Et les qualités incontournables du salarié hybride sont… <!-- --> | Atlantico.fr
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Gaël Chatelain-Berry publie « Happy Work. Pour une vie pro sereine et épanouie » chez First éditions.
Gaël Chatelain-Berry publie « Happy Work. Pour une vie pro sereine et épanouie » chez First éditions.
©PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Bonnes feuilles

Gaël Chatelain-Berry publie « Happy Work Pour une vie pro sereine et épanouie » chez First éditions. Vous aimeriez franchir la porte du bureau avec le sourire chaque matin ? Quitter vos collègues le soir satisfait de votre collaboration ? En somme, vous souhaiteriez que votre vie pro soit une source de joie, tout comme votre vie perso ? C'est possible et ce livre va vous y aider, que vous soyez manager ou managé. Tous les thèmes de la vie professionnelle sont abordés de façon pragmatique et concrète pour que vous puissiez vous épanouir pleinement au boulot. Extrait 2/2.

Gaël Chatelain-Berry

Gaël Chatelain-Berry

De TF1 à Canal+, Gaël Chatelain-Berry a su se forger une solide expérience de manager. Aujourd'hui conférencier, écrivain et podcasteur, il a décidé de s'exprimer sur ce qui est devenu son " cheval de bataille " : la bienveillance en entreprise. Il a notamment créé Happy Work, le podcast francophone le plus écouté sur le bien-être au travail. Il est l'auteur, entre autres, de Mon boss est nul mais je le soigne et du Manager bienveillant 2.0.

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Depuis deux ans, j’ai beaucoup écrit sur le management à distance. Non que ce concept soit nouveau, mais force est de constater que la pandémie a nettement accéléré le mouvement, et que les qualités nécessaires pour être un bon manager ont évolué.

Mais qu’en est-il pour les salariés ? Eh bien, il en va de même. Les qualités qui étaient nécessaires avant la crise sanitaire le sont toujours, mais de nouvelles sont devenues plus que jamais indispensables. J’ai souhaité rédiger ce chapitre comme un «  miniguide ». Il ne fait aucun doute que le travail hybride existera toujours, et prendra sans doute encore plus d’importance dans les années à venir. Il va donc falloir acquérir, de façon durable, de nouvelles compétences, et adopter de nouveaux comportements.

Voici donc une liste de qualités à développer –  je précise que celle-ci pourrait être beaucoup plus longue, mais j’ai choisi les cinq qui me semblent vraiment fondamentales, incontournables.

QUALITÉ N°1 : L’AUTONOMIE

Cela va de soi, le salarié hybride doit trouver le juste équilibre entre autonomie et partage. En effet, « autonomie » ne signifie pas « autarcie ». Un salarié autonome ne doit pas disparaître pendant dix jours ; c’est quelqu’un qui comprend rapidement les objectifs à atteindre, et sait définir les différentes étapes pour y parvenir.

Bien entendu, cette autonomie se construit grâce à la relation entre le manager et son équipe, et il n’est pas possible d’exiger le même niveau d’indépendance de la part d’un jeune diplômé fraîchement sorti de son école que de la part d’un collaborateur ayant vingt ans d’expérience. Cependant, dans les deux cas, il existe des travers et des opportunités.

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Le jeune diplômé a peu d’autonomie, mais est extrêmement ouvert à l’apprentissage de cette qualité ; charge au manager de déterminer les bons paliers.

Le salarié expérimenté est très indépendant, mais il peut avoir tendance à s’isoler. Encore une fois, c’est dans le dialogue entre manager et managé que le juste équilibre se trouve !

QUALITÉ N°2 : LA TRANSPARENCE

L’une des angoisses d’un manager à distance est de perdre la maîtrise de son équipe. Il peut douter : « Qui me dit qu’ils travaillent, après tout ? » Bien entendu, il doit avoir confiance en son équipe. Mais la confiance ne se décrète pas, elle se construit, et la transparence des salariés a un grand rôle à jouer là-dedans.

Je préfère mille fois l’employé qui fait bien son boulot et m’informe que, tel après-midi, il n’avait pas envie de travailler et s’est arrêté à 15  heures, plutôt que celui qui se prétend «  au taquet  » en permanence, et qui, finalement, ne fait rien d’extraordinaire.

Télétravailler, c’est un peu comme entretenir une relation amoureuse à distance. Quand le doute s’immisce, cela devient difficile. Alors, pour qu’aucune méfiance ne se glisse dans la relation entre le manager et le managé, la transparence est essentielle. Partager ses hésitations, ses éventuelles incompétences, ses craintes, ses questions, quelles qu’elles soient : voilà ce que doit faire le salarié hybride. Ne pas savoir accomplir une tâche, ce n’est pas grave, dans l’absolu. Ce qui l’est, c’est de ne rien dire et de ne pas – ou mal – l’exécuter.

