Et l’héritier que Georges Pompidou se serait choisi serait ...<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Et l’héritier que Georges Pompidou se serait choisi serait ...
©AFP

Bonnes feuilles

Simon Laplace publie "Jacques Chirac, une histoire française" (Editions Nouvelles Sources – Geste éditions), une biographie de l'homme politique français, depuis ses études jusqu'à sa retraite. Son parcours politique est mis en lumière avec son lot d'échecs, de succès, de trahisons et de scandales. Extrait 1/2.

Simon Laplace

Simon Laplace

Simon Laplace est né en 1987 à Niort, ville où il va grandir et cultiver son intérêt pour le patrimoine.
Diplômé de Sciences Po Bordeaux et de l’ESCP, ce haut-fonctionnaire passionné d’Histoire est, depuis avril 2014, Conseiller municipal délégué au Patrimoine historique.

 

Voir la bio »

Fidèle à lui-même, Jacques Chirac se lance avec ardeur dans la campagne. Il quitte Paris chaque vendredi soir dans sa Peugeot 403, sillonne le plateau de Millevaches et écume dans le week-end marchés, banquets et kermesses. D’un tempérament avenant et chaleureux, il n’a aucun mal à aller à la rencontre des électeurs, à sourire, serrer les mains, trinquer ou partager un repas convivial. À mille lieues de la figure de l’énarque froid ou du candidat officiel, Chirac manifeste ainsi un véritable sens du partage et une simplicité naturelle qui plaisent à ce peuple qui ne déteste rien tant que l’orgueil et la morgue des puissants. Il a aussi le sens du service rendu : au cours de ses pérégrinations limousines, il écoute patiemment les doléances de chacun, promet son aide et, de retour à Paris, se démène pour obtenir la subvention ou le plaçou demandés. 

Le candidat gaulliste manifeste surtout un flair et un sens politique hors pair : dans ce département anciennement ancré à gauche, qui est aussi l’un des moins développés du pays, il rappelle constamment ses convictions républicaines, met en avant ses attaches familiales radicales et mène une campagne axée sur la modernisation du territoire, promettant dotations et subsides de l’État pour développer l’économie locale. Il a l’intelligence de s’adjoindre comme suppléant le maire d’Ussel, Henri Belcour, « apolitique » d’obédience radicale, exploite habilement les dissensions au sein de la gauche et veille à s’attirer le soutien ou la neutralité bienveillante des caciques de la circonscription – à commencer par le légendaire Henri Queuille, figure tutélaire du radical-socialisme corrézien, peu suspect de sympathies gaullistes. Après une campagne épique, où le Premier ministre est venu le soutenir en personne, il arrive en tête au premier tour de l’élection, devant le candidat du Parti communiste. Reste à transformer l’essai au second tour, dans une circonscription qui s’était largement prononcée en faveur de François Mitterrand face au général de Gaulle en 1965. 

Au soir du 12 mars 1967, c’est chose faite : Jacques Chirac arrache de justesse la victoire en réunissant 18 522 voix, contre 17 985 pour son adversaire. Son éclatant succès corrézien contraste avec les résultats nationaux mitigés du parti gaulliste et de ses alliés, qui ne conservent la majorité à l’Assemblée que d’un siège. Avec, dit-on, ce commentaire désabusé de Georges Pompidou : « Il nous aurait fallu un Chirac dans chaque circonscription ». Élu à 34 ans dans une circonscription réputée imprenable, le nouveau député fait figure de jeune prodige. Cette victoire lui vaut d’être reçu à l’Élysée par le Général et d’entrer quelques semaines plus tard dans le nouveau gouvernement Pompidou, comme secrétaire d’État à l’Emploi.

Extrait du livre de Simon Laplace, "Jacques Chirac, une histoire française", publié aux éditions Nouvelles Sources – Geste éditions.

Lien direct vers la boutique Amazon : ICI

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !