Et le boomerang du 49-3 revint heurter Macron en pleine g…

Le boomerang est une arme inventée par les aborigènes d’Australie. Vous le lancez, il touche sa cible, il vous revient quand vous savez le saisir. Mais pour un peu que votre main soit tremblante, vous risquez de prendre le boomerang en pleine g…

C’est ce qui est arrivé à Macron. Lui et Edouard Philippe avaient décidé de recourir au 49-3 pour mettre fin à l’obstruction des mélenchonistes et des communistes : ils retardaient par des manœuvres parlementaires dilatoires, l’adoption de la loi sur la réforme des retraites.

Edouard Philippe s’est mis à la manœuvre et la loi a été adoptée sans débats. Le 49-3 est certes légitime et constitutionnel dès lors qu’il s’agit d’aller vite. Or, selon un sondage publié par le Figaro 70% des Français se déclarent hostiles à ce procédé ! Ils le jugent inopportun et estiment qu’il fera le plus grand tort à l’image de LREM.

Pourquoi ? Parce que Macron a beau faire savoir qu’avec le 49.3 – acte d’autorité – il se tient droit dans ses bottes, il est évident que ses jambes flageolent. Le président de la République est au plus bas dans les sondages. Aux yeux de l’opinion publique il est de plus en plus impopulaire. La réforme des retraites, confuse, et par certains aspects injustes, ne recueille pas non plus l’adhésion des Français.

Macron fait des mouvements virils du menton. « Je suis fort, je suis un chef ». Peu de gens le croient encore. Un faible qui roule des mécaniques c’est peu crédible. D’où le retour douloureux du boomerang.

L’opposition de gauche reproche à Macron d’avoir cherché à la museler avec le 49-3. Comme souvent elle se trompe. La vraie raison a été donnée par un ministre d’Edouard Philippe : « le 49-3 a permis de ressouder la majorité » a-t-il dit. Quel aveu ! Si le vote avait pu avoir lieu, nombre de députés LREM se seraient abstenus ou auraient même voté contre : ils ne veulent pas recevoir le boomerang en pleine g…

Un autre sondage vient de confirmer ce qui précède. Une majorité des Français croit maintenant que Marine le Pen peut accéder au pouvoir. Pour autant, une majorité d’entre eux ne le souhaite pas. Il s’agit d’un constat et pas d’une adhésion. Macron a tout fait pour que la présidente du Rassemblement National soit son adversaire en 2022, pensant l’écraser aussi aisément qu’en 2017. Cette fois-ci le boomerang porte le nom de Marine le Pen.