Et si l’on s’inspirait du système américain de coupes automatiques dans les dépenses publiques pour réduire les déficits ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le système américain de coupes automatiques a permis de retirer 85 milliards de dollars des circuits outre-Atlantique.
Le système américain de coupes automatiques a permis de retirer 85 milliards de dollars des circuits outre-Atlantique.
©Reuters

Editorial

Le gouvernement français devrait regarder du côté des Etats-Unis pour réduire les dépenses publiques. Leur système de coupes automatiques a en effet permis de retirer 85 milliards de dollars des circuits outre-Atlantique sans pour autant provoquer la panique des marchés.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Pour réformer le pays, pourquoi chercher à suivre toujours la même voie solitaire qui aboutit aux échecs que l’on sait et conduit à cette « exception française » jugée avec dérision ou sarcasme par nos partenaires ?

Jean-Marc Ayrault vient de suggérer d’imiter la Suisse, pays voué traditionnellement aux gémonies par les dirigeants socialistes, dans leur projet de lutter contre les rémunérations déraisonnables des patrons.

Pourquoi ne  pas aller plus loin et s’inspirer du système américain de coupes automatiques dans le budget fédéral pour réduire les dépenses publiques lorsqu’aucune solution n’a pu être trouvée au Parlement ? 85 milliards de dollars ont ainsi été retirés des circuits outre-Atlantique, sans provoquer la moindre émotion des marchés. Au contraire, Wall Street a enregistré un nouveau record historique. Un exemple à méditer.

D’un côté en effet, François Hollande multiplie les petites phrases ambigües pour faire savoir à l’opinion que des réductions courageuses seraient entreprises pour ramener les déficits à un niveau acceptable. Mais aucune donnée précise n’est fournie par le chef de l’Etat, alors que dans le même temps, les contribuables ont le sentiment d’être victimes d’un feu roulant de hausses d’impôts : après le tour de vis fiscal des derniers mois est évoquée une batterie de mesures nouvelles : taxation des allocations familiales, suppression de la demi-part fiscale des parents d’enfants étudiants, majoration de la TVA au-delà de ce qui est prévu, alignement (en hausse) du prix du gazole sur celui de l’essence. Pour couronner le tout, l’idée d’un nouveau train de mesures d’austérité apparait à l’occasion de la préparation du prochain budget.

Car le gouvernement  découvre une vieille loi de l’économie selon laquelle l’augmentation des impôts ne se traduit pas par une hausse corrélative des recettes. Il y a toujours des pertes en ligne, liées à l’accroissement du chômage, au marasme de l’économie, au sentiment d’appauvrissement aussi de la population, au moment où l’immobilier finit à son tour par donner des signes de faiblesse.

Dans ces conditions, la vielle loi de Ricardo retrouve toute sa valeur : le déficit public de demain fait les impôts d’après-demain et l’épargne d’aujourd’hui. Pour payer leurs impôts, nos compatriotes se constituent une cagnotte comme le prouve l’explosion de l’assurance-vie avec 3,8 milliards récoltés en janvier, ou le succès phénoménal du livret A. Tout cela se fait au détriment de la consommation.

Ce qui retardera le redémarrage de la machine et creusera le manque à gagner des recettes,  obligeant à de nouveaux prélèvements. Une évolution sans fin, tant qu’on refuse de regarder la réalité en face. Pour guérir la cécité de l’Etat, il ne faut pas attendre de solution de Bruxelles, dont le comportement est trop laxiste, mais il conviendra de se méfier de plus en plus comme nous y invitent les événements de Madrid ou de Lisbonne, de la clameur de la rue.

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