Et la foule cria : "Sarkozy sale race ! Hollande sale race !"<!-- --> | Atlantico.fr
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Capture d'écran de la manisfestation anti-racisme.
Capture d'écran de la manisfestation anti-racisme.
©DR

Retour sur la manif antiraciste

On n'avait pas tout vu. Ni tout entendu. La haine à l'état pur et sans masque.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Sur la plateforme d'un camion une jeune femme harangue la foule des manifestants. "Quand je citerai un nom vous crierez tous ensembles : "sale race !". Elle dit : "Sarkozy". La foule hurle : "sale race !". Elle dit : "Bernard Henri Levy". La foule : "sale race !". Elle dit :"Zemmour". La foule reprend : "sale race !".

Mais elle dit aussi, sans doute pour ratisser large : "Hollande". La foule avec la même ferveur : "sale race !". Elle ajoute : "Valls". Le "sale race !" résonne avec encore plus d'ampleur. Une manifestante monte sur le camion : "tu as oublié le nom d'Onfray". La jeune femme : "Onfray". La foule hésite : manifestement elle n'a pas entendu parler d'Onfray. Mais elle fait confiance à la militante qui doit savoir et répète avec un peu moins de conviction : "sale race !".

Cela s'est dit, s'est hurlé, s'est crié lors de la manifestation "antiraciste" du 31 octobre dernier. "Antiraciste" cette manifestation ? SOS Racisme, pour une fois bien inspiré, a jugé bon de ne pas s'associer à ce déferlement hystérique. Des vendus, des traitres, des suceurs de Blancs… "Anti raciste" cette manifestation ? Mais elle suintait la haine de l'autre, la haine de ceux qui ne ressemblent pas aux manifestants. Tous des "sales races" bien sûr. Et on appelle ça comment ? Quant à la scène où ces mots ont été prononcés on hésite sur la façon de la qualifier : une séance frénétique d'exorcisme vaudou ou un meeting nazi avec ses cris de mort.

Il faut regarder cette vidéo. Toute la vidéo. Elle dit la vérité mieux que toutes les analyses prudentes et lénifiantes des experts et des politologues. Il faut avoir entendu un des dirigeants de la Brigade contre la Négrophobie (sic) réclamer réparation et vengeance pour le Code Noir et dicté sous Louis XIV, ce qui date quand même un peu. Il faut ne rater aucun des discours des différentes portes paroles de collectifs de banlieue : la France colonialiste un jour, colonialiste toujours. La France éternellement coupable contre laquelle on doit – cela s'entend entre creux – s'insurger et se révolter.

Il n'y avait dans cette manifestation ni dignité, ni solidarité, ni fraternité. A moins de considérer le souffle fétide de la haine comme une brise bienveillante. Zemmour qui se trompe souvent mais pas toujours a prédit une "guerre civile" en France. Souhaitons qu'il soit mauvais prophète. Mais si guerre civile il y a un jour il suffit de regarder les images du 31 octobre pour savoir d'où elle viendra.

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