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La promesse de François Hollande d'accorder le droit de vote des étrangers aux élections locales avaient suscité de nombreuses attentes.
La promesse de François Hollande d'accorder le droit de vote des étrangers aux élections locales avaient suscité de nombreuses attentes.
©Reuters

Hollande, encore un effort !

Nombre d’élus PS veulent que cette promesse soit mise en œuvre. Et ça rend le président de la République malheureux, très malheureux…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les parlementaires socialistes viennent de se réunir en conclave. Ils ont pu se réjouir de se compter si nombreux. Majoritaires à l’Assemblée nationale, majoritaires au Sénat (avec les communistes), majoritaires dans la quasi-totalité des régions ! « Miroir, miroir, dis-moi si je suis la plus belle ! » ont-ils entonné en chœur. Hélas, hélas, hélas, le miroir leur a renvoyé comme image des visages fripés, des mines déconfites et des regards embrumés par le doute. La tentation fut grande alors de casser le miroir : c’est Jean-Marc Ayrault qu’ils avaient en face d’eux….

Mais comme ils ne sont pas idiots, ils ont demandé à rencontrer François Hollande, qu’ils tiennent pour responsable de sa chute vertigineuse dans les sondages d’opinion et de leur profond mal-être. Mais pas à l’Élysée, a précisé leur porte-parole, « qui est la maison de tous les Français, et pas celle des socialistes ». Informées de ces fortes et sages paroles, quelques mauvaises langues ont aussitôt insinué que, au train où vont les choses, les jardins du 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré seraient en effet assez grands pour contenir ceux des Français qui auraient encore envie de serrer la pince du président de la République.

Mais aussi déprimés soient-ils, les députés PS restent encore combatifs. La plupart d’entre eux souhaitent un vrai virage à gauche. Et quoi de plus à gauche que la loi sur le mariage pour tous qu’ils viennent de voter, défiant les centaines de milliers d’homophobes, d’intégristes et d’antisémites (c’est Pierre Bergé qui le dit, il doit savoir) qui, dans un mouvement séditieux et insurrectionnel, ont défilé ces derniers mois dans les rues de France ? Et quoi de plus à gauche que le droit de vote pour les étrangers extra-communautaires aux élections locales ?

Quoi ? Pardon ? Qu’est-ce ? Le droit de vote pour les étrangers ? Cette promesse de campagne, François Hollande l’a enfermée dans un coffre secret, et pour être sûr que nul ne viendrait l’exhiber, il a jeté la clé dudit coffre dans la Seine. Mais l’aile gauche du PS, sans doute ragaillardie par la faiblesse du très impopulaire François Hollande, ne l’entend pas de cette oreille. Un collectif intitulé « Droit de vote 2014 » (PS, LDH, SOS Racisme, etc.) s’est donc mis en ordre de bataille.

Pour que cette loi voie le jour, il faut les trois cinquièmes des votes du Congrès (Parlement et Sénat réunis), et la gauche ne les a pas. Qu’à cela ne tienne ! « Les Français ne nous en voudraient pas de ne pas réussir, mais ils nous en voudraient de ne pas essayer », a déclaré le député Razzy Hammadi, porte-parole du collectif pour qui le vote des étrangers apporterait « un nouveau souffle à la démocratie ». Mais comment faire si la voie parlementaire vers cet avenir radieux est bouchée ? Eh bien, il y a la solution du référendum ! Voilà qui, à coup sûr, redonnerait « un nouveau souffle à la démocratie ». Vous avez dit référendum ? Mais c’est un gros mot. Un très gros mot. Les députés PS ont décroché leur téléphone et fait le 01 42 92 81 00 (n° de l’Élysée). « Allô, allô, monsieur le président de la République, c’est pour un référendum. » Et un serveur vocal leur a répondu : « Il n’y a pas d’abonné au numéro que vous demandez. »

François Hollande est courageux, mais pas téméraire. Et il n’est ni fou ni suicidaire. Actuellement, il se délecte de sa lecture favorite, les phrases immortelles de Jean-Pierre Raffarin, passées à la postérité sous le nom de « raffarinades ». Et de toutes, celle qu’il préfère c’est celle-ci : « Tant que le navire n’a pas heurté l’iceberg, la croisière continue. »

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