Et Amazon révéla son plus grand secret business, la taille de son cloud : tout ce que vous avez besoin de savoir sur le “nuage” qui change tout à l’économie numérique<!-- --> | Atlantico.fr
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Amazon a révélé son plus grand secret business, la taille de son cloud.
Amazon a révélé son plus grand secret business, la taille de son cloud.
©Reuters

Saint-Cloud

Amazon va annoncer pour la première fois le chiffre d'affaires d'Amazon Web Services (AWS), qui englobe notamment son offre de cloud. Business lucratif mais pourtant encore mal connu, et plus qu'une simple facilité dans le stockage dématérialisé des données, le cloud est surtout une révolution des usages.

Guillaume Belfiore

Guillaume Belfiore

Guillaume Belfiore est journaliste pour le site Clubic.com, l'un des plus gros sites francophones traitant du high-tech.

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Atlantico : Le grand public le perçoit comme une simple solution de stockage dématérialisé, mais concrètement, qu'est-ce que le cloud ? Est-il finalement autre chose que ce que pense l'utilisateur lambda ?

Guillaume Belfiore : Le cloud, à la base, n'est qu'une base de surfer qui n'est accessible physiquement à l'utilisateur. Cela peut bien sûr servir de base de calcul pour proposer au grand public des applications web accessibles directement sur des serveurs distants. Mais le cloud est surtout connu pour sa possibilité de stockage et de synchronisation des données pour ceux qui utilisent ces services. 

Des éditeurs de services Internet, une start-up, qui veut lancer un site de ventes aux enchères pourra louer chez Amazon ou ailleurs une quantité de bande passante pour y mettre son site. Ces offres clés en main    assurent un environnement où tout sera sécurisé, où les besoins de l'éditeur seront automatiquement étendu si du jour au lendemain le site connaît une forte affluence, et donc sans avoir à investir dans de nouveaux serveurs. 

En quoi le Cloud est-il une vrai avancée technique ? Comment révolutionne-t-il nos usages ?

Il y a quelques années encore, Microsoft commercialisait son Pack Office sur des DVD, aujourd'hui cela se passe directement en téléchargement via un serveur en ligne. Le grand public est, petit à petit, habitué à ce mode de consommation ou de stockage et on peut tout à fait imaginer d'ici quatre à cinq ans que les consommateurs n'aient plus vraiment besoin de disques durs externes. Mais, en contrepartie, ils vont devoir payer leur stockage via un abonnement. Cela introduit de vrais boulversements de la manière de consommer. 

On voit aussi dans le secteur du mobile que les opérateurs de téléhonie, avec le développement des smartphones, ne vendent plus tellement de minutes de communication, mais que les mobiles sont surtout utilisés pour surfer sur Internet, et que de plus en plus de communications orales se font sur de services en VoIP comme Skype, qui se basent sur des infrastrures en Cloud.

Les données stockées sur le cloud sont-elles réellement sécurisées ? Ce que gagne l'utilisateur en praticité, le perd-il en sécurité ?

Il y a effectivement une notion de confiance envers le prestataire que l'on choisit. D'autant que vous leur confiez vos données personnelles. Si vous avez une société comme Microsoft qui vend surtout du matériel et des logiciels, la collecte des données n'est pas le coeur de métier, mais Google, dont 90% des revenus sont publicitaires, la problématique n'est plus la même ! Et au-delà du ciblage publicitaire, il reste bien sûr la question de la surveillance par les autorités gouvernementales qui seront facilitées par l'usage du Cloud. Mais ne pas utiliser de Cloud ne vous préserve pas d'un quelconque piratage, à partir du moment où vous êtes connectés à Internet. Pour vraiment garantir la confidentialité de ses données, il ne faut pas éviter le Cloud, c'est plutôt sur la question du chiffrage des données des emails que l'on envoie qu'il faut se concentrer. 

Selon certains analystes (et dnas l'attente d'une éventuelle confirmation par Amazon lui-même), le service de cloud que propose la firme américaine génère des revenus très élevés. Pourquoi ce domaine est-il si lucratif ? Et les fournisseurs cherchent-ils seulement le profit ?

Une société comme Microsoft va surtout chercher à appâter les utilisateurs vers ses produits, et les amener à souscrire à des offres comme la dernière version d'Office. Microsoft ne s'intéresse pas vraiment aux données personnelles, ils ont largement développer d'ailleurs des campagnes de communication pour expliquer que la publicité n'était pas sa priorité. Plus généralement, une société dont le modèle n'est pas strictement basée sur la pub ne cherche pas forcément à récupérer ces données.

Une entreprise comme Amazon va se rémunérer par la quantité de stockage utilisée par les utilisateurs et la quantité de bande passante nécessaire. Plus le nombre de visiteurs de votre site sera élevé, plus Amazon va facturer un prix élevé pour l'utilisation de son Cloud par votre site. C'est un système de vente automatique. Pour donner un ordre de grandeur, on est dans des sommes environnants les 15 centimes d'euros le gigabyte. Ce n'est certes pas cher, mais c'est une commission non négligeable pour Amazon. C'est un très bon modèle économique et Amazon a été le précurseur de cela avant d'être suivi par Google. Et tous les six mois, l'un de ces géants casse ses prix et les autres suivent. Cela n'empêche pas le secteur d'être très rentable face au nombre important de création de start-ups et aux magasins qui n'ont pas encore de site internet et qui considèrent cette perspective comme incontournable.

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