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Et maintenant Faouzi Lamdaoui : François Hollande est-il aveugle, candide ou très très cynique ?
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Les affaires se suivent...

Soupçonné d'abus de biens sociaux, le conseiller de François Hollande, Faouzi Lamdaoui, a présenté sa démission mercredi 3 décembre. Une affaire qui n'est pas sans rappeler Jérôme Cahuzac ou encore Aquilino Morelle.

André Bercoff

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton.

Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), Qui choisir (First editions, 2012), de Moi, Président (First editions, 2013) et dernièrement Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : Chronique d'une implosion (First editions, 2014).

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Jérôme Cahuzac, Aquilino Morelle, Kader Arif, Faouzi Lamdaoui et autres Thomas Thévenoud : décidément,  y aurait-il quelque chose de pourri au royaume Hollandais ? Fuyons les généralisations : si une hirondelle ne fait pas le printemps, trois ou quatre brebis atteintes ne signifient pas l’hiver ultime du socialisme à visage corrézien. Il n’empêche : quand on a, pendant des années, prôné la République exemplaire, la gauche vertueuse, la finance comme ennemi principal, la lutte contre la corruption, quand on a vitupéré les ragoûts et dégoûts des affaires de la droite sarkozyste, il est permis de faire mauvaise mine. Quand la lutte des classes se transforme, l’espace de quelques mois, en féroce lutte des places ; quand on constate que les soi-disant croisés de la morale pratiquent avec ferveur l’évasion fiscale, les petits arrangements entre amis, les cadeaux pas vu pas pris et les magouilles ni vu ni connu je t’embrouille, que deviennent les différences entre les tenants de l’Egalité et de la Justice et les copains et les coquins du conservatisme honni ? Cerise syndicaliste sur le gâteau : le patron de la CGT admet à son tour avoir touché 30 000 euros de prime de départ. Certes, ce n’est pas la retraite chapeau d’un condottiere du CAC 40, mais cela fait tout de même mauvais effet.

Du coup, tous se retournent vers le responsable, celui qui choisit, qui nomme, qui trie : notre monarque élu il y a deux ans et demi, à la suite de son magnifique sermon sur la montagne hertzienne : Moi président serai sans faille et agirai sans faute. Du coup, les pavés pleuvent, y compris dans son propre camp : Hollande serait aveugle, candide, cynique, incompétent ; il ne prend pas le temps d’examiner chaque cas et surtout, surtout, ne tranche jamais dans le vif, attendant que les choses soient sur la place publique, et les vers dans les fruits, pour décider enfin de la séparation. Et l’on évoque, dans un autre domaine, Leonarda avec qui il avait quasiment dialogué, et Valérie Trierweiler qu’il aurait dû, selon ses proches, congédier sitôt après son tweet assassin contre Ségolène et pour Olivier Farloni. Cette hésitation, cette répulsion à trancher dans le vif, cette envie de plaire à tout le monde et de ne froisser personne, c’est ce que l’on décrit, ce qui le caractériserait, depuis des décennies,  de Tulle à l’Elysée en passant par Solferino.

Hollande, il l’a montré, résiste vaillamment à l’impopularité, aux baisses dans les sondages, aux lazzis et aux horions : personne ne peut douter de l’épaisseur de sa carapace. Animal politique, il l’est et de bonne taille : mais, en tant que chef d’Etat, force est de reconnaître qu’il n’a pas jusqu’ici brillé par son audace, par sa franchise et encore moins par sa capacité à prendre des décisions aussi impopulaires que nécessaires. Au lieu de penser à sa réélection et de ne pratiquer que le dur désir de durer, notre Culbuto national, devrait s’ouvrir, de temps à autre, à l’Histoire. Mendès-France au pouvoir a duré sept mois. L’on s’en souvient encore. Cher François, posez-vous enfin la question : si vous continuez à pratiquer le tango du deux pas en avant et trois pas en arrière, que restera-t-il de vos amours ? Et de notre ras-le-bol ?

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