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Et François Hollande repartit en campagne
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Editorial

Commémorations de tous ordres, multiplications des déplacements dans les plus petites contrées du pays aux réunions avec les grands de la planète... François Hollande a pris tout le monde de court en repartant en campagne en vue des élections présidentielles de 2017 plutôt que de mettre en place les réformes dont la France a tant besoin.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Une fois de plus, François Hollande surprend la classe politique. Sans crier gare, il est déjà reparti en campagne en vue de sa réélection en 2017. On ne voit plus que lui, aussi bien dans les plus petites contrées du pays que dans les réunions au sommet avec les grands de la planète. Il passe aussi une grande partie de son temps en commémorations de tous ordres, considérant qu’on fédère davantage le pays à l’évocation du passé que dans les réformes nécessaires à venir tant il est divisé. Avec son optimisme naturel dans son étoile, il estime que le moment est venu pour se lancer à nouveau dans l’aventure, en profitant d’une éclaircie sur le front économique. La croissance de 0,6% enregistrée au premier trimestre, même si elle est fragile et aléatoire, lui laisse provisoirement les mains libres et le  conforte dans l’idée qu’il est sur la bonne voie, grâce au soutien que lui apporte la baisse de l’euro, des taux d’intérêt et du pétrole. Parallèlement, le moral des Français remonte et les acheteurs reviennent dans le secteur immobilier, qui était le plus malmené depuis le retour de la gauche au pouvoir. Même la Bourse montre un visage plus avenant. Rien de tel espère-t-il pour amorcer une remontée dans les sondages d’opinion.

Dans le domaine politique, son habile talent de tacticien vient d’opérer une fois de plus avec le parti socialiste : peu importe que la motion majoritaire adoptée au moment du Congrès soit pleine de contradictions avec les choix annoncés par le gouvernement, l’essentiel pour lui est d’avoir réconcilié Martine Aubry et Manuel Valls. Il n’a plus qu’une obsession : cajoler à nouveau les Frondeurs, qui ont déjà mis une sourdine à leurs récriminations, donner le sentiment qu’il retrouve certains accents de la campagne de 2012 dans les discours qu’il va multiplier en reprenant les vieilles méthodes de serrage de mains sur fond de cet immobilisme qui lui est cher. Il bénéficie au surplus de la grande absence de la droite, tétanisée par la lutte impitoyable que se livrent ses chefs dans la perspective de l’élection primaire de novembre 2016 et qui se traduit par un grand silence en matière d’idées de reconquête du pouvoir.

Cette vacuité des politiques exaspère une fois de plus Jacques Attali, qui affirme que depuis François Mitterrand, "aucune véritable réforme d’envergure n’a été mise en place, car les responsables des partis cherchent à se faire élire sur leur personne et non sur un programme". D’où l’idée de suppléer à cette carence en mettant au travail une équipe qui sera chargée de présenter d’ici la fin de l’année des projets de réformes sur tous les grands dossiers en panne.

Déjà en 2008, il avait établi un rapport à la demande de Nicolas Sarkozy, qui avait été très vite "placé sur une étagère". Il avait travaillé à l’époque avec Emmanuel Macron aujourd’hui ministre  de l’Economie. Les hommes sont toujours là, mais les dossiers demeurent. Pendant ce temps, le monde tourne et la France prend du retard, alors que les Français sont de plus en plus conscients de la nécessité de bouger. Mais comment faire sortir la classe politique de la bulle dans laquelle elle se complait depuis tant de générations ?

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