hommes-là que nous pouvions accéder à l'universel. On nous a interdit d'avoir une patrie. Et d'après la belle formule de Régis Debray : « Le faible n'a pour lui que son bercail ».

Nous sommes les faibles. Nous sommes les pauvres. On nous a refusé le droit à la différence pour nous écraser avec les droits de la diversité. On nous a ordonné de renoncer à toute identité. On nie que nous soyons des hommes et des femmes : il n'y a plus que des « genres » modifiables et ajustables selon les désirs des orwelliens qui nous gouvernent. Oui, nous sommes en 1984.

Tout ça dans le seul objectif de nous transformer en consommateurs sans âme poussant des caddies dans le supermarché mondial qu'on nous impose. Nous ne sommes rien. Soyons tout ! Et pour y parvenir, le chemin passera par nos camps décoloniaux.

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