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Entre Macron et Mitterrand des points communs : tout deux de droite et la même culture du mépris
©JEAN-CLAUDE DELMAS / AFP

Copie ratée

Il faut que tout change pour que rien ne change. Et tous les deux ont fait ce qu'il fallait pour ça…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il se joue aux Théâtre du Vieux Colombier une pièce, Les Ondes Magnétiques, qui vaut son billet d'entrée. Elle est de David Lescot. Elle raconte la splendeur et la décadence des radios libres. Tendresse et rage. Nous sommes dans les années 80. Et même si telle n'est pas la volonté de l'auteur, difficile de ne pas y voir comme une parabole de la splendeur et de la décadence de la gauche. Les Ondes Magnétiques se finissent d'ailleurs sur une chanson lucide et cruelle de Jacques Higelin.

Il y est question de "ceux qui ont troqué le col-Mao pour le Rotary Club". Elle évoque le personnage maléfique de Lucifer. Tout le monde aura reconnu Mitterrand. Dans ces années-là, il observait, un rien amusé et gentiment méprisant la fête dont il était l'instigateur. Tout se déroulait avec un cocktail obligé : coke, homosexualité célébrée et préférence immigrée caressée. De ces réjouissances délicieusement froufroutantes, l'ordonnateur fut Pierre Berger. Un millionnaire rouge disait-on. Millionnaire rose aurait été plus juste. Et encore plus juste : millionnaire arc-en-ciel.

Pour Higelin, Mitterrand c'était Lucifer. Mais pour sa cour, il était Dieu. Un Dieu profondément, fondamentalement de droite. Il avait su, redoutable manœuvrier, subjuguer la gauche. Avec maestria, Dieu avait fait main basse sur elle. Et c'est elle, envoûtée, ensorcelée qui l'avait placé à l'Élysée. Dieu devait rigoler dans son coin. Et c'est avec une hautaine condescendance qu'il observait les amusements des jeunes de gauche qui l'idolâtraient.

Ces personnages des eighties compulsives et trépignantes ont fait des petits. Des tout petits : les macroniputiens. Leur Dieu a eux s'appelle Jupiter. Il n'est pas trop mal. Et, comme dirait Trump, sa Junon est bien conservée. Comme Dieu, il est de droite. Et la gauche, un instant bernée, le temps de l'aider à terrasser Marine Le Pen, commence à s'en apercevoir. C'est toujours humiliant d'apprendre qu'on a été fait cocu. 

Il y a une différence de taille et de nature entre Mitterrand et Macron. Dieu lisait Maurras, Morand, Chardonne et Drieu La Rochelle. Et Jupiter, il lit quoi ? Une autre différence, et elle est accablante pour l'actuel locataire de l'Élysée. Dieu méprisait les siens. Jupiter méprise les pauvres. 

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