QUALITÉ N°3 : LA FIABILITE

Quand on est manager, l’une des choses les plus importantes est de pouvoir compter sur son équipe. Quand un collaborateur est performant le lundi, au ralenti total le mardi, dans un rythme acceptable le mercredi, et correct le reste de la semaine, cela est problématique. Mais ça l’est davantage encore dans le cadre du télétravail.

En effet, en tant que salarié hybride, il faut avoir conscience que le travail de son manager n’est pas simple, bien au contraire. Celui-ci a sa propre dose de stress à gérer (et à ne surtout pas faire retomber sur ses équipes). Alors, savoir qu’un membre de son équipe ne le laissera pas tomber est un luxe rare et extraordinaire ; être cet employé est donc un atout.

Quand on dirige une équipe, c’est pour atteindre des objectifs à court, moyen et long terme. Si vous deviez traverser l’Australie et ses déserts en voiture, que choisiriez-vous  ? Une splendide Ferrari qui risque de vous lâcher au cœur d’une zone aride, ou bien un véhicule très moche, très lent, mais qui ne tombe jamais en panne ?

J’entends déjà certains d’entre vous me dire « Pourquoi choisir ? Autant avoir les deux  : rapidité et beauté ET fiabilité avec un 4x4 de luxe »… Oui, en théorie, ce serait l’idéal, mais le principe d’une théorie, c’est qu’elle ne fonctionne pas toujours dans la réalité.

QUALITÉ N°4 : LA CONFIANCE EN L’EQUIPE ET LA LOYAUTE

En présentiel, les individualités sont une richesse, même si elles s’opposent de temps à autre. Gérer un conflit entre deux salariés est finalement assez simple : on se met dans une salle de réunion, on crève l’abcès, on trouve une solution, et c’est reparti…

Paradoxalement, à distance, les frustrations et le relationnel au sein de l’équipe sont beaucoup plus complexes à appréhender pour les managers. On peut facilement devenir suspicieux à l’égard de ses collègues. Après tout, « loin des yeux, loin du cœur » !

Après le premier confinement, un grand nombre de DRH et de managers m’ont contacté pour évoquer la difficulté qu’ils avaient à préserver le lien à distance. Ce dernier est d’autant plus délicat à maintenir que les membres de l’équipe peuvent développer une forme de paranoïa vis-à-vis de leurs collaborateurs.

Le salarié hybride est quelqu’un qui, a priori, fait confiance à ses collègues, est loyal et le montre. Comment ? Grâce à la communication. Malgré l’éloignement, il ne faut pas oublier les petits feedbacks et les politesses du quotidien : « bonjour », « bravo », « merci ». Cela passe également par l’écrit. Je n’ai pas connaissance d’études menées à ce sujet, mais j’ai beaucoup de retours de salariés qui constatent que les petites incivilités du quotidien sont en augmentation depuis la pandémie.

Être un bon salarié hybride, c’est ne pas basculer dans la paranoïa du jour au lendemain, et être capable de faire part de ses doutes à ses collègues et à son manager, avant qu’ils ne se transforment en défiance.

Bien entendu, le manager doit expliquer cela à son équipe, afin que les employés se sentent à l’aise avec cette démarche.

QUALITÉ N°5 : L’ENERGIE

Entendons-nous bien : quand je parle d’énergie, je ne fais pas référence au niveau de charge d’une pile électrique, mais à l’énergie positive, à la capacité de se motiver. Moi qui suis indépendant depuis des années, je peux vous l’affirmer, se motiver quotidiennement, quand on est seul chez soi, n’est pas toujours simple, et ce n’est pas donné à tout le monde.

Travailler en hybride, c’est être capable de trouver d’autres ressources en soi pour rester enthousiaste, de s’organiser pour bien vivre l’éloignement et optimiser sa productivité ; cela requiert de se sentir aussi bien au bureau qu’à son domicile, et de tirer le meilleur des deux situations, sans jamais être frustré par l’une ou par l’autre.

Le salarié hybride ne préfère pas le distanciel ou le présentiel ; il aime les deux, pour des raisons différentes, et, bien souvent, complémentaires. L’une des grandes erreurs commises actuellement par les entreprises est d’ailleurs d’organiser le télétravail sans jamais penser à faire évoluer le présentiel. Les deux sont indissociables.

Le recrutement d’un futur employé avec ces modalités de travail implique la vérification de nouvelles qualités, dont les cinq exposées ci-dessus font partie. Pas toujours évident, me direz-vous. En effet, mais cela est le cas pour toutes les soft skills, et je crois qu’avec l’avènement du travail hybride dans nos entreprises, pour les managers comme pour les managés, ces compétences sont devenues plus importantes et stratégiques que jamais…

Extrait du livre de Gaël Chatelain-Berry, « Happy Work. Pour une vie pro sereine et épanouie », publié chez First éditions

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