Equipe de France, à qui profite le crime ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Cette nouvelle affaire a déjà coûté la tête de François Blacquart, directeur technique nationale de la FFF.
Cette nouvelle affaire a déjà coûté la tête de François Blacquart, directeur technique nationale de la FFF.
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Scandale à la FFF

Après la révélation de Médiapart, le football français est une fois de plus au coeur d'un nouveau scandale. Après celui de la coupe du Monde, cette nouvelle affaire a déjà coûté la tête de François Blacquart, ancien directeur technique nationale de la FFF. A l'heure où certains demandent le licenciement de Laurent Blanc, une enquête du Ministère des sports devrait faire la lumière sur cette affaire et trouver les véritables coupables.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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« Plus un mensonge est gros, plus il passe facilement ». Cette citation de Goebbels colle parfaitement à l’amalgame scandaleux effectué ce week-end par la bien pensance dans son ensemble suite aux « révélations » du site Médiapart de propos tenus dans une réunion à la Fédération Française de Football.

 En effet, d’une réflexion sur le problème des binationaux et sur les critères de recrutement des centres de formation, Médiapart est arrivé à créer le « buzz » en créant  de toutes pièces un amalgame avec le racisme, la discrimination et en vilipendant tout principe de quotas (quotas demandés à cor et à cris par les mêmes pour imposer des « minorités visibles » et des femmes dans les médias, les conseils d’administration, la politique etc…). Ainsi, quand Anne Lauvergeon, patronne d’AREVA et femme de gauche déclare face caméra : «A compétences égales, eh bien…désolée, on choisira la femme ou on choisira la personne venant…autre chose que le mâle blanc, pour être claire», personne ne crie au scandale ni n’exige sa démission. François Blaquart, le Directeur Technique National du football français, n’a pas eu cette chance puisqu’il a été immédiatement suspendu par le Président de la FFF et par la Ministre des sports, Chantal Jouanno, qui manifestement ne savent pas ce qu’est la  présomption d’innocence  mais qui veulent en tout cas ne pas se mettre trop à dos les torquemadas de l’antiracisme. D’autres vont plus loin en demandant, excusez du peu, la tête de Laurent Blanc qui a relevé en quelques mois l’équipe de France suite au fiasco de la Coupe du Monde 2010.

Cependant, la Résistance commence à s’organiser, nombre de personnes prenant la défense des intéressés en affirmant que Laurent Blanc et François Blaquart ne sont pas racistes, le témoignage le plus touchant venant de Francis Gillot, l’entraîneur de Sochaux, qui a déclaré, très ému, dès samedi soir : «J'ai travaillé de nombreuses années dans le même bureau que François Blaquart, et je n'ai jamais rien entendu de raciste sortir de sa bouche. C'est pour ça que je suis un peu étonné... Je trouve ça dégueulasse qu'on mette Blaquart de côté. Aujourd'hui, que ce soit en politique ou dans le football, on déforme». Pour en « remettre une louche » ce soir dans l’ émission « Canal Football Club », Alou Diarra, capitaine des Bleus d’origine Malienne, a pris la défense de Laurent Blanc en affirmant qu’il « n’était pas raciste » tandis que Christophe Dugarry, qui fût longtemps le coéquipier du « Président » en équipe de France, rappelait son dégoût pour les commentaires des politiques et les unes des journaux faisant passer Laurent Blanc pour un raciste.

D'autres vont plus loin en demandant, la tête de Laurent Blanc

Pourtant, qui peut contester le fait que des bi-nationaux, à qui est payée par les contribuables une formation chère durant plusieurs années et qui choisissent de porter le couleurs d’un autre pays ne posent pas problème, ne serait-ce que par respect pour les contribuables ayant payé cette formation ? Comme disait Chateaubriand : « c’est le devoir qui crée le droit et non le droit qui crée le devoir » et, si ces jeunes ont le droit d’avoir une formation assurée et payée par la France, ils ont en contrepartie le devoir de jouer pour l’équipe de France (on peut dire la même chose au niveau des clubs).

Enfin, la question des critères de recrutement dans les centres de formation pour ne plus recruter que des « grands, costauds, puissants », pour citer Laurent Blanc, est elle un scandale ou une simple question de bon sens ? Poser la question, c’est y répondre. En effet, l’équipe de France n’a eu de bons résultats dans son histoire que lorsqu’elle pratiquait un jeu hyper technique. Souvenons nous de la génération 82-86 avec Platini, Giresse, Tigana, Bossis, Rocheteau : Tous de grands techniciens. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que c’est à cette époque que l’équipe tricolore a été surnommée dans le monde entier « les Brésiliens de l’Europe ».

La génération 98-2000 : Une équipe à ossature très physique mais avec de très grands techniciens : Zidane, Djorkaeff, Henry et, bien sur, Laurent Blanc.

Après 2006 et la retraite de Zidane, l’équipe de France de Domenech a privilégié avant tout le physique avec des joueurs qui, pour certains, resteront plus dans l’histoire du football français pour leur comportement scandaleux à Knysna que pour leurs performances sous le maillot Bleu. On ne peut donc qu’applaudir ceux qui veulent redonner à l’équipe de France un haut niveau technique qui est la marque de fabrique du football français et rappelons aux héros de la lutte anti-discrimination que le fait de laisser sur la touche des « petits, maigres, techniques » au profit de « grands, costauds, puissants » est aussi une discrimination mais, ces gens là ne connaissant pour la plupart rien au football, il est bon de leur rappeler que Giresse mesurait 1.63m, Maradona 1.66m, Messi 1.69m et Pelé 1.70m et qu’il parait difficile à qui que ce soit de remettre en cause les qualités footballistiques et techniques de ces 4 joueurs…

 Ils ont en contrepartie le devoir de jouer pour l'Équipe de France

La question qui dès lors se pose est : « Is fecit qui prodest ? »- A qui profite le crime ? Il serait intéressant avant tout que la FFF connaisse le nom du responsable de cette fuite qui a commis un véritable crime contre le football français. Vu les procès en cours, notamment aux prud’hommes, contre la FFF, il serait peut-être intéressant de s’intéresser à l’entourage de certaines personnes qui ont mené le football français à la catastrophe et qui ont aujourd’hui des comptes à régler avec cette même FFF. Espérons que l’enquête diligentée par le Ministère des sports s’attache à connaître le ou les responsables et les sanctionne aussi vite et aussi fort qu’elle l’a fait avec François Blaquart.

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